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Quand la RAM fâche Airbus... | Le Soir-echos
Publié dans Le Soir Echos le 28 - 12 - 2012

En optant pour Boeing, la RAM s'est attirée les foudres de Airbus. Le constructeur européen fait savoir que son accompagnement à ce secteur au Maroc se fera grâce aux partenariats commerciaux que le groupe pourrait avoir
au Maroc.
Le développement du secteur de l'aéronautique au Maroc est lié à l'établissement de partenariats stratégiques avec les deux constructeurs.
Au Maroc, Boeing peut se vanter d'être un partenaire de choix de la compagnie nationale Royal Air Maroc. « Nos négociations se déroulent très bien. La RAM est un client privilégié pour Boeing et nous espérons faire perdurer cette relation. Nous croyons que nous avons les produits que la RAM recherche et nous sommes disposés à aller en avant pour faire développer nos relations avec la RAM », nous déclare Boeing. En effet, les prochaines acquisitions de la RAM pourraient se faire du côté de l'Oncle Sam, d'après les rumeurs qui circulent, et tous les ingrédients sont là pour le prouver. D'ailleurs, le signal fort de cette intérêt de la RAM pour Boeing est l'achat des 787 Dreamliner et son désengagement auprès d'Airbus en cédant ses derniers appareils fabriqués par le constructeur européen. Une décision que les responsables d'Airbus ne semblent pas apprécier.
Attar ne mâche pas ses mots
« Je ne peux pas remettre en cause les décisions d'une entreprise en phase de restructuration. Ils ont leurs paramètres et leurs raisons. C'est leur décision et je ne peux pas la commenter. Vous savez, je leur donne les descriptions des avions Airbus et les avantages. S'ils veulent gagner de l'argent ils acceptent d'acheter, sinon la décision leur revient », nous déclare Fouad Attar, vice-président exécutif d'Airbus. « Tu ne peux pas forcer quelqu'un pour gagner de l'argent », ironise-t-il. Par rapport au souci d'homogénéisation de la flotte de la RAM, Attar ne semble pas être d'accord. « Je ne suis pas d'accord avec cet argument. Avant de décider d'acheter, il faut se poser la question de l'homogénéisation. Il faut augmenter la flotte plutôt que l'annuler », regrette-t-il. Attar ne mâche pas ses mots en parlant de concurrence. « Toute compagnie cherche le meilleur produit. Un A320 ou un B737, on présente le produit et l'entreprise choisie. Cela fait 40 ans que nous sommes sur le marché. Boeing disait que nous allons atteindre que 15 % de parts de marché, alors qu'on est les leaders ces 10 dernières années. C'est clair, nous sommes meilleurs », déclare-t-il.
L'apport d'Airbus et de Boeing dans le secteur de l'aéronautique au Maroc
Par rapport à l'apport des deux constructeurs au secteur aéronautique marocain, Airbus déclare que c'est grâce à elle, que l'aéronautique a pu se développer au Maroc. « L'industrie s'est développée grâce à Airbus et EADS. Plus de 80 % des employés dans le secteur, travaillent sur les produits Airbus. Les gens ne sont pas très au courant de ça. S'il y a un développement de l'aéronautique, ça ne peut se faire qu'avec Airbus. Si on veut développer ce secteur au Maroc, il faut s'allier à Airbus », ne cesse de marteler Attar. Pour sa part, Boeing déclare qu'elle dispose de plusieurs fournisseurs au Maroc, tout en mettant en avant sa joint-venture avec Labinal, à savoir MATIS ou encore son partenariat avec CasaAero. Des partenariats qui vont s'inscrire en évolution les prochaines années.
Achetez nos avions, nous vous accompagnerons…
Quoi qu'il en soit, le responsable d'Airbus conditionne l'accompagnement du constructeur européen au secteur aéronautique marocain. « Airbus va là où il y a le savoir-faire et les coûts compétitifs. Mais on passe nos partenaires en priorité. L'industrie marocaine va stagner si elle n'est pas partenaire avec Airbus. Ça pourra néanmoins se faire mais à très petite vitesse. Nous continuons à accompagner les gens qui achètent de chez nous et qui nous font confiance. C'est eux la priorité », lance Attar. Airbus semble-t-elle frustrée que la RAM ait choisi Boeing ? La réponse ne coule pas de source, surtout lorsqu'on sait qu'Airbus a réussi à vendre ces dernières années aux pays voisins du Maroc (5 A330 à l'Algérie, des A320 et A330 à la Tunisie, Libye et 30 A320 et A330 à l'Egypte…). Airbus semble ne pas digérer que le Maroc fasse l'exception en Afrique du Nord en optant pour les appareils de Boeing…
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