La bande dessinée «Dames de fraises, doigts de fée» d'Annelise Verdier est sortie, depuis le 22 août 2025, aux éditions Alifbata en France. Librement inspiré de l'enquête éponyme de la géographe spécialiste en migration Chadia Arab, parue précédemment aux éditions En Toutes Lettres au Maroc, le nouvel opus met en avant le parcours de Farida, Nadia et Najet de la mère patrie aux champs de fraises à Huelva (Espagne). Comme de milliers d'ouvrières saisonnières, les trois protagonistes quittent le Maroc chaque année. Elles laissent derrière elles leurs enfants pour récolter «l'or rouge», sous des serres étouffantes. Le travail effréné, le soleil et les pesticides épuisent des corps déjà en proie aux humiliations des employeurs. Mais chemin faisant, les trois ouvrières apprennent l'entraide et la solidarité. L'éditeur souligne que «ces planches illustrent les conditions de vie et de travail de ces 'dames de fraises' choisies pour la précarité de leur situation». Si leur migration voulue circulaire assure toujours leur retour au pays d'origine, l'amélioration pérenne de leurs conditions de vie et celles de leurs enfants reste une question ouverte. Migration : Chadia Arab part à la rencontre des Dames de fraises aux doigts de fée Préfacée par Chadia Arab, la bande dessinée donne un visage aux récits que la géographe franco-marocaine sort de l'anonymat depuis 2009, lorsqu'elle a débuté son travail de terrain auprès des ouvrières dans les champs de fraises en Espagne. Complétée avec des éléments qualitatifs recueillis dans la région d'Azilal en 2011, puis des données actualisées en 2017, l'enquête exhaustive a eu le mérite d'élargir le débat sur la situation des saisonnières migrantes au fil des années, tout en leur rendant leur humanité. L'enquête interroge aussi sur la préservation de la dignité de ces travailleuses dans les exploitations agricoles, restant ainsi ancrée dans l'actualité saillante, comme en témoignent les vies multiples de ce travail. Confirmant une nouvelle fois le succès de l'ouvrage, la bande dessinée est publiée quelques mois après la traduction de l'ouvrage initial vers l'arabe par l'universitaire Khalid Ben Sghir, aux éditions En Toutes Lettres.