La situation hydrique au Maroc continue de susciter l'inquiétude. Selon les dernières données du ministère de l'Equipement, de l'Eau et de la Logistique, le volume d'eau stocké dans les barrages s'élève à 5,17 milliards de mètres cubes, soit un taux global de remplissage de 30,8 %. Une moyenne qui masque de fortes disparités entre bassins, certains affichant encore des niveaux critiques. Le bassin de l'Oum Er-Rbia demeure le plus préoccupant, avec un taux de remplissage de seulement 8,6 %, illustrant une vulnérabilité extrême face à la sécheresse. Les deux grands ouvrages du bassin, Bin El Ouidane et Al Massira, ne contiennent respectivement que 14 % et 2 % de leur capacité. Ce dernier, pourtant l'un des plus importants du pays, peine à se relever d'années successives de déficit pluviométrique. À l'inverse, le bassin du Loukkos, dans le nord du Royaume, affiche une situation plus favorable. Le barrage Oued El Makhazine est rempli à 73 %, tandis que Cherif El Idrissi atteint 81 %. Ces niveaux, proches de la normale saisonnière, traduisent la meilleure répartition des précipitations dans cette zone. Le bassin du Sebou présente une situation contrastée : Al Wahda, le plus grand barrage du pays, atteint 42 %, alors que Allal El Fassi se distingue avec 97 % de remplissage. En revanche, Idriss Ier se stabilise à 33 %, traduisant un équilibre précaire entre apports et consommation. Dans le bassin du Tensift, la situation est plus tendue. Le barrage Yacoub El Mansour n'atteint que 28 %, Lalla Takerkoust tombe à 15 %, tandis que Moulay Abderrahmane fait figure d'exception relative avec 48 %. Des niveaux insuffisants pour répondre durablement aux besoins d'irrigation et d'alimentation urbaine de la région de Marrakech.