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Présidentielle en Turquie: Une campagne à coups de meetings géants
Publié dans L'opinion le 08 - 05 - 2023

À une semaine des élections présidentielles et législatives en Turquie, les différents candidats s'affrontent à coups de meetings géants. Il est toutefois difficile pour Kemal Kiliçdaroglu, opposant au président sortant, de faire aussi bien qu'Erdogan.
Dimanche, la figure du Parti de la justice et du développement (AKP) a en effet réuni plus de 1,7 million de personnes à Istanbul, selon l'agence de presse turque Anatolu Agency. Un véritable tour de force.
Sur le site de l'ancien aéroport Atatürk d'Istanbul, délaissé depuis 2018, le chef d'Etat turc a choisi de tenir son meeting ce dimanche. Face à lui, un véritable raz-de-marée humain agitait avec ardeur des dizaines de milliers de drapeaux et d'effigies en son honneur. L'AKP, qui annonçait préalablement le « meeting du siècle », a spécialement affrété pour l'occasion 10.000 cars au départ de 39 municipalités du pays.
« Istanbul ! si vous nous dites d'accord, c'est sûr, on va gagner ! », a notamment lancé le président turc. « En 21 ans, nous avons procuré des emplois et permis à 21 millions de personnes de vivre de leur travail. Nous avons construit 10,5 millions de nouvelles maisons (...) et donné un toit à des familles », a-t-il déclaré, avant d'étriller le bilan de ses opposants : « Eux n'ont même pas planté un arbre ni posé une seule pierre. Nous, on a remodelé ce pays ».
La veille, devant plusieurs dizaines de milliers de partisans tout aussi enthousiastes, quoiqu'infiniment moins nombreux, Kemal Kiliçdaroglu a quant à lui voulu insuffler un vent de nouveauté.

Trois prétendants mais un seul véritable adversaire

Erdogan affronte l'élection la plus incertaine depuis son arrivée au pouvoir, confronté pour la première fois en vingt ans à une opposition unie dans un pays en crise.
Face à lui, trois prétendants mais un seul véritable adversaire: Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, candidat d'une alliance de six partis d'opposition qui va de la droite nationaliste à la gauche démocrate, et qui est dominée par le CHP (social-démocrate) fondé par le père de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk.
L'alliance de l'opposition turque promet, en cas de victoire aux élections présidentielle et législatives du 14 mai, de rompre avec deux décennies d'héritage du président Erdogan.
« Êtes-vous prêts pour le changement ? Êtes-vous prêts à apporter la démocratie ? », avait lancé le président du CHP, première force politique d'opposition, devant une marée de drapeaux turcs. « Ensemble, nous dirigerons le pays avec raison et vertu. J'apporterai le printemps, je vous le promets ! », avait-il assuré.
Erdogan, 69 ans dont vingt au pouvoir et Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, à la tête d'une coalition de six partis, espèrent tous deux l'emporter au premier tour le 14 mai.
Pour la première fois en 20 ans, le président sortant est sérieusement mis en danger par la coalition d'opposition, qui était placée en tête dans les derniers sondages, interdits depuis mercredi. En vertu de la loi électorale, tous deux pourront encore tenir un meeting samedi prochain, à la veille du vote, et seront à Ankara, la capitale politique.

Le bus de campagne du maire d'Istanbul caillassé

Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu dont Kemal Kiliçdaroglua a indiqué qu'en cas de victoire, il serait un de ses vice-présidents, a vu le bus de sa campagne caillassé dans l'est de la Turquie, une place forte du parti présidentiel AKP.
Etoile montante de la scène politique turque, Ekrem Imamoglu a été empêché de se présenter à la présidentielle par une condamnation judiciaire dont il a fait appel.
Des images diffusées par le bureau du maire de la capitale économique montrent les fenêtres du bus brisées par des pierres, lors d'un arrêt en pleine tournée électorale à Erzurum, dans l'Est du pays.
Ekrem Imamoglu faisait un discours du toit du bus lorsque les pierres ont commencé à être lancées sur les vitres, le contraignant à se réfugier à l'intérieur. La police a eu recours à des canons à eaux pour disperser les agresseurs, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
La présidence Erdogan entre deux séismes

Le séisme du 17 août 1999, survenu en pleine nuit, a tué des milliers de Turcs dans leur sommeil. La colère suscitée par la catastrophe a alimenté un mécontentement plus large, nourri par la situation économique, et propulsé Recep Tayyip Erdogan au pouvoir.
Le président turc espère aujourd'hui qu'une alchimie similaire, née du séisme plus meurtrier encore du 6 février dernier (plus de 50.000 morts), ne l'enfoncera pas lors des élections présidentielle et législatives du 14 mai.
Le séisme de 1999 avait fait plus de 17.000 morts dans le nord-ouest du pays et révélé la médiocrité des constructions.
Mais il a eu un autre effet: l'avènement d'Erdogan, en 2003, a inauguré un nouveau modèle économique reposant sur l'immobilier et les grands chantiers, qui a modifié profondément la Turquie.
Plus de dix millions de logements ont été érigés en vingt ans. "C'est plus que la moitié de tous les pays de l'UE réunis sur la même période".
"Le socle d'origine de l'AKP est constitué de petits entrepreneurs, d'hommes d'affaires d'Anatolie qui ont excellé dans l'immobilier et ses transactions", souligne l'analyste Atilla Yesilada du cabinet de conseil Global Source Partners.
Ce boom s'est accéléré avec la crise financière en 2007-2008 qui a conduit les Etats-Unis et l'Europe à réduire les taux d'emprunt à zéro. Une manne pour la Turquie.
L'afflux de milliards de dollars de prêts sans intérêt a permis au gouvernement d'Erdogan de redessiner la silhouette de la plupart des villes et de relier les provinces par un réseau d'autoroutes et d'aéroports. Mais cela n'a pas duré.
Une crise diplomatique brutale avec Washington en 2018 et le début d'une hausse des taux d'intérêt en Occident ont provoqué un effondrement de la livre turque qui a renchéri le remboursement des prêts en dollars.
"Le coût de la construction est devenu très élevé", explique Melih Yesilbag, enseignant en sociologie à l'Université d'Ankara.
L'analogie entre le séisme et la crise économique de cette année et ceux de 1999 est frappante.
"Ils sont arrivés avec un tremblement de terre et pourraient être emportés par un autre", estime Yesilbag, à propos d'Erdogan et de son parti.


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