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Les partis passent l'oral
Publié dans Les ECO le 26 - 06 - 2011

La campagne référendaire bat son plein. Après un début un peu mitigé, notamment du côté des partis politiques avec les mésaventures de certaines formations politiques à l'instar du RNI dans la région de Casablanca et celles du PPS de Nabil BenAbdellah qui eu fort à faire avec les jeunes du 20 février à Nador, la traditionnelle fièvre des veilles électorales a repris ses droits en milieu de semaine avant d'atteindre la vitesse de croisière le week-end. Partis politiques, structures associatives et cercles de réflexions, les pour et les contre se mobilisent pour sensibiliser les électeurs. Même les autorités administratives ne sont pas restées en marge de l'évènement. Les villes du pays et les médias sont à longueur de journée assaillis par des messages provenant de diverses tendances pour ne pas rater le rendez-vous du 1er Juillet prochain. À moins d'une semaine de l'échéance, l'ambiance bat son plein. Pour un referendum, dont le résultat ne fait désormais aucun doute, l'ampleur de l'effervescence populaire est assez révélatrice du renouveau démocratique vers lequel se dirige le pays. «C'est la première fois qu'un référendum attise assez de convoitises», s'exclame un observateur qui s'empresse d'ajouter «on se croirait à la veille d'une élection législative ou communale». Il y a de quoi, pourtant. Au regard des forces en présence, entre pro et anti projet de constitution, il ne fait aucun doute que l'enjeu réside dans la participation des citoyens. C'est, en effet, du seuil de la participation référendaire que dépendra le degré de l'appropriation par les citoyens de la loi fondamentale qui régira désormais les règles du jeu politique et démocratique au niveau national. Raison pour laquelle, les partisans du non ne font pas légion et ont cédé la place aux appels au boycott de certaines structures qui veulent jouer sur cet aspect. Et les partis politiques dont la majorité se sont rangés naturellement en faveur du «oui», ce qui est logique au vu de leur participation à l'élaboration du projet, se retrouvent désormais face à leurs nouvelles responsabilités, c'est-à-dire la réhabilitation de l'action politique, condition préalable à la réussite du vaste chantier de réformes institutionnelles et politiques dont le referendum ne constitue que le coup d'envoi.
Débat de fond
Le débat constitutionnel montre son ton et les lectures se diversifient même au niveau des partisans des nouvelles orientations politiques tracées par la nouvelle constitution. Les apports des divers acteurs et spécialistes se concentrent sur les aspects qui ont le plus marqué le nouveau texte et qui font sa différence par rapport à l'ancien de 1996. Ainsi pour Ali Bouabid qui a animé un débat au sein de HEM «les prérogatives royales sont bien plus claires au sein du projet, tout comme le renforcement remarquable des attributions du président du gouvernement qui s'est vu promu à un statut élevé et pourra
désormais nommer les walis et les gouverneurs». L'esprit du nouveau texte suprême serait donc conforme «aux revendications essentielles de la réforme du champ politique et doit être accompagné par les acteurs afin que les nouveautés du texte puissent réellement changer les règles de gouvernement», a fait remarquer le membre du bureau politique de l'USFP. Le parti de la rose a en effet entamé une tournée qui couvre plusieurs localités rurales pour dévoiler son évaluation de la nouvelle constitution. Contrairement à la branche syndicale qui a de fortes affinités avec le parti, qu'est la CDT qui a choisi l'option du boycott, le parti de Abdelwahed Radi a choisi «d'approuver le processus de la réforme que la nouvelle constitution a enclenché, car il est la meilleure réponse à l'étape actuelle de notre développement politique», a souligné Ali Bouabid. Le débat constitutionnel ouvert d'une manière concomitante à la campagne référendaire a également mis en relief plusieurs autres aspects qui marquent des ruptures par rapport à la délimitation du champ de compétences entre les trois institutions de l'Etat, avec un autre statut pour l'autorité judiciaire dont le Roi est le nouveau garant de l'indépendance. Dans cette optique Jawad Kerdoudi, président de l'Institut marocain des relations internationales (IMRI), «l'état de la société marocaine d'une manière générale et notamment la situation actuelle des partis politiques, nécessitent des garde-fous pour éviter toute aventure. D'ailleurs la difficulté sera déjà de mettre en pratique l'actuelle proposition de constitution, qui nécessitera un effort gigantesque. Rien n'empêchera, et au vu des progrès réalisés, d'envisager une nouvelle révision de la constitution dans cinq à dix ans». Cette prise de position semble en effet justifiée dans la mesure où la réforme ne se décrète pas d'un seul coup et doit se confirmer de manière graduelle.
Avant-gout de la campagne électorale
La mobilisation des formations politiques acquis au nouveau texte cache plusieurs enjeux. Outre celui de porter un texte dont ils ont été partie prenante, il s'agit pour nos acteurs politiques de s'accaparer du terrain politique en prélude aux prochaines échéances électorales dont l'enjeu est plus vital. Il est clair que dans le nouveau contexte politique qui verra le jour, les partis politiques auront plus de marge de manœuvre et par expérience, nos hommes politiques savent que toute occasion d'aller eu devant des militants est un pas franchi dans la conquête de l'électorat. L'idée de faire d'une pierre deux coups donne à la campagne électorale un avant-gout de celle électorale, ce qui n'a pas manqué de donner un cachet particulier aux activités ciblées qui se déroulent un peu partout sur le territoire national. «Les urnes seront le véritable nouveau centre de décision, car c'est le peuple qui va désigner le futur président du gouvernement», a déclaré Abdelilah Benkirane lors d'un meeting qui a réuni tous les élus du parti actuellement formant l'opposition. Ce déplacement du lieu de la prise de la décision devra «être protégé», a-t-il insisté. Plusieurs autres idées développées au cours de la campagne ont montré d'autre part que la concentration des pouvoirs entre les mains de la monarchie a été estompée. Comme la disparition de fait des ministères dits de souveraineté, ou encore les plusieurs délégations de pouvoirs prévues par le projet et qui peuvent renforcer encore plus les attributions du futur chef du gouvernement.
