Le nouveau président du Liban, le général Michel Sleimane, a lancé dimanche un appel à l'unité des Libanais, en prêtant serment devant les députés, peu après son élection qui met fin à 18 mois de crise politique. Dans son discours d'investiture, Michel Sleimane a souhaité l'établissement de relations diplomatiques avec la Syrie et la mise en place d'une stratégie de défense contre les violations du territoire libanais par Israël. S'exprimant devant les députés, après avoir reçu l'investiture du président du Parlement, Nabih Berri, le nouveau président a dit: «Je vous appelle, politiciens et citoyens, à entamer une nouvelle phase appelée le Liban et les Libanais, afin de réaliser les intérêts de la nation». «Unissons-nous, et travaillons en vue d'une solide réconciliation. Nous avons payé cher notre unité nationale. Préservons la, la main dans la main», a-t-il souligné. Et d'ajouter: «Je jure par Dieu tout puissant de respecter la constitution du Liban et ses règles, je protègerai la souveraineté du Liban et la sécurité de son territoire». «Dans cette ère nouvelle, nous nous engagerons dans un plan national par lequel les intérêts du pays seront une priorité sur les intérêts partisans et religieux», a-t-il dit. Le nouveau chef de l'Etat a assuré qu'il chercherait à établir des relations amicales et à instaurer des relations diplomatiques avec les pays arabes dont la Syrie. «Nous chérissons nos relations avec les pays arabes et recherchons des relations fraternelles avec la Syrie, basées sur la souveraineté mutuelle et sur l'indépendance», a précisé le général Sleimane. Il a affirmé que le Liban devait mettre en place une stratégie de défense afin de faire face aux violations du territoire libanais par Israël et libérer le petit territoire frontalier des Fermes de Chebaa. «Les Fermes de Chebaa restent sous occupation en raison des menaces et des violations continuelles de notre souveraineté par Israël, nous devons élaborer une stratégie de défense nationale pour protéger le pays», a dit le président. Michel Sleimane s'est aussi engagé à respecter les résolutions de l'ONU concernant le Liban et à soutenir la mise en place du tribunal international chargé de juger les assassins de Rafic Hariri, tué dans un attentat le 14 février 2005. «Nous affirmons notre participation à l'établissement du tribunal spécial qui se consacrera à l'assassinat de Rafic Hariri», a-t-il ajouté. Quelques minutes plus tôt, il avait été accueilli dans l'hémicycle par les applaudissements nourris de l'assistance debout. Le général Sleimane, qui était commandant en chef de l'armée depuis 1998, est devenu à 59 ans le 12e président du Liban. Il succède à Emile Lahoud, dont le mandat avait expiré le 23 novembre 2007, laissant le pays en pleine crise, sans chef de l'Etat.