Le président Erdogan sera bientôt en visite officielle au Maroc. Pourquoi cet événement sera-t-il hautement politique et résolument porteur de business ? On sait parfaitement ô combien les relations sont tendues entre Ankara d'une part et Ryad, Abou Dhabi et le Caire de l'autre. Le Maroc se démarque encore une fois des politiques arabes rétrogrades, suivant un Occident de plus en plus hypocrite. L'invitation du royaume s'inscrit dans l'âme du discours royal prononcé à Ryad un certain 14 avril 2016. Une allocution qui restera dans les annales des relations internationales, surtout dans notre région Afrique du Nord-Moyen-Orient. Ainsi, Rabat maintient sa fermeté en matière d'indépendance diplomatique et consolide ses liens fraternels avec les amis turcs, n'en déplaise aux apprentis guerriers. Sur le plan du business, le Maroc a beaucoup à gagner en développant des partenariats concernant la R&D et le modèle de développement. Déjà, il faut mettre sur la table l'accord de libre-échange conçu et mis en œuvre dans une conjoncture totalement différente de la réalité d'aujourd'hui qui pénalise pleinement le Maroc. Ces accords ne sont pas sacrés, ils peuvent donc être remaniés de sorte à être véritablement «win-win». Il faut oublier l'hostilité gratuite à l'égard de l'offensive des marques turques et essayer d'explorer ce modèle qui est en passe de devenir l'autre Corée du Sud sur l'échiquier économique mondial. C'est pourquoi les opérateurs économiques marocains doivent bien préparer leurs doléances et surtout leurs propositions de solution alternative. Le Maroc aurait davantage à gagner aux côtés d'une Turquie alliée politiquement et économiquement, et pourrait envisager des partenariats en terre africaine à travers des joint-ventures porteurs de valeur en matière d'économie du savoir et de richesse intrinsèque. Une visite plus que bienvenue.