À Marrakech, où se tient la 93e session de l'Assemblée générale d'Interpol, Lucas Philippe se présente à l'élection pour la présidence de cette organisation policière internationale avec une conviction assumée : Interpol arrive à un tournant historique. Le contrôleur général français, délégué pour l'Europe, se dit «extrêmement motivé» pour réussir ce challenge. Au passage,Lucas Philipperevient sur le choix du Maroc pour abriter cette Assemblée générale en mettant en exergue la capacité du Royaume à offrir un cadre propice au dialogue entre les 196 pays membres. «Se retrouver dans cet endroit emblématique avec des gens qui ont envie de changer les choses, ça donne déjà un message positif». Lucas Philippe revendique ce lien entre modernité et humanité pour une action efficiente en faveur de la sécurité de demain. « Nous sommes des policiers, mais avec un grand sens de l'engagement », souligne-t-il, saluant « la belle âme marocaine » et l'atmosphère d'idées partagées qui marque cette session. Face aux énormes défis contemporains, son discours se veut résolument optimiste tout en restant réaliste. Pour lui, oui, l'IA et la technologie transforment le travail policier, mais leur valeur n'existe qu'en relation avec l'humain. Il défend une approche concrète : utiliser l'IA pour traiter la complexité, optimiser les systèmes de gestion de cas et délester les équipes des tâches répétitives. L'objectif ? « Remettre nos opérateurs au cœur de l'analyse », mieux connecter les services et accélérer l'action. Encore faut-il, insiste-t-il, « structurer » ces idées afin de passer à l'acte. La notion d'impact occupe une place centrale dans sa vision. Contrairement à une simple culture du résultat, l'impact exige réflexion, utilité et capacité à « challenger les évidences ». Pour Lucas Philippe, Interpol doit viser à rendre le monde « plus serein », en célébrant chaque avancée et en n'oubliant « personne au bord de la route ». Sa candidature, dit-il avec humour et humilité, repose sur cette ambition : des réalisations au service d'un engagement global. Interrogé sur la coopération franco-marocaine en matière de sécurité, il estime cette question «facile». La relation franco-marocaine, selon lui, en plus d'être affective, repose d'abord sur la confiance : une confiance construite, structurée et lucide. Elle permet de « se dire les choses franchement » et d'avancer ensemble sur la réduction des risques comme sur la création d'opportunités. Le haut responsable sécuritaire français se dit « en confiance au Maroc, sa deuxième maison ». Pour lui, la coopération bilatérale réussie peut résonner bien au-delà, inspirant d'autres partenaires. À quelques heures d'un vote stratégique, Lucas Philippe affiche la sérénité d'un candidat « reconnaissant » et déterminé. Et conclut avec un leitmotiv : avancer avec audace, sans jamais s'éloigner de l'essentiel : l'humain, la confiance et l'impact. « La sécurité de demain, c'est aussi la paix d'aujourd'hui », insiste-t-il.