Le RNI met le paquet
De son côté, le RNI de Salahedinne Mezouar, a concocté un vaste programme devant couvrir toute l'étendue du territoire nationale. Le président du parti de la colombe ne se ménage d'ailleurs pas, ces derniers jours pour aller au plus profond du Maroc afin de rencontrer les électeurs. Avec un discours très rodé et adapté à la circonstance, et en dépit de multiples difficultés liés à l'organisation, les indépendants conscients du rôle qu'ils seront appelés pour les futures alliances ont mis des moyens colossaux pour apparaitre comme un parti neuf qui fait de la politique de proximité selon Salahedinne Mezouar. Une approche qui traduit la volonté de changement de cap de certaines formations politiques décidées à jouer le jeu démocratique. Mais les vieilles habitudes ont parfois la peau dure comme en témoigne le recours à certaines pratiques de l'ancien temps. Des pratiques d'achat de conscience, qui loin d'être le propre d'un seul parti sont devenues monnaies courantes. En coulisse, certaines personnes mobilisés, en majorité des jeunes, nous ont confié avoir été «payés» pour assister à plusieurs meetings et par plusieurs partis. Si certains rassemblements ont dégénéré il y a de quoi. Pire, à Fès, un jeune qui se dit pourtant membre du mouvement du 20 février nous a confié avoir été approché, ainsi que ses amis par une grosse élite locale pour aller voter le 1er Juillet. Ce que confirment d'ailleurs des personnes à l'âge avancé qui trouvent cela «normal puisque c'est comme ça pour toutes les campagnes». Une triste réalité qui n'honore pas nos partis politiques car si le discours semble avoir changé et dépassé la rhétorique traditionnelle ce n'est pas le cas des pratiques qui ternissent l'image démocratique du Maroc. Il est évident qu'on ne fait jamais du neuf avec du vieux et plus que jamais, les hommes politiques ont l'occasion de faire leur révolution en faisant un profond mea culpa pour s'inscrire dans la nouvelle dynamique. Si le rythme de la musique change, dit-on, la danse doit obligatoirement changer...
Les coulisses de la campagne
Je boycotte donc je suis !
Où sont passés les jeunes du 20 février ? C'est la question qui taraude, en permanence, les dirigeants politiques à chaque meeting. Le spectre d'une invitation imprévue de ces jeunes, comme c'était le cas à Nador au rassemblement populaire du PPS, a sonné l'alerte, surtout que les jeunes protestataires ont pris l'initiative, au début, de jouer à la lettre leur mot d'ordre de boycott. Mais à part quelques cas isolés, les jeunes semblent bien se contenter de leur canal traditionnel de communication : la toile ! C'est sur le web, où les sites pullulent au fur et à mesure que l'échéance s'approche, qu'ils sont les plus actifs, analysant la campagne et tentant de faire adhérer l'opinion publique à leur cause.
Tous les événements qui touchent de près ou de loin à la campagne référendaire sont décortiqués à longueur de journée sur Twitter, Facebook et autres réseaux sociaux. Une attitude des plus responsables qui confirme que la mayonnaise démocratique est bien en train de prendre au Maroc.
Vous avez dit technocrates ?
On les disait technocrates, certains membres de notre gouvernement, mais la nouvelle architecture institutionnelle et politique vers laquelle s'achemine le Maroc semble avoir sonné le glas de ces spécimens. La preuve, plusieurs ministres dont la coloration politique était jusque-là le fruit de quelques rumeurs colportées par la rue et certains journaux, sont entrés de plain-pied dans la campagne référendaire. Un engagement qui va au-delà de la simple figuration, comme c'est le cas de Amina Benkhadra, qui rentre d'une ouverture d'une rencontre internationale à Marrakech vendredi dernier, aux cotés de Salaheddine Mezouar et Anis Birou pour des meetings jusqu'au fond des montagnes de Tissa, dans la province de Touanate. Même son de cloche pour Karim Ghellab, Réda Chami et compagnie, qui désormais s'affichent sans aucune complexité dans le marigot politique. Il était temps, à l'heure où on ne parle que du renouveau de nos élites politiques. Prochaine étape, se soumettre à l'appréciation des électeurs, ce qui n'est pas une mince affaire pour les novices, même si c'est dans l'arène que l'apprentissage est des plus efficaces.
Pour qui vote la presse ?
La question mérite d'être posée au regard de l'attitude que semble prendre la presse nationale partagée entre partisans du «oui» et ceux du «non». Si pour la presse partisane, le choix est déterminé par le parti d'obédience, la situation est des plus complexes chez la presse dite indépendante. Ce qui ne donne pas une certaine visibilité pour l'opinion publique, surtout les indécis. Surtout que chaque support semble mettre en avant des arguments valables appuyés par des explications pertinentes d'experts triés sur le volet. Pas facile, en tout cas d'être impartiale dans ce contexte même si l'effort y est !
Certaines analyses tombent cependant dans du parti pris. Ce qui est sûr, et c'est l'un des principes élémentaires de la démocratie, c'est du débat d'idées que jaillira la lumière. Les actions politiques ont cette tendance à s'apparenter, parfois, au «dilemme du verre à moitié vide ou à moitié plein». Tout dépend du regard que l'on voudrait bien y porter... Le mieux c'est que, à défaut d'être objectif tout court, il faut être objectif dans sa dans sa subjectivité.


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