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Une opposition de choc
Publié dans Les ECO le 06 - 12 - 2011

Si Abdelilah Benkirane ne sait pas encore à quoi ressemblera sa coalition gouvernementale, il a au moins une image de ce que sera son opposition. La décision de l'USFP de prendre une cure d'opposition est venue fausser les calculs du nouveau chef de gouvernement qui espérait former son cabinet en s'appuyant sur les trois composantes de la Koutla démocratique (Istiqlal, USFP et PPS), avec qui il avait dès le début entamé les négociations. Ce qui aurait permis au PJD de se constituer une majorité confortable. Pour le moment, seul le parti de l'Istiqlal a donné son accord de principe alors que le PPS nage, toujours, dans l'incertitude. Le retrait du parti de la rose pour aller grossir les rangs de l'opposition sonne donc comme un coup dur pour le PJD qui doit désormais trouver des solutions de rechange même si au niveau de la direction du parti on semble ne pas s'alarmer outre mesure. «On s'est préparé à cette éventualité», tente de tempérer un député du parti avant d'ajouter aussitôt : «Il s'agit main tenant de trouver des alliés qui veulent prendre et assumer par la suite leurs responsabilités». Un message clair qui traduit l'enjeu de l'étape actuelle de la formation de la coalition gouvernementale. Pour Benkirane, il s'agira de constituer une équipe homogène capable de tenir tête à une opposition parlementaire qui s'annonce forte au vu des partis qui se sont déjà alignés sur cette ligne politique.
Opposition solide
La nouvelle Constitution prévoyait, pour la bonne conduite de la dynamique de réformes politique et socioéconomique, une majorité homogène qui gouverne et une opposition parlementaire efficace. Le scénario vers lequel s'achemine la législature qui commence est au rendez-vous, c'est le moins que l'on puisse dire. Rien qu'en tenant compte des partis qui se sont déjà alignés sur le front de l'opposition, il y a de quoi inquiéter le chef de gouvernement. Avec le PAM (47), le RNI (52), l'USFP (39), et le PT (4), cette dernière totalise déjà près de 142 sièges. En attendant la décision des autres partis avec lequel le PJD est en consultation, le MP (32), le PPS (18) et l'UC (23) notamment, Benkirane sait d'avance que sa majorité sera tout sauf confortable. Surtout que la position du parti du livre, dont le secrétaire général a reçu en fin de semaine le nouveau chef de gouvernement, s'est compliquée davantage avec la défection de l'USFP avec qui le PPS partage le même bloc idéologique. C'est, donc, sur le MP de Mohand Laenser qui montre des signaux positifs que Benkirane a tout intérêt à miser pour compenser la perte des socialistes. Un apport qui ne pourra à lui seul suffire, puisque la coalition PJD-PI-MP ne comptera que 199 sièges soit 50,38% des sièges du Parlement. Une courte majorité à défaut de rallier l'UC ou le PPS. Dans les deux cas, la coalition gouvernementale ne parviendra pas à atteindre le cap de 60% ou meme les 57% qu'assurait au PJD une alliance avec la Koutla. L'opposition aura de toutes les façons la force nécessaire pour bloquer l'action du gouvernement, à condition que ses composantes accordent leurs violons.
