Tennis / ITF Men's World Tennis Tour de l'ASAS : Ce dimanche, Dlimi et Giunta vont jouer la finale !    L'Institut Royal des Etudes Stratégiques accueille de nouveaux officiers pour renforcer la diplomatie militaire marocaine    Forum des droits humains : «Migrer, c'est instinctif car c'est dans la nature humaine»    Imbroglio autour de la révocation d'Imane Belmaati à la tête de l'Anapec    Le Maroc première étape de la tournée internationale de Narendra Modi    Région de l'Oriental : 2 244 nouvelles entreprises créées en quatre mois    L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif informe les ministres des AE de l'OCI de ses initiatives humanitaires en faveur des Palestiniens    Un C-130H-LM Hercules marocain soutient la formation des parachutistes burkinabè    France : Inauguration du consulat général du Maroc à Mantes-la-Jolie    Youssef Lakhdim proche de quitter le Real Madrid pour Alavés avec un contrat jusqu'en 2029    Morocco sweeps all 10 gold medals at African Military Boxing Championship    Morocco's Salaheddine Ben Yazide takes silver in 3000m steeplechase at Paris Diamond League    Human Rights Forum : «Migration is instinctive, it's part of human nature»    Maroc : Jusqu'à 45°C de samedi à mercredi (bulletin d'alerte)    En la ONU, Argelia es condenada por las expulsiones de migrantes hacia Níger    Des orages s'abattent samedi sur le centre du Maroc, une vague de chaleur persiste jusqu'à mercredi    Une performance d'opéra chinois enchante le public de Meknès lors d'une soirée culturelle exceptionnelle    Diaspo #394 : Leo Norma, le don inné de sublimer le caftan marocain    CDM. Clubs 25 / Groupe F : Dortmund s'impose au terme d'un match prolifique face à Mamelodi    Fête de la Musique : Quand le Maroc s'est mis à chanter    Iran. La tombe des officiers algériens    Médias au Maroc : La révolution digitale redéfinit les repères du secteur    Interview avec Mohammed Benchaib : « L'agriculture de demain repose sur la connaissance, l'organisation et la numérisation »    Maroc Telecom obtient un prêt de 370 millions d'euros pour étendre la 4G en Afrique de l'Ouest    Le Maroc lie son redressement électrique à la transition verte grâce à un prêt de 3,2 milliards de dirhams de la BERD    Terrorisme : Quel avenir pour les Marocains détenus en Syrie ? [INTEGRAL]    Le premier ministre indien Narendra Modi est attendu à Rabat en juillet, une rencontre avec le roi Mohammed VI évoquée    Aziz Akhannouch détourne la page officielle du chef du gouvernement au service du RNI, puis supprime la publication sans excuses    MAS : Pablo Franco, nouveau coach    ANAPEC Imane Belmaati remerciée 14 mois après sa nomination    CDH : l'Algérie de nouveau dénoncée pour les expulsions inhumaines et l'abandon de migrants dans le désert    Brahim Diaz, l'atout explosif qui séduit Xabi Alonso    Gareth Bale à la tête d'un consortium pour racheter Cardiff City    Le centre Moussalaha pour la réhabilitation et la réinsertion des détenus clôt un cycle doctrinal ayant réuni 345 participants à travers le pays    Maroc : Une marche de solidarité avec l'Iran    Le Maroc exporte des câbles coaxiaux pour 7,36 milliards de dirhams en 2024, premier exportateur et premier importateur africain en valeur    La présidence du ministère public forme 124 magistrats à Casablanca et à Marrakech sur le traitement judiciaire de l'enfance    Les prévisions du samedi 21 juin    Dacia : Le concert des 20 ans de la marque a été un succès !    OMDH : "Il faut briser le silence sur les camps de Tindouf"    Bruxelles : Une résolution pour reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara déposée au Parlement régional    CKay, le diamant noir, illumine le Festival Gnaoua et Musiques du Monde    Le prince à la fois digne et discret... Le Maroc célèbre l'anniversaire du prince Moulay Rachid    Migrations : Pascal Blanchard et Karim Bouamrane interrogent les récits dominants    L'UNESCO lance "Matières à rêver", un livre dédié aux métiers du textile et du cuir au Maroc    Climat : 2024, année la plus chaude jamais relevée au Maroc    La technologie chinoise s'impose au Salon aéronautique de Paris : chasseurs furtifs et drones avancés en vedette    Du Cap Spartel aux Grottes d'Hercule... diffusion du premier épisode de l'émission « Chinese Restaurant » sur la chaîne chinoise Hunan TV    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Foot : c'est grave, docteur ?
