En marge de la cinquième édition du MD Sahara, organisée à Dakhla, Hassan Alaoui, directeur de publication de Maroc Diplomatique, a noté que l'année 2025 marque un tournant décisif dans la question nationale : « Le Maroc vient de franchir une étape essentielle. Nous ne sommes plus dans la logique d'un conflit, mais dans celle d'un projet d'autonomie soutenu par nos partenaires : les Etats-Unis, l'Europe, plusieurs pays arabes et africains. » Il rappelle que ce changement de paradigme s'appuie sur une évolution géopolitique profonde et sur une vision Royale constante depuis 2007. Le dernier discours royal du 31 octobre — « un véritable programme en neuf minutes » — symbolise, selon lui, l'entrée du Maroc dans une nouvelle séquence politique. Hassan Alaoui assume une analyse directe du rôle joué par Alger : « L'Algérie n'a jamais voulu assumer ses responsabilités. C'est elle qui a créé, financé et armé le Polisario depuis 1973. Cette instrumentalisation répond à une stratégie : obtenir un accès à l'Atlantique pour écouler ses ressources gazières et pétrolières. » Mais il estime que la dynamique actuelle du Maroc a rendu cette stratégie obsolète : « Depuis l'intronisation de Sa Majesté, les initiatives se sont multipliées pour développer les provinces du Sud. Le Maroc a pris l'initiative, créé l'actualité et démontré que l'avenir se joue dans le développement, pas dans la confrontation.» Au cœur de ce basculement, un chiffre clé : « Plus de 80 milliards de dirhams ont été mobilisés depuis 2015 pour transformer les provinces du Sud. » Ces investissements ont ouvert la région aux acteurs internationaux : « La marge est désormais ouverte à tous les partenaires — arabes, africains, européens, américains — pour venir investir. Dakhla et Laâyoune ne sont plus des territoires périphériques : ce sont des hubs stratégiques. » Pour Hassan Alaoui, les projets en cours s'inscrivent dans une ambition dépassant le cadre marocain. L'ouverture des pays du Sahel vers l'Atlantique en constitue l'illustration la plus éloquente : « Il y a une interpénétration des intérêts, mais surtout une vision royale qui ordonne l'ensemble. Les provinces du Sud deviennent un pivot intercontinental. » En conclusion, il estime que le pays se trouve à l'ouverture d'un cycle stratégique décisif : « Nous sommes au carrefour d'une nouvelle étape. La vision du Roi, consolidée par le dernier discours, pose les bases de ce qui sera proposé pour les années à venir. Le Maroc avance avec confiance, et les provinces du Sud en sont aujourd'hui l'un des moteurs. »