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Les internes plus que jamais déterminés
Publié dans Le Soir Echos le 30 - 05 - 2011

La grève nationale se poursuit dans les rangs des internes en médecine. Les hôpitaux survivent sans eux, tant que faire se peut. Les professeurs, les assistants, ainsi que les internes étrangers apportent leur soutien. Mais jusqu'à quand tiendront-ils ?
Indignation ! Après la manifestation qui s'est soldée, mercredi dernier à Rabat, par des coups assénés aux internes grévistes, tout le monde n'a que ce mot à la bouche. Grâce à Internet, les vidéos des 8 000 internes bloqués par les policiers, puis matraqués, ont fait le tour du Maroc. Et d'ailleurs. Suite à cela, des milliers de internes à travers le pays, ont cessé toute activité. Résultat, les hôpitaux sont laissés à l'abandon depuis cette date. Même les services des urgences se retrouvent paralysés.
Une résidente du CHU Mohammed VI de Marrakech et membre de l'Association des internes internes de la Ville ocre décrit au Soir échos la nouvelle organisation qui s'est mise en place en urgence. « Le soir même de la manifestation, plusieurs internes résidents et internes ont quitté l'hôpital. Des étudiants de 3e et 4e année ont fait de même ». Qui s'occupe donc des patients ? « Ce sont les professeurs de médecine qui ont pris la relève et qui assurent le service minimum, en attendant que la grève soit levée », ajoute-t-elle. A Rabat, des internes étrangers ont également été appelés en renforts.
Lorsque le flux de malades devient trop important, ils sont alors redirigés vers les hôpitaux militaires, pour ceux qui ont la chance de se trouver dans une ville qui en est dotée. Ce sous-effectif engendre une surcharge de travail pour ceux qui assurent cet intérim médical, et qui doivent, pour certains, cumuler les gardes. Jusqu'à quand tiendront-ils ? A Marrakech, « les professeurs et leurs assistants ont établi la liste des gardes jusqu'au 31 mai », affirmant tout de même qu'ils ne pourront tenir plus longtemps dans ces conditions.
Derrière toute cette mobilisation du corps médical figure une liste de revendications qui tardent à se concrétiser. Les internes grévistes demandent tout d'abord l'équivalence de leur diplôme. Pour rappel, le doctorat en médecine n'est pas considéré comme doctorat d'Etat, contrairement à d'autres disciplines comme la biologie ou la chimie. Comble pour un médecin exposé tous les jours à des risques infectieux, il ne dispose d'aucune couverture médicale et doit donc payer lui-même ses traitements et hospitalisations. Les internes exerçant dans les hôpitaux publics ne cessent de le répéter : ils manquent cruellement de matériel médical (gants, seringues, fils de suture..) pour soigner convenablement leurs patients. La rémunération des gardes résidentielles est également demandée, ainsi que la gratuité des soins pour les malades. « Il est inconcevable que les malades paient autant, vu qu'ils sont obligés de payer en plus de la consultation, d'acheter le matériel médical nécessaire pour leur éventuel intervention, et payer le traitement par la suite », lance au Soir échos le Dr Nawfel Chana.
Face à cette situation de crise, le ministère de la Santé campe sur ses positions. La ministre Yasmina Baddou, devenue la cible principale des grévistes qui sont nombreux à demander sa démission, se défend. Elle condamne cette grève, qui, d'après elle, « ne fait de mal qu'aux malades ». La place doit, selon elle, être cédée au dialogue. « Ce n'est pas logique de faire grève alors que les pourparlers sont toujours en cours. Les grévistes devraient attendre qu'on leur propose des solutions, avant de décider ou non de faire grève », assène-t-elle aux médias.
Attendre. C'est ce qui leur est demandé, mais les internes estiment avoir déjà assez attendu. Dans une lettre ouverte adressée à la ministre de la Santé Yasmina Baddou, le Dr Nawfel Chana, résident en ophtalmologie à Rabat, revient sur cette journée du 25 mai. « La marche était pacifique, et il existe mille et une manières d'arrêter pacifiquement une marche tant qu'elle reste pacifique. Dans quel pays au monde traite-t-on les internes comme du bétail qu'on corrige à coups de bâton quand ils refusent de se limiter à être un troupeau ? » Pourtant, le wali avait été prévenu puisqu'une « demande avait été envoyée à la wilaya mais n'avait reçu ni accord ni refus », révèle au Soir échos le Dr Nawfel Chana. « Le wali, qui s'est déplacé sur place avant qu'on ne se fasse bastonner, nous a appris que ladite demande était très mal écrite ». Cela justifie-t-il les coups de matraque ?
Suite à cette altercation, plus de 40 manifestants ont été blessés, dont quelques cas graves. Le plus grave étant une fracture au niveau du bassin, « qui a nécessité une intervention chirurgicale en urgence avec mise en place d'une prothèse mécanique », souligne le Dr Nawfel Chana.
A la suite de l'assemblée générale tenue jeudi dernier, il a été décidé de poursuivre la grève des urgences « tant que le gouvernement ne se sera pas excusé publiquement et médiatiquement à l'ensemble du corps médical ».
Cèdera, cèdera pas ? C'est Baddou qui décidera. Le Groupe des internes libres du Maroc a annoncé sur Facebook la tenue d'un sit-in devant le Parlement ce mercredi à 10h. En espérant que cette fois-ci, le pacifisme sera de mise, et que leur dignité sera préservée.


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