Le gouvernement marocain a décidé de passer à l'action face à ce qu'il considère comme une menace sérieuse pour son industrie locale du PVC. Depuis le 6 juin 2025, un droit antidumping provisoire est appliqué aux importations de chlorure de polyvinyle (PVC) en provenance d'Egypte. Cette mesure, dévoilée dans une circulaire de l'Administration des douanes et impôts indirects (ADII), se base sur un arrêté conjoint des ministères de l'Industrie, du Commerce, de l'Economie et des Finances. Deux taux distincts sont imposés : 74,87 % pour le producteur-exportateur Egyptian Petrochemicals Company et un redoutable 92,19 % pour tous les autres fournisseurs égyptiens. Cette décision traduit une volonté ferme de protéger une filière locale mise à mal. Cette initiative fait suite à une enquête antidumping ouverte fin novembre 2024, dont les résultats préliminaires ont été publiés début mai 2025. Les conclusions sont sans appel : les importations de PVC égyptien ont explosé, arrivant sur le marché marocain à des prix anormalement bas, créant une distorsion grave. Conséquence directe : la production nationale se trouve étranglée. La sous-cotation constante du PVC importé a freiné toute hausse des prix locaux, impactant lourdement la rentabilité des entreprises marocaines du secteur. Selon le rapport d'enquête, la branche industrielle a subi une dégradation alarmante, marquée par une chute des parts de marché, une rentabilité en berne et un retour sur investissement qui s'effrite. Cette mesure antidumping provisoire vise donc à rétablir des conditions de concurrence équitables, tout en envoyant un signal clair : le Maroc entend défendre ses industries stratégiques contre des pratiques commerciales déloyales.