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Benslimane: Dans le royaume des chasseurs
Publié dans L'observateur du Maroc le 04 - 12 - 2013

PASSION: La saison de la chasse 2013/14 s'est ouverte le 6 octobre, elle se prolonge jusqu'en février prochain. Pour vous faire découvrir cette passion, ses enjeux et ses défis, nous avons passé une journée avec des chasseurs de Benslimane. Reportage.
Entre les arbres de chêne-liège, d'eucalyptus et de pin, de légers bruissements de feuilles brisent le silence et une farandole de branches joue une symphonie spontanée, nous sommes à la forêt de Bensilmane. Loin de la ville et ses klaxons, proche de la nature et ses gibiers. Les rites de la chasse Hassan est chasseur depuis 12 ans. Il est le président de l'Association de Benslimane pour la chasse et le tir (ABCT). Nous l'accompagnons avec trois autres membres de cette organisation lors de leur sortie de chasse dominicale. Dernière vérification de l'équipement avant le départ. Fusil sur l'épaule et gilet multi-poches remplis de munition, tout est fin prêt ou presque. La bande de copains fait ses prières avant de démarrer la chasse. « Ça fait partie de nos rituels pour nous protéger et gagner en sérénité », nous confie Rachid, un des chasseurs de l'ABCT. Les hayaha (rabatteurs), suivis de leurs sloughis, se lancent à la recherche des perdreaux, libérés un peu plutôt dans la journée. Cette espèce emblématique du gibier marocain est parmi les plus prisés par les chasseurs de la région du Centre. Dès que le perdreau est repéré, les quatre chasseurs déchargent leurs cartouches pour atteindre le gibier. Le tout dure quelques secondes. « La chasse est un sport mais aussi un loisir. Venir à la forêt chaque dimanche est un pur bonheur, c'est un moment de communion avec la nature », confie Rachid, chasseur depuis 8 ans.
Mohammed est le nouveau venu dans la bande. « Au début, j'accompagnais mes amis chasseurs, au fil du temps, j'ai pris goût à ce sport », explique ce fonctionnaire, résident à Benslimane. Benslimane, royaume du perdreau « La chasse est l'image de marque de la province de Bensilmane », affirme Said Améziane, directeur provincial du Haut-commissariat des eaux et forêts et de la lutte contre la désertification (HCEFLCD). Les 28 amodiations de droit de chasse (lots cédés pour une durée de cinq ans à des associations de chasse), faisant partie de la zone Centre du Haut- commissariat sont très prisées par les 5.000 chasseurs issus de Benslimane et surtout de Casablanca. Ces derniers font tourner l'économie locale, surtout que ce tourisme cynégétique draine des investissements à travers les deux sociétés présentes sur ce territoire. Alain André chasse à Benslimane et partout au Maroc depuis plus de 30 ans. Il est le directeur de la chasse au sein de l'Association cynégétique Es- Saâda (ACE). Créée en 1974, cette structure rassemble 18 chasseurs et gère en amodiation 1.058 hectares. Cette véritable entreprise crée de l'emploi dans la région. « Nous employons 5 gardes à plein temps en plus de 6 gardes en période d'élevage et de chasse. Ainsi que 15 ouvriers agricoles temporaires et 25 porteurs chaque dimanche, entre septembre et février», explique A. André. Cette association tourne avec 400.000 DH par an. Ce dimanche, ce chasseur vétéran est venu accompagner Anas. À 16 ans, ce dernier aspire à devenir chasseur. « J'accompagne mon oncle à chaque sortie pour apprendre le maximum de choses sur ce domaine », souligne-t-il, fusil sur l'épaule. Sur la plaine de région Ben Nabet, les chasseurs d'Es-Saâda, épaulés par des rabatteurs et des porteurs pistent le gibier.