Publié dans Le temps le 22 - 06 - 2011

La corruption dans le football national est une réalité. Tout le monde sait mais tout le monde se tait.
mardi 10 mai à la Chambre des représentants. Adil Maâti, membre du groupe constitutionnel unifié, interpelle le ministre de la Jeunesse et des Sports au sujet des matchs de football arrangés : «Le sport est gangrené par la corruption. La Hawla Wala Kowata Illa Billah».
Le ministre a promis d'ouvrir une enquête. Quelques jours plus tard, on annonce que ce fut fait, et que la Fédération examine les accusations dont font l'objet certains clubs et certaines personnes.
L'affaire a éclaté au début du mois courant lorsque des joueurs du MAT (Moghreb de Tétouan) ont tenu une conférence de presse à Casablanca en présence de plusieurs joueurs, anciens et en exercice, dont Noureddine Naybet, conseiller de Ali Fassi Fihri, président de la FRMF (Fédération royale marocaine de football). Sommés par le président de l'équipe, Abdelmalek Abroun, de payer des amendes d'un total de 5 millions de dirhams, quatorze joueurs ont décidé de faire le grand déballage.
Une monnaie courante
Lors de cette conférence de presse, lesdits joueurs lâchent une bombe. «Le président de l'équipe nous a interdit de jouer contre l'Oympique de Safi pour que ce dernier gagne et sauvegarde sa place parmi l'élite», ont-ils révélé. Le match remonte à la fin de la saison dernière. L'Olympique de Safi était opposé au Moghreb de Tétouan, et était dans l'obligation de gagner. Faute de quoi il dirait adieu à l'élite, et l'Ittihad Zemmouri de Khemisset (IZK) sauverait sa place. L'Olympique s'impose (2-0), et c'est Khemisset qui est relégué à la deuxième division. A l'époque, le président de l'IZK, Ahmed Guertili, avait crié sur les toits que son équipe était victime de «combine». Il a cependant fini par se résigner.
Ahmed El Guertili est le trublion du football national. Il n'a pas dans sa poche sa langue qui n'est pas de bois. L'homme ne rate aucune occasion de tirer à boulets rouges sur les responsables fédéraux. Les déclarations surprenantes des joueurs du Moghreb de Tétouan lui ont apporté de l'eau au moulin. Et il est sorti de ses gonds. M. El Guertili a donc décidé d'aller loin en portant l'affaire devant la FIFA (Fédération internationale de football association). «C'est dire que les Marocains ne savent pas laver leur linge sale en famille», a dit un commentateur de la place non sans une pointe d'ironie.
Il n'en demeure pas moins que les révélations des joueurs de Tétouan sont si graves que, dans un Etat de droit, elles auraient défrayé jusqu'à la chronique judiciaire.
Lesquels joueurs, devant l'immobilisme de la fédération, ont écrit une lettre au roi Mohammed VI dans laquelle ils rappellent ces faits pour le moins répréhensibles.
«Il est vrai que la corruption dans le monde du foot est monnaie courante au Maroc», a déclaré au Temps Moncef Lyazghi, chercheur en sport et par ailleurs auteur du livre «La makhzénisation du sport au Maroc».
En effet, les matchs arrangés et la corruption sont une pratique courante dans le football marocain. Pas une saison ne passe sans que des cas flagrants défraient la chronique. Et cela ne date pas d'aujourd'hui. «Il est toutefois curieux que les instances sportives nationales ne réagissent pas aux accusations graves qui circulent et dont font écho les médias», poursuit M. Lyazzghi.
