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« Ça sera une guerre difficile »
Publié dans Le Soir Echos le 16 - 01 - 2013

Quelle appréciation faites-vous de l'opération militaire en cours au Mali ?
Je pense que c'est le début d'une guerre dont on ignore encore l'ampleur et la durée. Il est certain que l'objectif de l'intervention militaire française est de stopper la progression des groupes radicaux et aussi de mettre en sécurité les ressortissants français. C'est aussi une guerre sans images alors qu'on s'est habitué depuis ces dix dernières années à vivre les images de guerres. À ce stade de la situation, je pense qu'on déplore déjà malheureusement des victimes civiles. Cette opération militaire présente encore, à mon avis, plusieurs ambiguïtés notamment sur les objectifs des intervenants. Aussi, la communauté internationale ne s'est-elle pas totalement mobilisée. Même si la France a réussi à avoir des soutiens, il n'en demeure pas moins que nombre de pays européens ne se sont pas encore prononcés sur le conflit. Mais une chose est certaine, ça ne sera pas une guerre facile dans la mesure où on est loin d'une guerre conventionnelle entre deux armées étatiques qui s'affrontent. On est là dans un schéma d'une guerre asymétrique entre des forces étatiques et des groupes radicaux armés disséminés dans un vaste espace. Cette guerre dans le désert rend la tâche difficile aux troupes étrangères parce que les renseignements( rèpérages) pour mener des attaques ciblées dans ce type de milieu sont très difficiles. Outre ce facteur, la complicité des populations vivant dans ces milieux rend souvent l'identification des jihadistes difficile. Autant de facteurs donc qui font accroître le risque de l'enlisement de ce conflit. Il est certain, selon moi, que cette intervention va encourager d'autres radicaux à venir renforcer les rangs des islamistes au nom du jihad. Je pense concrètement qu'il faut d'ores et déjà commencer par envisager d'autres options des solutions car l'intervention militaire ne peut pas à elle seule résoudre la crise.
Quelles seront les conséquences de cette guerre pour les pays de la sous-région ?
Les conséquences de cette guerre pour la sous-région sont importantes. Certains radicaux vont fuir le Mali et aller dans les pays voisins(Niger, Mauritanie, Tchad etc.) avec tous les risques que cela suppose. La stabilité et la sécurité de ces pays de la sous-région seront fortement menacées avec des risques importants d'attentats à la bombe, d'attaques de tous genres et d'enlèvements de ressortissants étrangers. Ces radicaux pourront alors créer d'autres fronts dans ces pays. C'est donc une porte ouverte à l'insécurité. C'est pour cela qu'il est urgent d'entamer des réflexions pouvant aboutir à des solutions à ces questions. Une coopération sous-régionale accrue entre pays ouest-africains et également les pays de l'Afrique du Nord pour élaborer une stratégie commune à même d'apporter des réponses à ces préoccupations qui dépassent aujourd'hui le Mali.
Comment justifiez-vous la réticence d'Alger ?
Je pense que l'Algérie voit en cette intervention militaire menée par la France une réduction de son rôle et de sa position dans la région. Alger a toujours eu une logique de tutelle vis-à-vis de la région sahélo-saharienne. Mais, en autorisant les rafales françaisés à survoler son espace aérien, Alger entend donner un signal positif à cette intervention. C'est un « oui » sous condition parce que, il faut le rappeler, l'Algérie dès le départ avait déjà affiché son opposition à toute solution militaire.
Les islamistes armés du Nord-Mali ont montré qu'ils ont encore des ressources. Doit-on s'attendre à une contre-attaque majeure de leur part dans les jours à venir ?
Une contre-attaque est possible. Ce sont des groupes surarmés, qui disposent d'un nombre important de combattants. Leur maîtrise du désert leurs permet d'avoir des refuges inaccessibles ou difficiles à repérer. Les troupes étrangères sont donc obligées de se contenter de renseignements techniques fournis par les satellites, qui ne suffisent pas pour préparer une mission. Cela profite beaucoup aux groupes radicaux car ils peuvent disparaître d'un point et réapparaître dans un autre sans difficulté. Il y a donc un travail énorme à faire pour renforcer la collecte des informations. Ces radicaux feront tout pour provoquer l'enlisement de cette guerre et surtout la rendre intolérable vis-à-vis de l'opinion publique.
D'aucuns disent que le dialogue avec les groupes armés du Nord-Mali est toujours possible. Êtes-vous de cet avis en l'état actuel de la situation sur le terrain ?
Le dialogue est toujours possible pour une solution politique. Les touaregs du MNLA(Mouvement National pour la Libération de l'Azawad ndlr) ont annoncé leur ralliement aux troupes étrangères. Je pense que c'est déjà une voix pour le dialogue. Mais il y a encore beaucoup de contradictions dans la mesure où le MNLA, malheureusement à lui seul ne représente pas tout le Nord-Mali aujourd'hui. Et les agissements des vrais acteurs de ce vaste espace malien, les groupes radicaux armés, ont prouvé qu'ils ne veulent aucun dialogue. Leur objectif est de parvenir à un enlisement du conflit leurs permettant de créer un espace de combat pour leur jihad. Les groupes islamistes armés vont certainement utiliser cette carte de l'enlisement pour favoriser leurs divers trafics ( cocaïne et autres stupéfiants) dans la région.


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