Est-ce que la Loi de finances porte les espoirs des Marocains ? Rien n'est moins sûr. C'est pourquoi El Otmani est plus que jamais attendu pour une déclaration d'intentions. Car il faut le rappeler ce cabinet El Otmani II n'est pas qu'un remaniement technique mais un nouveau gouvernement avec une structure différente et une feuille de route pétrie de priorités telles que rappelées par le souverain. El Otmani et ses 23 ministres ont devant eux juste deux années avant les prochaines élections soit pas plus de 18 mois pleins pour réaliser leurs projets. C'est pourquoi El Otmani a l'obligation de présenter aux Marocains et leurs représentants, les dossiers prioritaires sur lesquels ils vont s'atteler et les objectifs attendus. C'est permettre aux Marocains plus de visibilité à travers deux aspects cruciaux. Un, savoir en amont si ce gouvernement va dans le sens des attentes du peuple. Deux, évaluer en aval le niveau de réalisation des objectifs. En d'autres termes, il faut en finir avec les gouvernements qui naviguent à vue pour qu'en fin de mandats ils brandissent des réalisations qui ressortent de nulle part. Nos concitoyens n'ont pas besoin de littérature et d'annonces de bonnes intentions, ils en ont eu suffisamment depuis une dizaine d'années alors que leur situation n'en finit pas d'empirer. C'est pourquoi il ne faut pas trop attendre de la présentation de Benchaâboun ce soir et dont la synthèse est relatée dans ce numéro. En revanche, il est attendu d'El Otmani II d'exposer le plan d'urgence à déployer en matière de bonne gouvernance, d'abolition de l'économie de rente, de reddition des comptes et de lutte anti-corruption. Des aspects de nature à permettre un regain relatif de confiance à travers des actions concrètes en attendant les dossiers lourds comme l'éducation, la santé, l'emploi et la justice. Ces dossiers, loin de tout populisme électoraliste, nécessitent plusieurs années d'élaboration et de mise en oeuvre. Autant privilégier le réalisme à l'illusion.