Le Club des avocats du Maroc dépose une plainte contre Tawakkol Karman en Turquie après des propos diffamatoires    Tata Advanced Systems amorce la production du nouveau véhicule blindé AAP-Tr destiné à l'armée marocaine    Le Maroc devient le troisième acheteur mondial du bétail uruguayen en 2025    Le Conseil indien de promotion des exportations pharmaceutiques mènera une délégation d'affaires au Maroc pour développer les échanges avec Rabat    En Algérie, Rachid Hachichi écarté de la présidence de Sonatrach, Noureddine Daoudi lui succède, la gestion chaotique du géant pétrolier en question    El Mahjoub Dazza triomphe au Marathon international de Casablanca    Lions de l'Atlas : Ismaïl Baouf dans la liste élargie de Walid Regragui    Casablanca accueille la plus grande édition de Préventica    Apple veut faire parler ses cartes : quand la pub s'invite dans Plans    Aérien : record de fréquentation enregistré par les aéroports du Royaume    Delta Air Lines : Un nouveau pont direct entre les Etats-Unis et le Maroc    Revue de presse de ce lundi 27 octobre 2025    Donald Trump entame ce lundi une visite officielle au Japon    Al Barid Bank : Nouvelle offre bancaire en faveur des vétérinaires    Recherche : le CESE alerte sur la fragmentation du système scientifique marocain    Liga / Clasico : Mbappé et Bellingham font plier le Barça    LDC : La RSB ramène un nul précieux de Tripoli    Marathon International de Casablanca 2025 : Dazza et Bouasriya vainqueurs de la 16e édition    Marathon de Casablanca : la 16e édition suscite l'engouement    Le groupe chinois Guizhou Tyre officialise la création d'une base industrielle au Maroc tournée vers l'Afrique et l'Europe pour étendre sa présence mondiale    Aéroport Mohammed V: interpellation d'un Français d'origine algérienne    Omar Radi décline sa participation au débat #GENZ212 et déclenche une polémique en ligne    Mondial féminin U17: Le Maroc affrontera la Corée du Nord en huitièmes de finale    Le Polisario attribue ses échecs au «manque de soutien» des partis espagnols    Aéroport Mohammed V : arrestation d'un Franco- algérien recherché par Interpol    Maratón de Casablanca 2025: el marroquí El Mahjoub Dazza triunfa en 2h09'43''    Nizar Baraka annonce une future zone industrielle dans la province de Taza    Santé au travail : Les tanneurs sous la menace de graves risques chimiques    Le SG de l'ONU dénonce les violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf    Liga : le Real Madrid remporte le Clasico et met le Barça à cinq points    Une source sécuritaire répond au rapport de l'AMDH sur les condamnations de membres de GenZ Maroc    Le Qatar veut s'implanter dans le marché marocain des énergies renouvelables et des technologies électriques    Chine-USA: Désescalade commerciale après 2 jours de négociations en Malaisie    Laâyoune : Préparatifs intenses pour la commémoration du 50ème anniversaire de la Marche Verte    Une délégation italienne à Laayoune    Quand la passion du football rencontre la réalité médicale    Entretien - Youssef Guezoum : « Ma musique est bilingue. Elle parle à la fois le langage du monde et celui de mes origines »    Sous Pedro Sánchez, plus de 272 000 Marocains ont obtenu la nationalité espagnole, un flux inédit concentré sur certaines régions espagnoles    Rabat « De mes soucis elle a pleuré » : Un vers qui unit, un recueil qui inclut    Festival national du film 2025 : "La Mer au loin" de Saïd Hamich triomphe à Tanger    Interview avec Idriss Iounousse : «L'objectif du SIC est de démocratiser l'accès aux compétences numériques»    Cinquante ans après la Marche Verte : Laâyoune renouvelle son serment envers le Roi et la Nation    Entre mémoire et culture, le Maroc à l'honneur à Bruxelles    Argentine : Le président Milei ouvre le marché des changes aux Américains    Médiateur du Royaume: L'accès à la plateforme MARFI9I ouvert aux usagers du «Pass Jeunes»    Académie des Arts : la Fondation Al Mada donne un nouvel élan à la jeunesse créative    « Croissance » : un voyage gospel entre ciel et terre    Football : 50 ONG appellent Fouzi Lekjaa à intégrer l'amazigh    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Caravane de l'export : Au pays du chocolat...
