Retard de 3 jours d'un navire portant une cargaison d'agrumes et de primeurs au port de commerce d'Agadir, horaire hâtif des bateaux chargeant à destination de la Russie, pannes répétitives du scanner au niveau de Tanger Med et continuation de l'import de films en plastique usagé, la campagne d'export démarre mal. Coup de gueule chez les producteurs-exportateurs des fruits et légumes dans le périmètre agricole du Souss-Massa. Ceux-ci réclament qu'un terminal de fruits et légumes leur soit consacré au niveau du port de commerce d'Agadir. Cette doléance se justifie essentiellement par un retard de trois jours, durant la semaine dernière, d'un navire portant une importante cargaison périssable d'agrumes et de primeurs dédiés à l'export. Bien que la situation ait été débloquée, après plusieurs réunions, c'est la configuration actuelle du port de commerce d'Agadir qui pose problème à cause de l'accostage des paquebots transitant par le terminal commercial, lequel n'est pas vraiment adapté à ce genre d'activités touristiques. Pour améliorer les conditions de transit, un terminal dédié aux croisières, mitoyen au quai de la marine royale est prévu dans le cadre de la stratégie portuaire vers l'extérieur de l'actuel bassin, ce qui permettra sa proximité de la marina et de la zone touristique, mais ce terminal est toujours en suspens au niveau de la destination Agadir, qui reçoit près de 55 bateaux par an, soit environ 60.000 touristes en 2013. Ce n'est pas tout : la Fédération interprofessionnelle marocaine de la production et de l'exportation de fruits et légumes (FIFEL) exige un changement au niveau des départs des bateaux chargeant à destination de Russie. L'horaire des bateaux qui quittent le port de commerce à 15 heures est jugé contraignant pour les producteurs-exportateurs de fruits et légumes, qui n'arrivent pas à drainer, selon la FIFEL, leurs produits programmés vers le quai. C'est pourquoi, la FIFEL a sollicité le changement d'horaire auprès de l'Agence nationale des ports (ANP). Les professionnels sont également inquiets quant aux pannes répétitives du scanner au niveau du port de Tanger Med repérées à l'issue du lancement de la campagne d'exportation, il y a plus d'un mois. La fédération vient d'appeler à la mise en place d'autres scanners dans la mesure où elle a reçu plusieurs plaintes de la part des adhérents au sujet d'exportations bloquées ou retardées à partir de cette enceinte vers le marché européen. Cela risque, selon la profession, de se répercuter sur l'offre marocaine ainsi que sur les engagements en cours avec les commissionnaires qui assurent à l'étranger la régulation de l'écoulement des marchandises. Par ailleurs, alors que le programme pilote concernant le recyclage et la valorisation des emballages vides de pesticides et des pesticides obsolètes est en cours de lancement au niveau de la région Souss-Massa par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) et l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), des entreprises continuent l'importation de films en plastique usagé pour une réutilisation agricole. Un camion chargé de filets en plastique (P 17), destiné à l'usage agricole, aurait été dédouané au port d'Agadir, ce qui multiplie davantage les risques de maladies et de propagation d'agents pathogènes nuisibles, provenant du pays d'origine. Selon des sources proches du dossier, la FIFEL avait même adressé des documents et tableaux d'importations à l'ONSSA et aux services des douanes justifiant les importations de films en plastique usagé du 1er juin 2014 au 4 septembre 2015, contenant les tonnages et chiffres d'affaire réalisés par ces opérations d'importations. Rien qu'entre le 25 mars 2014 et le 4 septembre 2015, il a été constaté que près de la majorité des importations précitées étaient constituées de plastique usagé et de filets agricoles. Les prix réels déclarés oscillaient entre 4,9DH et 7 DH/kg contre 23 à 37DH.