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Compensation : le gouvernement doit-il augmenter les prix à la pompe ?
Publié dans La Vie éco le 14 - 01 - 2011

Si le cours du brut se maintenait à son niveau actuel, les charges de compensation pour l'année 2011 tourneraient autour de 30 milliards de DH, sans compter la hausse du cours du sucre et du blé.
A quel prix le Maroc achètera-t-il son pétrole cette année ? Depuis plusieurs semaines, le cours du brent de la mer du Nord, prix de référence des achats marocains de pétrole, tourne autour de 94 dollars et il les dépassait même, mardi 11 janvier. Selon des sites spécialisés, il atteindrait même les 103 dollars comme prix moyen pour l'année 2011. Ceci en liaison avec la reprise économique attendue et des taux de croissance élevés prévus en Chine, en Inde mais également au Brésil. Certes, la remontée du dollar ces jours-ci risque d'atténuer quelque peu cette ascension du prix de l'or noir, mais il est douteux que la baisse soit aussi ample que celle sur laquelle table le Maroc !
Le Royaume a, en effet, construit son Budget sur l'hypothèse d'un baril à 75 dollars, comme il l'avait fait en 2010. Mais il n'est pas le seul à sous-estimer cette variable. La France a retenu dans son Budget un prix de 80 dollars le baril, et la Banque centrale européenne (BCE) table, elle, sur un prix moyen qui tournerait à un peu plus de 84 dollars. Mais à la décharge des gouvernements, l'exercice de la prévision est extrêmement ardu, notamment sur cette matière première dont le prix dépend de facteurs sur lesquels la logique économique n'a d'emprise, et notamment le risque de guerre pour un pays producteur ou encore les aléas climatiques.
Cependant, à la différence de la France, le Maroc subventionne fortement les produits pétroliers et, à ce titre, l'enveloppe dédiée à la compensation dépend justement de la prévision établie. Sur la base de 75 dollars le baril, le gouvernement a donc prévu pour les charges de compensation un budget de 17 milliards de DH, sachant qu'il a réservé 7 autres milliards au remboursement des arriérés dus au secteur pétrolier local, au titre de l'année 2010. Si toutefois cette tendance des prix se maintient, il faudra bien entendu soit augmenter ce budget, soit…demander aux consommateurs de mettre la main à la poche. Il n'y a pas d'autres solutions, c'est l'évidence même. Selon les calculs mêmes du département des affaires générales, rapportés dans ces colonnes (voir La Vie éco du 7 janvier 2011), si le niveau actuel du prix du baril de brent venait à se maintenir à 94 dollars, les charges de compensation frôleraient les 30 milliards de DH, sans compter la hausse du cours des autres produits subventionnés que sont le sucre et le blé et qui, eux aussi, flambent. Car, à raison de 30 MDH supplémentaires par dollar de différence et par mois, ce sont 6,84 milliards de DH de surplus qui viendront s'ajouter aux 24 milliards prévus par le Budget. Le gap, on le voit, est énorme et il faudra le combler d'une manière ou d'une autre.
Politiquement difficile à un an des élections
Il faut rappeler ici que les produits pétroliers, outre qu'ils sont subventionnés, ont bénéficié d'une baisse à la pompe en février 2009, à la faveur de la mise en place d'une nouvelle structure tarifaire et du repli des cours internationaux du brut : -2,63 DH/l pour le gasoil 50 PPM, -l DH/l pour l'essence super sans plomb et -300 DH/t pour le fioul. Pour être complet, précisons quand même qu'en juillet 2008, c'est-à-dire huit mois auparavant, les prix des produits pétroliers avaient été augmentés, en raison de l'exceptionnelle envolée du prix du pétrole (il avait atteint un pic de 148 dollars en juillet 2008 justement). La hausse, de 1 DH le litre, avait concerné les essences super (qui n'existe plus aujourd'hui) et super sans plomb et le gasoil 350 PPM (le 50 PPM n'étant pas encore commercialisé). Le fioul industriel avait, lui, subi une augmentation de 500 DH la tonne. Le gasoil ordinaire (10 000 PPM) a été épargné par la hausse, sans doute pour ne pas susciter la colère des transporteurs et renchérir les prix des marchandises transportées. Le fioul consommé par l'ONE ainsi que le butane n'ont pas non plus été augmentés.
Mais malgré ces ajustements liés à la conjoncture, l'Etat continuait et continue de subventionner fortement les produits pétroliers. Le fioul industriel bénéficie d'une subvention de quelque 1 200 DH la tonne ; celui utilisé par l'ONE pour la production d'électricité, de plus de 2 000 DH ; la bouteille de butane de 12 kg est allégée à la vente de 70 DH et celle de 3 kg de 17 DH. Tout semble donc indiquer que si les cours du pétrole continuent de progresser ou même seulement de se maintenir à leur niveau actuel, le gouvernement devra faire des choix. Le butane étant un produit social, il n'y touchera certainement pas et l'augmentation du prix du fuel vendu à l'One pose le problème de la répercussion du prix de ce facteur de production sur la facture finale d'électricité pour les foyers.
L'alternative ? Augmenter quelque peu les prix à la pompe pour soulager le poids de la compensation. On ne le dit pas souvent, mais en février 2009, pressé par une conjoncture où les prix de plusieurs produits, notamment alimentaires, avaient connu une hausse, voulant éviter une surchauffe sociale et tablant -à tort- sur un retour durable à l'accalmie dans le marché du pétrole, le gouvernement avait, peut-être, trop baissé le prix du carburant. Osera-t-il l'augmenter à 20 mois des élections ? Dans tous les cas, il ne s'agirait que d'une décompensation et non pas du retour au système d'indexation des prix, suspendu depuis 1999. A moins que l'on ne décide de couper dans les dépenses d'investissement programmées. Là encore, le risque de ralentir le dynamisme de la croissance se pose…


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