Publié dans Les ECO le 08 - 06 - 2012

Après une première étape gabonaise timide à certains endroits, la Caravane de l'export s'est arrêtée à Douala pour deux journées de rencontres bilatérales, du 5 au 7 juin. Présidée par le duo Maâzouz, ministre des MRE, et Saad Benabdallah, patron de Maroc Export, la rencontre de mercredi dernier a été l'occasion pour les deux parties de signer une convention de partenariat, qui devrait permettre de faciliter davantage les échanges entre les deux pays. Tout autour, l'enthousiasme ambiant laisse à penser que, plus que le Gabon, le Cameroun offre de réelles opportunités d'investissements.
Peuvent mieux faire
La convention de partenariat a été signée comme au Gabon, par Benabdallah pour Maroc Export et par son homologue président de la Chambre de Commerce, de l'industrie et des mines du Cameroun. Pour ce dernier, cette convention arrive à point nommé, tant les opportunités sont présentes sans qu'elles puissent être saisies complètement. Il rappelle à cet effet que, globalement, «les produits échangés entre les deux pays sont peu diversifiés». Bois, coton, bananes et café sont importés par le Maroc, quand le Cameroun importe du papier, des machines, des engrais, des appareils électriques ou des matières plastiques. Il trouve par conséquent «anormal» que le Cameroun ne soit finalement que «le 17e fournisseur et 3e du Maroc en Afrique Subsaharienne, 4e fournisseur et 3e dans la région CEMAC», admet-il. En termes plus chiffrés, Les exportations camerounaises sont évaluées à près de 4,7 MMFCFA, pour 20 milliards d'importations, ce qui crée par conséquent «un déficit de la balance commerciale avec le Maroc», et qui ne favorise pas les échanges gagnant-gagnant que promeut activement l'actuelle caravane. Pourtant, se réjouit-il, «le Maroc a investi 73 millions de dollars en 2011, contre 7 seulement en 2007», ce qui fait un boom de plus de 900%! La rencontre de mercredi dernier à Douala représentait ainsi pour la partie camerounaise une nouvelle occasion, un mois après la tenue de la première journée maroco-camerounaise à Casablanca, dont le ministre du Commerce local, Luc Magloire Mbarga, «garde un souvenir inoubliable».
À la recherche d'un allié
Pour ce dernier, impressionné à l'évidence par le savoir-faire marocain, s'il estime que «le Cameroun se consomme sans modération», invitant ainsi les opérateurs marocains à venir investir dans le pays, il prévient, dans un humour local brut, qu' il «ne sera pas fait de cadeaux aux fainéants et aux loosers». Il s'adressait forcément aux acteurs économiques camerounais, venus en grand nombre à cette rencontre, puisque côté marocain, la machine est à l'œuvre, comme l'a si bien décrite Benabdallah quelques minutes auparavant. Rappelant le positionnement géographique béni du Maroc, et du fait même qu'il dispose de «23 accords préférentiels pour 55 autres de libre échange avec différents pays de la région et du Monde», Benabdallah entend dire à ses homologues camerounais que le Maroc d'aujourd'hui ne perd pas son temps, ni dans les discours, ni dans les promesses. Preuve en sont les accords de libre échange (ALE) en cours de négociation avec les deux grandes régions, que sont la CEMAC et L'UEMOA. Il se réjouit aussi qu'une transaction de «50 millions d'euros dans la chocolaterie» ait été réalisée par La Compagnie Chérifienne de Chocolat, où Anas Sefrioui avait investi 40 millions d'euros dernièrement et que Maroc Telecom commence à lorgner sur un marché qui compte des millions de consommateurs. Il insiste de fait, sur la nécessité de favoriser «la complémentarité» entre les deux pays. Elle passe, côté camerounais, par le besoin de «développement des infrastructures, la modernisation de l'appareil productif, le développement humain et l'intégration régionale». Pour Benabdallah, cela s'apparente tout simplement à du «benchmark réciproque», d'où le renouvellement de sa demande pour que le Cameroun accompagne efficacement et volontairement le Maroc dans la conclusion des deux ALE encore dans le pipe.
