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La filière marocaine
Publié dans L'observateur du Maroc le 24 - 12 - 2009

Installez-vous bien confortablement, laissez-vous griser par ce festival de beauté et de porno» lance-t-on sur la pochette du DVD. La couleur est annoncée : ambiance érotique à souhait. Dans une étendue verte parsemée de palmiers à perte de vue, la jeune actrice nue et siliconée se dandine sensuellement face aux objectifs des caméras qui l'escortent et pose lascivement, sans jamais se départir de son regard charnel. La bande-annonce est hot mais le plus «show» reste à venir : c'est à Marrakech que le film a été tourné. L'actrice n'est autre qu'Aletta Ocean, française d'origine ukrainienne, qui s'adonne à des pratiques sexuelles extrêmes pour «Pornochic 18», sous l'œil averti du réalisateur Hervé Bodilis. Edité par l'incontournable Marc Dorcel, le célèbre producteur français de cinéma pornographique, le film propose un synopsis se voulant alléchant sous le soleil caressant de la ville ocre : «Sodomies profondes, doubles pénétrations violentes, gang bang emportés, Aletta Ocean et ses copines répondent aux attentes du réalisateur, mêlant à la fois le porno cru et chic avec leurs physiques de mannequins»… Sorti en août 2009, ce long-métrage riche en «rebondissements» est le dernier nouveau-né d'une série de films érotiques tournés en catimini sur les terres des Almoravides. L'aspect oriental des décors et le climat doux du Maroc y sont pour quelque chose…
Sex in Morocco
Le Maroc attire les professionnels du film porno. Et ce n'est pas Marc Dorcel ou Andrew Blake, les fameux labels du business du X, qui diront le contraire. Appartements chics, villas cossues et riads luxueux sont convertis en lieux de tournage de scènes pornographiques le temps de boucler le film et d'envoyer les rushs à la boîte de production à l'étranger. Les cités les plus en vogue restent Marrakech, ville magique des charmeurs de serpents et des pyramides de safran, Agadir et son ancienne médina qui ne prend pas de rides, et Essaouira et ses riads fastueux. Selon un chargé de production marocain, Kalaât Magouna et Ouarzazate comptent elles aussi depuis quelque temps parmi les villes de prédilection des producteurs des films X. Mais comment le Maroc est-il devenu une destination aussi prisée par la production pornographique étrangère ? «Le Centre cinématographique marocain (CCM) étudie convenablement toute demande d'autorisation de tournage, mais les dossiers sont souvent présentés comme des clips ou des spots publicitaires», répond ce chargé de production. Contacté à ce propos, le CCM précise que “le tournage au Maroc de tout film dont le scénario porte atteinte à nos mœurs et nos valeurs religieuses n'est pas autorisé”. D'ailleurs, ajoute le CCM, tout tournage effectué sans autorisation est pénalisé selon la loi n° 20-99 relative à l'organisation de l'industrie cinématographique. Ainsi, tandis que le clip ou le spot publicitaire est tourné avec une autorisation en bonne et due forme, un autre staff se charge du tournage secret du film pornographique. Pour effacer toute trace de délit, les images sont immédiatement envoyées à la boîte de production étrangère par courrier électronique, puis aussitôt effacées. Par ailleurs, il ne s'agit pas seulement de producteurs européens. C'est ce que nous affirme en tout cas le chargé de production cité plus haut, qui dit avoir été contraint de faire face aux magouilles d'un Libanais voulant tourner «un reportage» au Maroc. Après l'obtention de l'accréditation auprès du CCM, il prie le chargé de production de lui louer le matériel de tournage mais à une condition : qu'aucun membre de l'équipe de la boîte de production marocaine ne l'accompagne. La demande du Libanais met la puce à l'oreille du chargé de production, habitué à envoyer trois assistants avec le client… Il refuse catégoriquement. Ses doutes s'avèrent bien fondés, puisqu'il apprendra plus tard que le réalisateur est allé tourner des scènes à caractère pornographique à Kalaât Mgouna.
Appartement, villa ou Riad ?
Hormis ses décors «magiques», le Maroc est aussi un pays où les tarifs des lieux de tournages sont très compétitifs. En effet, appartements, villas ou riads sont loués à de bas prix, vu le faible niveau de vie local, en comparaison avec les coûts onéreux appliqués en Europe ou ailleurs. Les agences immobilières ayant pignon sur rue sont souvent les premiers contacts des nouveaux producteurs sur place, qui, les fois suivantes, préfèrent se tourner vers les particuliers pour des locations clandestines. A Agadir, les prix varient selon les saisons: «Le tarif d'un appartement varie entre 50 et 80 euros par jour et entre 100 et 150 euros pour une villa», précise une agence immobilière de la ville. Pour Essaouira, le prix est de 150 et jusqu'à 1000 euros la journée pour un riad de luxe. La pénombre des lieux et le faste du cadre érotisent davantage les scènes de ces films à succès. Certains propriétaires, prêts à toutes les petites combines pour arrondir leurs fins de mois difficiles, profitent allégrement de ce nouveau business, d'autant plus juteux qu'il est interdit par la loi pénale marocaine. D'aucuns ferment les yeux sur l'utilisation de leur maison, sachant pertinemment que celle-ci sert parfois à des tournages de films X. Samira est une Casablancaise de 45 ans. Divorcée, avec deux enfants à sa charge, cette esthéticienne de profession loue son appartement luxueux sis au Maârif à un prix variant entre 800 et 2000 dirhams la nuitée. Ses clients ne sont autres que des étrangers qui, «contrairement aux Marocains, sont très discrets et ne lui causent jamais de soucis». Elle paie le silence du concierge et achète pareillement la complicité de l'entourage. De quoi vivre décemment ? Largement même… «Plus qu'un film, un véritable voyage dans le luxe et la luxure dont vous garderez les meilleurs souvenirs…», conclut le synopsis d'un énième film X tourné à Marrakech. C'est dire si l'industrie du cinéma pornographique a encore de beaux jours «de faste et de lumière» devant elle au pays du soleil couchant…


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