Driss Bencheikh, DG de l'Office des Changes a été accueilli, ce mercredi 2 juillet, au siège de la CGEM pour présenter la nouvelle Stratégie 2025-2029 de la structutre publique, chargée de veiller sur les équilibres extérieurs du Royaume. Le point. Suivez La Vie éco sur Telegram Driss Bencheikh, DG de l'Office des Changes a réservé sa première grande sortie, suite à la publication des grandes lignes et axes de la Stratégie 2025-2029 de l'Office, au patronat marocain. C'est dire la centralité des opérateurs économiques dans l'action de l'entité publique dont la première mission est de préserver les équilibres extérieurs du Royaume, un pilier central de la stabilité macroéconomique. Cette rencontre est d'autant plus légitime que les demandes d'investissement à l'étranger, les opérations courantes en devises, les couvertures de change, les rapatriements de dividendes ou de créances sont au cœur du développement de l'investissement et de la compétitivité des entreprises marocaines. Ce mercredi 2 juillet au siège du patronat, le numéro 1 de l'Office qui a décortiqué la feuille de route 2025-2029, articulée autour de six axes, a expliqué la forte volonté qui amine sa structure. «L'Office des Changes s'inscrit dans une dynamique visant à accompagner les opérateurs économiques», a-t-il assuré face à l'auditoire composé principalement de chefs d'entreprise. Notons que la CGEM et l'Office des Changes ont mis en place, il y a prés de six mois, un corridor ayant contribué substantiellement à la fluidification des échanges entre la structure publique et les entreprises marocaines. D'ailleurs, ce rapprochement a facilité l'implication de la CGEM pour l'élaboration de la nouvelle Feuille de route qui verra sa mise en œuvre s'accélérer à partir de 2026. Dans l'optique de faciliter l'expansion internationale des groupes et des entreprises marocains, Driss Bencheikh a rappelé la mesure prise en 2022 visant à porter le plafond des investissements des entreprises à l'étranger à 200 MDH/an. Ceci dit, la rencontre était aussi l'occasion pour Chakib Alj, président de la CGEM de faire part à Driss Bencheikh des principales doléances des opérateurs économiques. «Notre principale demande réside dans l'adoption d'un cadre juridique modernisé, transparent et adapté aux réalités de l'entreprise et du Maroc du 21ème siècle», martèle t-il. Et d'ajouter : «L'internationalisation est un processus exigeant. Elle nécessite des ressources, de la rigueur, mais aussi un cadre réglementaire souple qui accompagne et précise sans équivoque les droits et les obligations, présente les procédures de contrôle et de recours, encadre les sanctions de manière graduée, et distingue clairement les erreurs formelles des tentatives de fraude». Une Stratégie séduisante sur le papier Le premier axe de la Feuille de route présentée par Bencheikh a trait à la réglementation. «Notre objectif c'est assouplir davantage, simplifier et rendre accessible la réglementation des changes», assure-t-il. Pour la première fois l'intelligence artificielle (Chatbot) sera utilisée afin de simplifier l'accès de l'usager à la réglementation des changes. Dans l'optique de diffuser les informations économiques (statistiques des échanges extérieurs) auprès des opérateurs, des formations et un accompagnement seront proposés. Pour le deuxième axe qui concerne le contrôle des opérations de change, notons que l'Office est censé contrôler en valeur prés de 1.200 MMDH (l'ensemble des opérations d'import-export et d'investissement). Pour plus d'efficacité, un système de contrôle intelligent, intégré, qui est basé sur les risques, à travers une cartographie des risques et un scoring, sera déployé au cours des prochaines années. De plus, l'instauration d'une solution unique de change de devises va permettre à l'Office des Changes de superviser toutes les opérations d'achat et de vente de devises de billets de banque étrangers. Pour la première fois, cette solution va intégrer un module dédié à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, ce qui permettra au Maroc d'améliorer sa notation en la matière. Notons que le troisième axe a trait à la mission fondamentale de l'Office, celle de produire des statistiques des échanges extérieurs. En clair, la structure publique affiche une forte volonté de consolider au cours des prochaines années la position du Maroc en la matière dans les instances internationales (ONU, OCDE, etc.). Concernant l'axe numéro 4, relatif à la digitalisation, l'Office public investira davantage. Il projette de digitaliser, à terme, 90% des demandes d'autorisation via la plateforme Smart (contre 60% actuellement). Notons que les processus de collecte de la statistique et du contrôle sont digitalisés à 100%. Enfin les axes 5 et 6 concernent respectivement la sécurité de l'information qui sera renforcée et la gouvernance (avec une priorité accordée à l'amélioration des conditions de travail et à la motivation des équipes). Au final, cette Feuille de route a séduit sur le papier les opérateurs économiques. Reste maintenant à relever les défis qui seront liés à sa mise en œuvre au cours des prochaines années.