Du partenariat au hub
Au regard de ce dernier élément, le choix renouvelé par le Cameroun et le Gabon trouve évidemment son explication dans le fait que ces deux économies, prospères au sein de leurs zones, représentent deux locomotives chacunes dans sa région, qui peuvent entraîner avec elles les intérêts du Maroc. Au Gabon, il s'agit en réalité davantage de diplomatie économique et de similitude des choix de schémas de développement adoptés. En effet, à la présentation des atouts du Gabon pour le Maroc en début de semaine, la présidente de l'APEX, l'équivalent de Maroc Export au Gabon, donnait parfois l'impression d'énumérer la stratégie sectorielle adoptée par le Maroc depuis un peu plus d'une décennie maintenant. Au Cameroun, c'est effectivement cette notion de «complémentarité», plus que de similitudes, qui est visée. Comme le rappelle le patron du groupement des PME du Cameroun, Njimafo Pierre, «70% des entreprises des 6 pays de la région ont leur siège au Cameroun». Le Cameroun dispose réellement d'une base et d'une politique industrielle. Mais après de longues années de restructuration économique et bancaire, le pays a besoin de leviers. Ce qui explique pourquoi Benabdallah veut aller «au-delà du partenariat». «Il faut passer aux alliances stratégiques», explique-t-il. Démonstratif autant que pédagogue, il prévient que «cela ne peut se faire qu'avec un développement soutenu». Sa vision en la matière part effectivement du partenariat au développement soutenu, ensuite aux alliances stratégiques, et se conclue par la création d'un hub régional. Benabdallah ne veut pas en fait uniquement échanger avec le Cameroun, il veut fortement que le pays devienne un hub dans sa région, comme le Gabon dans la sienne, comme le Maroc plus au Nord. Il appelle cela du «Partenariat Sûr-Sûr». Une vision est née et est irréversible, quels que soient les aléas, politiques comme naturels. Maâzouz, présent à ses côtés, le confirme. «Le meilleur est à venir, coulé dans du béton et du chocolat».
Interview : Dr Njimafo Pierre, président du Groupement interpatronal de la PME-PMI et des artisans du Cameroun (GIPECAM)
Les Echos quotidien : À quoi sont dus les problèmes de financement auxquels sont confrontées les entreprises camerounaises ?
Dr Njimafo Pierre : Au Cameroun, il y a un vrai problème de financement des importations. Les taux directeurs et les taux d'intérêt, par conséquent, notamment dans la zone CEMAC sont très élevés. Il y a un marché sous-régional qui est très important, organisé autour de plusieurs associations d'importateurs dans tous les secteurs. À ce niveau, et c'est là le second problème, c'est que nos clients dans la région ne paient pas au comptant, créant des problèmes de liquidité.
Quelles sont les difficultés qui freinent les activités des PME au Cameroun et dans la région CEMAC ?
Il y a bien entendu la question du financement des importations, mais aussi celui des projets immobiliers dont a besoin la région et le pays. Il y a aussi un manque de prise de participations dans le capital des projets lancés par les PME de la région, que souvent elles n'ont pas la capacité de financer en totalité. D'où l'importance des joint-ventures qui seraient très propices pour le développement de la région. Une entreprise marocaine, dans le domaine du BTP et de la construction, peut amener son savoir-faire productif par exemple, notamment des machines, et une autre, camerounaise offrir en contrepartie la matière première...
Les partenaires et investisseurs étrangers peuvent être frileux quant à l'opportunité de partenariat avec les entreprises de la région ?
Certainement. D'autant que pour les investisseurs étrangers, il y a d'autres limites qui se posent. D'abord, la question de la charte d'investissement, sur laquelle notre groupement a collaboré, mais qui ne deviendra effective qu'en 2014. Puis, le problème qui se pose pour les PME camerounaises, comme pour les investisseurs étrangers, c'est l'applicabilité des textes de loi. L'Etat réclame des fois des impôts d'entreprises installées en zone franche, par exemple.
La signature d'un accord de libre-échange, voire de partenariat renforcé, comme celui signé entre Maroc Export et la Chambre de commerce peut-il aider à lever ces freins ou anomalies ?
Certainement, pareille convention pourrait lever ces freins à 80%, parce que cela amènera les autorités camerounaises à respecter leurs engagements. Mais c'est surtout l'entrée en vigueur de la charte d'investissement et son applicabilité qui pourraient définitivement résoudre le problème. La charte d'investissement reprend toutes les conventions et traités internationaux signés qui régissent les investissements et leurs garanties.
Vous pensez donc que la convention signée ne pourra être efficace qu'à partir de 2014 ?
Pas vraiment, pour peu que la convention soit adossée à un accord de coopération économique, afin qu'il n'y ait pas une double imposition des entreprises. C'est le cas avec la France, il devrait en être de même avec le Maroc. C'est un détail technique fiscal qui a beaucoup d'importance, notamment pour nous qui espérons des investissements marocains massifs.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.