Aujourd'hui, nulles traces de lièvre ou de lapin, seul le perdreau tombe sous les balles des chasseurs. « Lorsque l'association s'est vu confier ce périmètre, elle a trouvé ce territoire dans une situation cynégétique déplorable, le gibier y était pratiquement inexistant, sauf le sanglier du fait de l'environnement et du braconnage », se rappelle A. André. Depuis, l'association a réalisé une station d'élevage pour produire annuellement entre 1.000 et 1.200 faisans et perdreaux. S. Ameziane, le directeur provincial se réjouit des résultats réalisés avec ces associations. « Avec les amodiateurs, on fixe un programme annuel avec pour objectif la protection de la richesse cynégétique. Le programme se décline en opérations d'agrainage, de cultures à gibier, d'aménagement de points d'eau, de régulation des prédateurs [sangliers en particulier], de gardiennage et d'opérations annuelles de repeuplement en perdreaux ». Ce travail lancé à Benslimane comme dans les autres zones de chasse au Maroc vise à restaurer l'équilibre naturel menacé par les changements climatiques et la surexploitation des ressources. Equilibre naturel en danger La forêt marocaine fait face à l'érosion de sa biodiversité. Le Haut-commissariat souhaite protéger la flore et la faune menacées par l'intermédiaire des associations de chasseurs. Ces derniers se doivent d'aménager et équiper les lots amodiés. Cette politique a fait passer ses lots de 443 pendant la saison 2004/2005 à 696 au cours de la saison 2012/13, soit une augmentation de 57% du nombre de lots amodiés durant cette dernière décennie. « Ces réserves de chasse constituent des pépinières et un moyen efficace de protection et de sauvegarde de la faune », estime Mohammed Bennani Baiti, directeur régional des Eaux et forêts et de la lutte contre la désertification du Centre.
La progression du nombre de chasseurs ajoutée aux variations climatiques met la pression sur le gibier. Dans son rapport 2012/13 sur la chasse, le HCEFLCD note « la régression du taux de prélèvement en perdreaux ». Cette situation « est due principalement aux perturbations climatiques et à la pression anthropique [de l'homme], qui se manifeste par le braconnage, la surexploitation des ressources, la destruction des habitats, l'urbanisation ainsi que la pollution des milieux ». Par ailleurs, l'effet combiné de l'augmentation du nombre des chasseurs et de la précarité des méthodes de repeuplement des territoires de chasse cause des dégâts sur la faune. Face à ce constat, les chasseurs s'accordent à dire qu'il vaut mieux préserver le gibier. « Compte tenu de la pression de la population, seule une gestion stricte avec une limitation des jours de chasse aux seules matinées du dimanche et des jours fériés en période d'ouverture permet de garantir l'agrément au chasseur et le respect de la faune », propose A. André de Es-Saâda. La police de la chasse Pour réguler la chasse, un arrêté annuel fixe les conditions générales et modalités de l'exercice de cette activité dans les lots amodiés et les territoires ouverts à la chasse dite banale. Un calendrier annuel fixe les périodes d'ouverture et de fermeture pour chaque espèce de gibier. Pour le perdreau, le lièvre et le lapin, elle prend fin le 29 décembre prochain. Pour le gibier d'eau (Bécassines, foulques, merles, canards, etc.), comme pour le sanglier, elle s'achève le 23 février prochain. Un chasseur peut abattre cinq perdreaux, un lièvre et cinq lapins au cours d'une même journée de chasse.
Pour contrôler l'application de ce règlement, le Haut-commissariat dispose d'une police de la chasse. Les équipes du HCEFLCD tiennent des barrages sur les grands axes routiers fréquentés par les chasseurs dont la route de Had Frid dans la province de Benslimane. Ce poste de contrôle s'assure de la conformité du permis et de l'assurance des chasseurs. À ce titre, le nombre de procès verbaux de délits de chasse dressés au cours de la saison 2012/13, a augmenté de près de 26% pour atteindre 729 procès verbaux contre 578 la saison précédente. 63% de ces procès verbaux ont fait l'objet de transaction avant jugement, 4% jugés et 31% sont en cours de traitement au niveau des tribunaux. En plus des équipes du Haut commissariat, les 302 gardes fédéraux, agrées par la Fédération royale marocaine de chasse (FRMC) veillent au respect de la loi. « Mon rôle est de protéger le gibier et sensibiliser les chasseurs à la protection de la faune. Avec la collaboration du Haut-commissariat, je supervise les papiers des chasseurs », précise un garde fédéral exerçant depuis 1987 et qui couvre la zone de Benslimane. La journée de chasse de Hassan, André et leurs amis s'achève à 13H. « Pour le reste de la journée, nous parlerons de chasse, de nos prises et de nos coups ratés. C'est le charme de cette passion », lance, jouissif, Hassan. De leur côté, les équipes du Haut-commissariat se félicitent de l'augmentation du nombre de chasseurs, du nombre d'associations cynégétiques et du développement de nouveaux modes de chasse tout en faisant face aux défis que pose l'intérêt pour ce sport sur l'équilibre naturel…


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