À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida qui a lieu le 1er décembre, l'Association de lutte contre le sida (ALCS) rappelle que, malgré les avancées majeures obtenues ces dernières années, la réponse au VIH reste fragile. Suivez-nous sur WhatsApp Suivez-nous sur Telegram «Les progrès liés au dépistage communautaire, à la réduction des risques, aux centres associatifs, à l'accès gratuit aux traitements antirétroviraux et aux outils de prévention innovants (notamment la PrEP) ont contribué à stabiliser l'épidémie. Ces acquis sont aujourd'hui menacés par la baisse mondiale des financements», alerte l'Association de lutte contre le sida (ALCS) dans un communiqué. Un recul historique des financements internationaux La récente reconstitution des ressources du Fonds mondial à Johannesburg n'a permis de mobiliser que 11,34 milliards de dollars, soit près de 4 milliards de moins que l'objectif fixé et en net recul par rapport à 2022. L'absence de contributions annoncées par certains bailleurs historiques accentue une crise silencieuse aux conséquences dramatiques pour les pays à revenu faible et intermédiaire. Cette diminution intervient dans un contexte où les vulnérabilités persistent. Selon les estimations internationales, la baisse globale des financements pourrait entraîner des millions d'infections évitables, aggraver la mortalité liée au sida, fragiliser les systèmes de santé et compromettre près de quarante ans de progrès. Maroc : Une épidémie concentrée, des acquis réels mais sous pression Au Maroc, environ 23.500 personnes vivent avec le VIH, et la couverture en traitements antirétroviraux atteint 77%, l'un des meilleurs taux d'Afrique du Nord. La transmission mère-enfant est en nette diminution grâce au dépistage des femmes enceintes. Cependant, l'épidémie reste concentrée dans des populations vulnérables, ce qui exige des interventions ciblées et continues. Toute baisse des financements du Fonds mondial aurait un impact direct sur les programmes de prévention, de dépistage communautaire et de prise en charge. Un appel clair : Consolider les ressources pour ne pas perdre les acquis Pour maintenir la trajectoire vers l'objectif d'élimination du sida comme menace de santé publique d'ici 2030, l'ALCS appelle à sécuriser les financements actuels, notamment ceux du Fonds mondial, et garantir l'approvisionnement continu en tests de dépistage et outils de prévention mis à disposition des associations. Elle recommande aussi de renforcer l'engagement des régions et des communes en soutien aux actions communautaires, et mobiliser le secteur privé, dont le rôle est essentiel dans la prévention et l'accompagnement. Un message d'alerte «La Journée mondiale de lutte contre le sida rappelle que le sida n'est pas terminé. La diminution des financements met en danger des décennies de progrès, au moment même où les preuves démontrent l'efficacité des interventions communautaires», souligne l'association. Non sans appeler les médias à relayer ce message, à donner la parole aux acteurs de terrain et à sensibiliser le public aux enjeux de santé, de solidarité et de droits humains