La capitale du Souss abrite cette semaine la 21e édition du Festival Cinéma et Migrations. La programmation rassemble des films du monde entier et plusieurs avant-premières internationales. La ville toujours sans salle de cinéma active. Suivez-nous sur WhatsApp Suivez-nous sur Telegram Agadir renoue avec le septième art le temps d'un festival du cinéma. Depuis lundi 8 décembre, la capitale du Souss accueille la 21e édition du Festival International Cinéma et Migrations, un rendez-vous devenu incontournable pour une ville privée depuis trop longtemps de salle en activité. Jusqu'au 13 décembre, Agadir vivra au rythme des films, des débats et des voix du monde, dans une édition qui replace la culture au cœur de la dynamique régionale. Porté par l'association d'utilité publique Initiative culturelle, le festival réunit cette année un large front institutionnel : la Wilaya du Souss Massa, le Conseil régional, la Commune d'Agadir, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, le CCM, l'ANDZOA, l'ARIHA, l'Université Ibn Zohr, la CCIS, ainsi qu'un ensemble d'acteurs publics et privés. Une mobilisation qui illustre l'importance accordée à ce festival dans la stratégie d'attractivité culturelle du territoire. Le coup d'envoi, donné hier en présence du wali Saaïd Amzazi, a célébré lors de la cérémonie d'ouverture trois figures majeures du cinéma et de la pensée contemporaine : Rama Yade, ancienne secrétaire d'Etat française ; Nabil Benyadir, réalisateur belgo-marocain ; et Fouad Challa, producteur et cinéaste marocain. Fidèle à sa vocation, le festival rend hommage aux trajectoires engagées et aux artistes qui interrogent les fractures du monde. La programmation 2025 confirme l'ambition internationale de l'événement. Huit longs métrages et huit courts métrages sont en compétition, tous centrés sur la thématique des migrations, et représentant une vingtaine de pays. Plusieurs œuvres sont projetées à Agadir en avant-première mondiale, consolidant le positionnement du festival comme plateforme de découverte et de réflexion. Le jury des longs métrages, présidé par le romancier et diplomate Abdelkader Chaoui, rassemble des personnalités venues de Madagascar, d'Angola, du Brésil et du Maroc. Le festival inaugure également un prix Paulin Soumanou Vieyra, consacré à la critique cinématographique et décerné par un jury de spécialistes dirigé par Mohammed Chouika. Du côté des courts métrages, la réalisatrice angolaise Pocas Pascoal prend la tête du jury, entourée de voix engagées du journalisme et de la culture amazighe. En parallèle des projections au cinéma Sahara, le public profitera de soirées Ciné-Plage, une formule populaire qui transforme le front de mer en salle à ciel ouvert. Conférences, débats, masterclass et ateliers complètent une programmation pensée comme un espace d'échange autour des enjeux migratoires et des nouvelles formes d'écriture cinématographique. La compétition s'ouvre cet après-midi avec Amina's Song de l'Egyptien Essam Hayder, suivie de Mountains de Monica Sorelle, du court métrage Ne réveillez pas l'enfant de Kevin Aubert, puis de Têtes brûlées de Maja-Ajmia Yde Zellama. En projection spéciale, le film angolais Alda et Maria viendra clore la soirée. En ramenant le cinéma au cœur de la ville, le Festival Cinéma et Migrations ne se contente pas d'offrir un programme artistique : il réactive un lien culturel essentiel pour un territoire en pleine mutation, et rappelle qu'à Agadir, l'image est plus que jamais un vecteur de dialogue et d'ouverture.