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L'homme rompu !
Publié dans Le temps le 22 - 06 - 2011

Frappé de sept chefs d'inculpation, le directeur du FMI est au centre d'un scandale politico-sexuel sans précédent !
c'est une véritable déflagration qui frappe le landerneau de la gouvernance mondiale. Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI (Fonds monétaire international) et potentiel présidentiable français, est tombé, victime d'une pulsion. A l'heure où nous écrivons ces lignes, la présomption d'innocence de DSK est toujours en vigueur. Pourtant, les accusations sont confondantes. Samedi 14 mai à environ 15H30, une femme de chambre de 32 ans, se dit victime d'une tentative de viol de la part d'un client de l'hôtel. L'agression se serait produite dans la suite 2806. La jeune femme, une Ghanéenne employée du Sofitel depuis trois ans, entame sa ronde de ménages matinaux. Munie d'un pass, elle pénètre dans la suite, s'exclame «room cleaning» et, croyant la suite inoccupée, commence son nettoyage habituel. Soudain, un homme d'une soixantaine d'années, émerge en tenue d'Adam de la douche. Le reste du récit participe du cauchemar. La femme de ménage, Ophélia, est plaquée contre le lit puis traînée dans la salle de bains. Son assaillant lui ordonne de procéder à des attouchements intimes sur son pénis. Elle se débat, parvient à se libérer de l'emprise et tente de gagner la porte de la suite. En vain.
«DSK out !»
L'homme la rattrape puis la séquestre momentanément. C'est au prix d'une lutte physique qu'elle parvient finalement à s'extirper de l'étau du client. Elle s'échappe. Le rapport de police établi à la suite de la plainte stipule que «suite à l'incident, Dominique Strauss-Kahn a réglé l'hôtel et a pris un avion à JFK». En wee-kend à New York pour visiter sa fille Camille, étudiante à l'université de Columbia, DSK aurait commis l'irréparable. C'est là du moins la conviction du parquet général de la Big Apple. Cueilli dans un avion Air France quelque dix minutes avant le décollage, le calvaire de DSK pouvait commencer. Il est 15H40 heure locale lorsque le patron du FMI est interpellé. De l'autre côté de l'Atlantique, le «breaking news» tourne déjà en boucle sur toutes les chaînes d'information. Dans la précipitation, les journalistes corroborent la théorie de la fuite. DSK aurait molesté la femme de ménage avant d'abandonner portables et effets personnels pour gagner l'aéroport JFK. Le lendemain matin, alors que la nouvelle sonne comme un coup de tonnerre sur le paysage politique hexagonal, les supputations iront bon train et diviseront la classe politique française. Bernard Debré, député UMP, accablera DSK en parlant d'une «honte pour la France», tandis que, moins rapide sur la gâchette, les camarades PS de l'inculpé tempèrent. Ainsi, Ségolène Royal insistera sur la «présomption d'innocence» de celui qui, en 2006, fut son principal rival lors des primaires PS. En l'absence d'éléments probants, certains croient à un abject complot fomenté par les troupes de Nicolas Sarkozy. Car, DSK, ayant le vent en poupe dans les sondages, représente un réel danger pour le président actuel. C'est ainsi que ces dernières semaines, le désormais ex-patron du FMI fut l'objet d'attaques systématiques et peu ragoûtantes. Une photo le montrant à bord d'un bolide lui vaut le sobriquet de «Porsche tranquille». La presse dans son ensemble fustige le train de vie dispendieux du futur candidat à la magistrature suprême. On lui prête, pour exemple, l'achat de costumes à plus de 35000 dollars. Libération qui titre «DSK OUT» se fend d'un article qui grille la politesse à la sacro-sainte tradition du off. On y apprend que DSK se sentirait épié. Il se dit à l'affût d'un coup bas vitriolé. Ses talons d'Achille avoués : «Le fric et les femmes». Dans le même moment, le mari d'Anne Sinclair est interrogé au commissariat de Brooklyn. Un entretien qui durera plus de trente heures. DSK est criblé de questions. Il reste impassible. On apprend que, pour sa défense, il s'en remettra au brio de Benjamin Brafman, un ténor du barreau ayant compté P. Diddy et Michael Jackson dans son écurie de clients. Lundi 16 mai, coup de semonce. Les premières images de DSK filtrent. On le voit sortant du commissariat, l'air hagard, menotté, ceinturé par deux agents de police tandis qu'une constellation de flashs lui vrillent le visage. La scène frise le pathos.
