Le projet de la Chaise rouge poursuit son chemin. Jusque-là, douze capsules ont été diffusées sur le site. Dans ces vidéos,plusieurs acteurs culturels interpellent les politiques. Cette mission achevée, les états généraux de la culture seront organisés en octobre à Casablanca. La Chaise rouge continue d'accueillir des acteurs culturels. Ce projet, lancé en juillet dernier, poursuit doucement son chemin. On se rappelle de l'idée, celle de Jamal Abdennaser et d'Amine Boushaba. Une façon d'interpeller les politiques sur la culture dans leur pays, à la veille de la campagne électorale. La règle du jeu est très simple. Avec les moyens du bord, une caméra à l'épaule et un micro baladeur, les deux protagonistes frappent à la porte de plusieurs professionnels et observateurs artistiques. Une fois arrivés, ils leur posent des questions sur ce qui devrait être fait pour le développement culturel au Maroc. Driss Ksikes, Moulim Laaroussi et Amine Bendriouech, parmi les premiers à ouvrir le bal des déclarations, y sont allés chacun dans la défense de leur propre vision. Leurs propos sont depuis quelques temps déjà diffusés sur le site de la Chaise rouge. L'objectif est d'arriver à une centaine de capsules, de les poster sur le portail en question, d'ouvrir le débat via les commentaires sur le site. Et ce n'est pas fini : les premiers concernés, à savoir les élus, vont recevoir leur copie personnelle du DVD avec l'ensemble des capsules. « Nous maintenons toujours l'idée de déposer ce DVD aux sièges de tous les partis qui existent au Maroc », insiste le journaliste Amine Boushaba. Pour l'instant, une douzaine de capsules sont finalisées et diffusées et 20 autres en cours de montage. Le rythme n'est pas très accéléré et les échéances s'approchent. L'objectif des 100 vidéos sera-t-il atteint dans ces circonstances ? « Nous aurons du mal à y arriver, mais si nous enregistrons le chiffre de 70, ce sera déjà largement suffisant », souligne le même Amine Boushaba, avant de préciser : « Nous faisons cela d'une manière bénévole et c'est une action que nous faisons en parallèle au travail de chacun, donc forcément nous sacrifions nos week- ends, nous travaillons tard le soir. C'est la seule option qui existe ». Cette fin de semaine, Amine et son compère Jamal font leur valise et direction Agadir. Une fois sur place, ils vont rencontrer Brahim El Mazned, le directeur artistique du festival Timitar Rythmes du monde. « C'est notre source. Il va nous guider et nous conseiller des artistes ou des acteurs associatifs qui œuvrent dans le domaine culturel non seulement à Agadir, mais aussi dans le régions », annonce la même source. De cette manière se tisse la carte de la Chaise rouge. « Nous n'avons pas de liste fermée. Le nombre d'intervenants dépend de l'aval des personnes sollicitées et pour les choisir, nous comptons sur l'aide des gens de notre réseau », précise le journaliste. Dans le lot des déclarations jusque-là recueillies, il existe une unanimité concernant la fin du monopole du ministère de tutelle sur la culture au Maroc. Mettre les infrastructures culturelles en gestion déléguée aux associations, signer un contrat-programme avec les professionnels de la culture, développer les filiales artistiques. Ce sont là quelques unes des revendications partagées par certains intervenants. Aujourd'hui, le temps presse, et les protagonistes de la Chaise rouge préparent en même temps les états généraux de la culture, qui auront lieu à Casablanca fin octobre une fois toutes les capsules montées, mixées et diffusées. Les représentants des partis politiques seront tous invités à réagir aux revendications.