Dans «La makhzénisation du sport au Maroc», l'auteur rapporte des anecdotes à peine croyables. Le 7 mai 1970, l'Ittihad de Khemisset que présidait à l'époque Mahmoud Archane, alors inspecteur de police (actuellement président du Mouvement social et démocratique) jouait pour l'accession en première division. L'équipe était en concurrence avec le Wydad de Fès. Le goal-average étant déterminant, les deux équipes se sont livrées à un festival de buts qui dépasse l'entendement. Tandis que l'Ittihad de Khemisset a battu à Oujda l'équipe des fonctionnaires par 17-0, le Wydad de Fès a écrasé le Barid par –tenez-vous bien- 24-0. Des cas flagrants se terminant par des scores fleuves, ont souvent émaillés le football national. Ce joueur qui évolue en deuxième division au sein d'une équipe casablancaise enracinée dans l'histoire du football national, se souvient : «A plusieurs reprises, surtout en fin de saison, je me suis vu proposer des sommes d'argent pour lever le pied. Une fois, on m'a même proposé la somme de 50 000 DH, me disant de tout simplement trouver une excuse pour ne pas jouer le match». Cet ancien joueur qui a requis l'anonymat, nous a révélé que lors d'un match décisif, un de ses coéquipiers a tout fait pour recevoir un carton rouge. «Plus tard, il m'a avoué qu'il avait reçu une somme d'argent conséquente des responsables de l'équipe adverse», a-t-il ajouté.
Le grand déballage
Les différends entre les acteurs du domaine ouvrent souvent la voie à un étalage de linge sale, les uns accusant les autres de tous les maux. C'est le cas, tout récemment, de Hassan Oughanni et de Abderrazak Khayri, respectivement actuel et ancien entraîneurs de l'Association de Salé. Le premier a accusé ouvertement le second d'avoir «acheté» des matchs lorsqu'il était à la tête de nombreuses équipes.
Pis encore, Khayri a avoué lui-même aux médias que quatre équipes qu'il a conduite à la montée en première division ont «acheté» des matchs, et qu'il défie quiconque prétendant qu'une seule formation a jamais accédé à la D1 de «manière propre».
Aussi le gardien de but du Moghreb de Tétouan Bistara a été accusé par son président M. Abroun d'avoir «vendu» plusieurs matchs. Ces déclarations et bien d'autres, encore peu amènes, la presse en a fait ses choux gras. Mais curieusement, ni la fédération, ni le ministère de tutelle n'ont réagi, se cantonnant dans un immobilisme boudeur. Le comble : des noms de journalistes circulent comme faisant partie des intermédiaires intervenant en faveur d'un club ou d'un autre ou aux côtés des joueurs pour lever le pied. A l'international, le cas du champion d'Italie, la Juventus de Turin est resté dans les annales.
Des écoutes téléphoniques ordonnées par la justice en 2004, ont révélé l'implication du tout-puissant directeur général, Luciano Moggi, dans une affaire de corruption.
L'équipe a été reléguée en Serie B et s'est vu retirer deux Scudetti (titre de champion). On se souvient également de l'affaire OM-Valenciennes en France en 1995, laquelle a causé la chute de Bernad Tapie.
Au Maroc, cependant, en dépit de toutes les révélations, les responsables restent de marbre. Mais il est vrai que comparaison n'est pas raison. A chaque saison suffit sa peine.
Abdelkader El-Aine
Le cas Garzitto
Fraîchement limogé, en décembre 2010, par le Wydad de Casablanca pour manque de résultats, Diego Garzitto a lancé un pavé dans la marre. Répondant à l'accusation du porte-parole du WAC, selon laquelle il aurait «demandé au joueur Kabous 10% de son salaire s'il voulait être titulaire au sein de l'équipe», il a asséné, dans une déclaration à Radio Mars : «Pour moi, il est interdit de toucher un centime d'un joueur, et je n'ai jamais fait ça de ma vie... J'ai appris plein de choses et je ne peux pas tout dire aujourd'hui… mais bon, quand on sait que l'année dernière on a acheté beaucoup de matchs pour être champion selon la version de deux ou trois personnes que j'ai eu …et voilà».
Une déclaration qui a suscité le courroux des Wydadis qui ont décidé de porter plainte. Finalement, l'«affaire» n'a pas eu de suite. Et, bien évidemment, cela n'a pas suscité le moins du monde la réaction de la fédération. Sous d'autres cieux, on aurait remué ciel et terre.
La machine judiciaire se serait mise en branle. Professionnalisme, vous dites ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.