1,2 million de tonnes de ciment en 2012. Un investissement de 1,4 milliard de DH. On a beau dire que le secteur du ciment va droit à une surproduction à moyen terme, mais cela ne décourage en aucun cas les géants de l'industrie du ciment qui poursuivent leurs investissements. Après le méga deal en cours de conclusion entre le groupe Ciment du Maroc et Anas Sefrioui, président du groupe Addoha et par ailleurs actionnaire majoritaire des Ciments de l'Atlas, le groupe Holcim Maroc consent un nouvel investissement de taille. Il s'agit du doublement de la capacité de production de son usine de Ras El Ma dans les environs de Fès. Une installation industrielle qui fournit la capitale spirituelle et sa région depuis les années 1970. Ce projet portera sa capacité de production à 900.000 tonnes de clinker par an. Ce qui permettra de produire annuellement 1,2 million de tonnes de ciment. Le projet qui doit être lancé ce mardi 22 juin sera opérationnel début 2012. Pour le réaliser, Holcim misera la coquette somme de 1,4 milliard de DH. Le document officiel annonçant le lancement du projet s'attarde plus sur ses aspects environnementaux que sur les détails techniques. En effet, depuis le discours royal, les annonces vertes sont devenues plus que jamais à la mode. Le groupe Holcim indique ainsi que les nouvelles installations porteront la capacité de traitement des déchets de 8.000 à 24.000 tonnes, «grâce aux technologies de traitement des déchets mises en place». Le volet protection de l'environnement se matérialise également par l'installation d'équipements de dépoussiérage et de protection de l'environnement. Il s'agit principalement d'appareillage de contrôle des émissions. L'usine sera également dotée d'équipements de sécurité de l'installation électrique. Ajouté à cela le projet d'une double certification Iso 9001 et Iso 14001. A noter que ce projet n'est pas le premier dans le processus d'expansion de l'usine de Holcim à Fès. Entre 2003 et 2004, une première augmentation de capacité avait été opérée au niveau de ce site, en y transférant l'activité du broyeur de ciment qui était logé dans le quartier de Doukkarat à Fès. Voilà donc 600.000 nouvelles tonnes supplémentaires qui viendront s'ajouter à la capacité de production dans la région de Fès, puisqu'il s'agit de doubler la capacité à 1,2 million de tonnes. Une capacité supplémentaire qui s'ajoute à d'autres, en cours de réalisation. A commencer par la nouvelles usine que le groupe portugais Cimpor, actionnaire majoritaire d'Asment Temara est en train de mettre en place dans la région de Meknès. En plus de Ciment du Maroc qui affiche son ambition de réaliser un projet de cimenterie dans le Nord. Rien n'empêche que cette usine soit localisée dans la région du Saïss. Visiblement, la surproduction de ciment risque aussi de se déclarer ailleurs que dans la région de la Chaouia. Le Saïss avec ses deux pôles Fès et Meknès pourrait également connaître une telle tendance. La question est de savoir si la croissance des secteurs des BTP et de l'immobilier dans les régions de Fès, Meknès, Taza, Sefrou et les environs serait en mesure d'endiguer ne serait-ce que partiellement ce risque de surproduction.
