Le BMCE Capital Equity Index 20 (BCEI 20) sera mis en place le 1er décembre prochain? Il intègre 20 valeurs des plus liquides sur le marché et représente 84% du flottant actuel en Bourse. Son apport principal est qu'il s'adapte aux nouveaux instruments financiers qui seront lancés prochainement. Produits dérivés, gestion indicielle, contrats à terme…, le vent du renouveau soufflera bientôt sur la place financière marocaine. Mais déjà des initiatives se mettent en place pour préparer le terrain. BMCE Capital, à titre d'exemple, lancera le 1er décembre 2009 un nouvel indice boursier, le BMCE Capital Equity Index 20 (BCEI 20). De quoi s'agit-il et quel en est l'intérêt ? La mise en place du BCEI 20 part d'un constat simple. «Aucun des indices actuels n'est adapté aux instruments financiers dont le lancement est imminent au Maroc», explique Houssam Barakat, directeur risk management chez BMCE Capital. Et cela est valable pour tous les indices adoptés actuellement par le marché, qu'il s'agisse du Masi (indice de toutes les valeurs cotées), du Madex (indice des valeurs les plus liquides) ou encore du CFG 25, l'indice développé par le groupe éponyme et comprenant une sélection de valeurs cotées. A ce stade, précisons qu'entre autres produits qui devraient être introduits prochainement à la Bourse de Casablanca figurent les produits dérivés d'indices. Généralement, un produit dérivé consiste en un contrat par lequel un investisseur fixe à l'avance le prix auquel il peut acheter ou vendre un actif sous-jacent. Dans le cas d'un dérivé d'indice, l'actif sous-jacent est un indice boursier. Toutefois, pour qu'il puisse être considéré comme sous-jacent, sa constitution doit pouvoir être répliquée par les gestionnaires d'actifs car, après tout, c'est la valeur de l'actif sous-jacent qui fait la valeur du dérivé. Mais pour pouvoir être répliqué, un indice, tout comme n'importe quelle autre portefeuille d'actifs, doit obéir aux règles prudentielles mises en place par le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM). Ces règles stipulent par exemple que la somme des actifs, dont la pondération individuelle dépasse 10%, ne doit pas excéder 45% du poids total. Or, les indices actuels ne satisfont pas à ces règles, car, après tout, leur vocation première était de renseigner sur la tendance globale du marché. Anticipant cette carence, c'est d'abord la Bourse de Casablanca qui avait annoncé fin octobre la mise en place en début 2010 d'un nouvel indice de 10 à 15 valeurs les plus liquides. Ce nouvel indice deviendra justement le sous-jacent d'un produit à terme sur indice qui sera proposé dès le lancement du marché à terme. Et c'est à présent BMCE Capital qui emboîte le pas à la Bourse en terme d'annonce et la précède, en termes de mise en place, avec également une ambition de faire de son indice le sous-jacent de produits dérivés. La banque d'affaires affirme en plus que son instrument constituera une bonne base pour la gestion indicielle dont le but est de faire évoluer un portefeuille d'actions comme un indice boursier. Pour favoriser l'adoption du BCEI 20, BMCE Capital a mis toutes les chances de son côté, en respectant d'abord la contrainte de réplicabilité de son indice. Mais aussi en y intégrant tout juste vingt valeurs, sur un total de 77 sociétés, «ce qui facilite d'autant plus sa réplicabilité», estime Barakat. A cela s'ajoutent deux autres principes respectés dans la consruction du BCEI 20. Il s'agit, d'une part, de la représentativité. En effet, même s'il n'inclut que 20 valeurs, celles-ci représentent 84% de l'actuel flottant en Bourse. D'autre part, l'indice satisfait à une contrainte de liquidité, dans la mesure où ses composantes, très échangées sur le marché, offrent aux investisseurs la possibilité de traiter des volumes importants. Par ailleurs, même si BMCE Capital destine son indice en priorité aux institutionnels et aux gérants de fonds, elle envisage également un usage plus élargi. C'est d'ailleurs pour cela que la constitution de l'indice a été dévoilée dès son lancement. Celle-ci devrait toutefois changer suivant le contexte et ce, à fréquence trimestrielle. Avec ce nouvel instrument, BMCE Capital conforte son intérêt pour le marché des dérivés. Il est en effet à noter que la banque d'affaires commercialise des dérivés sur actions depuis 2007. Néanmoins, cette commercialisation s'est jusqu'à maintenant opérée de gré à gré. Avec la création du marché à terme la banque d'affaires, comme tout autre intervenant, pourra commercialiser ses produits sur un marché organisé.