Perpète ?
A Paris on s'émeut du triste spectacle. Elisabeth Guigou, ex-garde des sceaux PS, s'insurge. Elle se dit «choquée, sidérée et bouleversée par le système accusatoire américain». De fait, les images, d'une cruauté patente, confèrent un a priori de culpabilité à l'accusé et ce, avant même que le procès n'ait eu lieu. Vient l'audience. Devant la juge Melissa Clark, réputée pour un féminisme échevelé que sous-tend une exemplarité dans la justesse des verdicts, écoute attentivement le plaidoyer du procureur général. DSK est frappé de sept chefs d'inculpation. Les plus compromettants : acte criminel sexuel au premier degré, tentative de viol au premier degré et l'abus sexuel au premier degré. DSK a les traits tirés. Mal rasé, lunaire, il semble ailleurs. Deux fois durant, il tentera de s'adresser à la juge pour être renvoyé dans ses cordes par l'avocat en charge de sa défense. A l'issue de l'audience, DSK entendra la juge Jackson justifier son rejet d'une libération sous caution (1 million de dollars) donnant comme prétexte, un «risque de fuite» trop important. Douche froide. La tête pensante du Fonds monétaire international sera incarcérée jusqu'à ce qu'une chambre d'accusation décide officiellement de l'inculper. Chose qui devrait se produire le 20 mai. En attendant, il est admis dans le gigantesque centre pénitentiaire de Rikers Island en banlieue new-yorkaise. La prison n'est pas un havre d'enfants de chœur. Avec plus de 17 000 prisonniers, le bagne est connu pour sa vétusté et des conditions de détention difficiles. Pour autant, DSK bénéficiera d'une cellule individuelle de 12 m2 afin, dit-on, de «prémunir tout risque d'agression lié à sa renommée». Le scandale politico-sexuel impliquant DSK devrait se décanter dans les semaines à venir. Soit la défense choisit de négocier l'abandon des poursuites en privilégiant l'entente financière avec la plaignante, soit maître Brafman se fera fort de démontrer l'innocence de son client dans un procès fleuve pouvant durer jusqu'à une année. Si la deuxième option est retenue, DSK risque gros car, dans l'hypothèse d'une condamnation, les peines étant cumulatives selon le droit pénal américain, il risque plus de 74 ans de prison. Sévère.
Réda Dalil
SexusPoliticus, trois cas !
Sexe et politique font hélas bon ménage. L'affaire DSK en l'occurrence ne constitue aucunement une exception. Rapide tour d'horizon de plus récentes affaires de mœurs impliquant des grands de ce monde. En janvier 1998, Bill Clinton est harcelé par le procureur Kenneth Star qui l'accuse d'avoir entretenu une relation indécente avec une stagiaire à la Maison Blanche : Monica Lewinsky. Acculé, le président américain avouera publiquement avoir eu des relations inappropriées avec la jeune femme. En 2010, Moshé Katzav, ancien président israélien, est reconnu coupable d'avoir commis deux viols à l'encontre d'une subordonnée alors qu'il occupait le poste de ministre du Tourisme dans les années 90. Et, fin des fins, Il Cavaliere, Sylvio Berlusconi, chef du gouvernement italien dont les frasques n'étonnent plus personne. Son fricotage avec une mineure d'origine marocaine, Ruby, lui vaut un procès retentissant et une chute fulgurante dans les sondages de popularité de son pays.


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