À quelques mois de la tenue de la Coupe d'Afrique des Nations et avec le Mondial 2030 qui se profile à l'horizon, le football marocain ne peut plus se permettre de traîner les boulets de l'amateurisme. Rappelons-le, la loi 30-09 sur les sociétés sportives avait tracé la voie il y a plus d'une décennie, mais dans les faits, la mutation est restée inachevée. Le cas du MAS de Fès est révélateur à cet égard. Rapports financiers opaques, dettes non clarifiées, saisies-arrêts pesant sur plus de deux millions de dirhams, le nouveau président hérite d'un champ de ruines. Son projet ? Repartir à zéro, auditer, remettre à plat la société sportive, et ouvrir à terme le capital à des investisseurs. À Casablanca, le Raja a enfin tourné la page des tensions. En soldant 36 litiges pour plus de 31 millions de dirhams grâce, notamment, au soutien de Ports4Impact, le club retrouve un second souffle. Le club vert a compris que la survie sportive passe désormais par une crédibilité financière irréprochable. Ces deux cas dessinent une ligne de fracture. D'un côté, les clubs qui s'accrochent encore à des pratiques d'un autre âge. De l'autre, ceux qui se sont enfin alignés sur une logique d'entreprise. Le Wydad, par exemple, a dû apprendre dans la douleur qu'une société sportive mal gouvernée peut devenir une source d'instabilité. Les FAR de Rabat, eux, font figure d'exception : dotés d'une gestion mieux structurée, ils offrent une image de stabilité rare dans le paysage national. À l'inverse, d'anciens ténors comme le KAC de Kénitra ou le Moghreb de Tétouan se débattent encore dans les affres de la mauvaise gestion. C'est un fait : les clubs qui tarderont à se mettre à niveau seront exclus de la dynamique nationale et continentale. Ceux qui s'y engagent avec rigueur convaincront investisseurs, sponsors et talents. Se professionnaliser ou mourir, tel est l'enjeu désormais ! Hicham Bennani / Les Inspirations ECO