Nexans Maroc inaugure sa nouvelle usine à Mohammedia. Deux investissements attendent la validation des conseils d'administration. Les projets s'orientent vers les services. En plein contexte de crise, Nexans Maroc, filiale du leader mondial de l'industrie du câblage Nexans, inaugure sa nouvelle usine de Mohammedia dédiée exclusivement au marché d'Airbus. L'usine a démarré son activité l'année dernière mais n'été inaugurée que le 17 juin par le ministre de l'Industrie et du commerce Ahmed Reda Chami. L'investissement financier n'est pas très important dans l'infrastructure. Il ne dépasse pas 110 millions de DH. Mais le lancement de cet investissement dénote d'une nouvelle orientation stratégique du groupe. «Depuis notre installation au Maroc, nous étions plus orientés sur le segment des infrastructures électriques et du bâtiment. Nous avons réalisé un niveau de croissance important sur ce segment. Désormais, nous cherchons à nous positionner davantage sur le segment des industries»,explique Karim Bennis, PDG de Nexans Maroc. En effet, l'usine de Mohammedia émane d'un partenariat à l'échelle internationale entre Airbus et Nexans, la société mère à l'international. Cette installation industrielle produit 21.000 km de câbles, soit 150 tonnes par an. L'usine a été certifiée dès son lancement en 2009 sur la base des normes d'Airbus. Elle fabrique des composantes pour les avions de dernière génération notamment les A320, A350 et A380. 70% de sa production destinée à l'export, notamment vers la France, l'Angleterre, l'Allemagne, la Chine, la Tunisie et prochainement l'Australie. 30% de la production est destinée à des fournisseurs de rang supérieur au Maroc, notamment les autres filiales d'Airbus à savoir Labinal et Matis. Le chiffre d'affaires de l'usine tourne autour de 90 millions de DH (8 millions d'euros). Ce partenariat entre Airbus et Nexans est-il une orientation vers les partenariats industriels aux dépens de l'installation de filiales directes? «Airbus a toujours travaillé avec des industriels, ce n'est en aucun cas une orientation nouvelle», précise Bennis. Outre cet investissement de moyenne taille, y a-t-il d'autres projets dans le pipe dans le secteur de l'aéronautique? Mohamed Benbrahim, président du GIMAS, association professionnelle des opérateurs aéronautiques, reconnaît que la crise a bel et bien affecté le secteur à l'international. «Mais les opérateurs sont en train de préparer la sortie de crise», note Benbrahim. Une préparation de la reprise qui se traduit par un intérêt pour la délocalisation au Maroc, selon le président du GIMAS. «Nous recevons plusieurs dossiers d'opérateurs provenant de plusieurs pays. Il s'agit notamment d'opérateurs de France, d'Angleterre et des Etats-Unis. Il y a même des Japonais qui cherchent à se positionner sur le marché marocain à travers l'installation d'industries», déclare-t-il. Ce dernier évoque notamment le cas de deux opérateurs qui ont ficelé leur projet. Il leur manque encore la validation de leur conseil d'administration à l'international. Ce sont des investissements pratiquement confirmés, mais Benbrahim ne veut pas encore les dévoiler. Reste à savoir si les nouveaux investissements resteront cantonnés dans les segments classiques, à savoir le câblage, les hélices et certains composants de la plus haute valeur ajoutée.Il assure que les investissements s'orientent vers des composants de plus haute valeur ajoutée. «On assiste plus à des projets d'investissements dans les services. Il s'agit notamment de la maintenance des appareils», note le président du GIMAS. Le marché attend la concrétisation de ces projets. Automobile Outre l'aéronautique, Nexans Maroc est également un fournisseur de câblage automobile. Dans ce segment, les dirigeants de Nexans aussi bien au Maroc qu'à l'international reconnaissent que 2009 était une année très difficile pour eux. Leur activité a baissé d'environ 40%. Ils travaillent principalement pour le compte de constructeurs tels que Audi et Mercedes. Pour cette année, Bennis parle d'une reprise, qui n'arrive néanmoins pas au niveau de l'activité en 2008. Le PDG de Naxans Maroc parle de reprise alors que des rumeurs font état de chômage tehchnique chez les équipementiers automobiles. «Les ventes d'automobile sont certes en baisse, mais les commandes de câbles sont en hausse», assure Bennis. «On assiste à une forte tendance à la décentralisation notamment vers la destination Maroc», ajoute-t-il. Qu'est-ce qui empêcherait ces investisseurs d'aller vers des destinations à moindres coûts tels que la Chine? «Le critère de proximité est décisif dans ce genre de commande», précise Bennis. La tendance au sourcing dans le câblage automobile serait similaire à celle du textile.