À la recherche d'un chef de file
Avec plus d'un tiers des sièges au Parlement au stade de construction, l'opposition parlementaire s'est donné des arguments valables pour se faire entendre et jouer son jeu de véritable contre-pouvoir. La question qui reste encore non élucidée concerne la manière dont les partis vont composer. Si le PAM et le RNI sont déjà liés par une alliance et partagent en commun l'objectif inavoué de «mettre des bâtons dans les roues du gouvernement PJD», la position de l'USFP reste ambivalente. Va-t-elle faire front commun avec le RNI et le PAM qui dépassent le parti de la rose en nombre de sièges et sont donc en droit de servir de chef de file ? Ou au contraire va-t-on assister à un remix de l'expérience de la législature sortante au cours de laquelle deux partis, le PJD et le PAM, se partagent le statut de chef de file de l'opposition ? À croire les dirigeants de l'USFP, c'est la première hypothèse qui fait recette. Dans leur sortie explicative, juste après avoir entériné la décision de basculer dans l'opposition, les socialistes ont, en effet, précisé que «leur retour aux rangs de l'opposition répond à un intérêt national et à une nécessité politique qui consiste à faire progresser la démocratie marocaine suivant une démarcation claire entre les formations politiques de différents référentiels et instaurer une véritable alternance démocratique». Plus, Abdelouahed Radi et consorts ont annoncé leur volonté de contribuer «de façon positive et constructive à une mise en œuvre saine de la nouvelle Constitution qui exige une opposition forte, expérimentée, critique et constructive au sein du Parlement, capable d'instaurer l'équilibre politique et institutionnel nécessaire à toute démocratie». Une annonce qui aurait, à elle seule, servi à réjouir les opposants du RNI et du PAM, sauf que personne ne semble se faire d'illusions anticipées à ce sujet. Selon un haut responsable d'un parti que nous avons contacté et qui a pris le soin de requérir l'anonymat, «en attendant de voir plus clair et la déclaration commune de l'alliance pour la démocratie», la décision des socialistes est de toute façon logique au vu de l'identité politique du parti. À la question de savoir si l'USFP intégrera l'alliance pour la démocratie, la réponse reste, également, assez évasive. «On a déjà établi des contacts avec l'USFP pour les inciter à nous rejoindre dans notre projet de société et on reste toujours ouverts à ce sujet». Car au sein du G8, les vraies raisons du retour de l'USFP dans l'opposition ne font guère mystère. En dépit de ses déclarations, le but du parti de la rose est de «reculer pour mieux sauter» en perspectives des prochaines législatives, surtout qu'avec ses 39 sièges et un gouvernement restreint promis par Benkirane, le parti ne risque pas de peser beaucoup dans la coalition. Le hic, c'est que la même ambition est partagée par le RNI et aussi le PAM. Trois coqs ne font jamais bon ménage dans une même basse-cour. Sauf que d'ici là, ils auront besoin de faire leurs preuves au Parlement. De quoi donner des sueurs froides à Benkirane et son cabinet.
Redistribution des cartes
La quête d'alliés du PJD, fort de sa victoire aux législatives, a accentué la déchirure latente des deux grandes alliances qui se sont formées dont la première, la Koutla, vieille de plusieurs années et la deuxième toute récente: l'Alliance pour la démocratie (G8). Cette tendance pourra permettre une certaine clarification de la scène politique entre deux blocs distincts. L'alliance du PJD, de l'Istiqlal et du MP, si elle se confirme, pourra servir de racine à un nouveau pôle idéologique, celui que le chercheur en sciences politiques, Omar Zrikem qualifie de «Partis du conservatisme pluriel». Dans une analyse des résultats des élections du 25 novembre, Zrikem souligne que «cette coalition est celle qui a le plus de sens, au vu des sensibilités politiques de ces trois partis». C'est une analyse qui tient la route, puisque certains cadres du PJD proviennent du MP. Le hic, c'est qu'elle ne servira pas à grand-chose puisqu'elle ne pourra assurer une marge de manœuvre à la coalition gouvernementale ainsi constituée (199 sièges soit 50,38% contre 196 sièges pour l'opposition, qui s'accaparera de 49,38%). Or, le recours au PPS, d'idéologie socialiste ou de l'UC, de tendance libérale, ne convergerait qu'à brouiller la carte politique. Du côté de l'opposition, l'USFP (socialiste) pourrait-elle s'accorder avec le RNI et le PAM qui se réclament libéraux et progressistes ou bien constituera-t-elle un nouveau pôle de gauche avec le PPS qui opterait également pour l'opposition ? Pour le moment, c'est le PJD qui joue la partition faisant greffer sur sa victoire une redistribution de cartes. Cependant, la mission s'annonce périlleuse pour le parti de la lampe, qui doit faire preuve d'une certaine dose de prudence pour pallier toute surprise. Au vu de l'évolution des choses, l'effet boomerang peut s'avérer fatal.


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