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Rétro-Verso : Fal Ould Oumeir, l'homme qui défendait le Maroc depuis Trarza
Publié dans L'opinion le 07 - 02 - 2024

Il aimait le Maroc au point d'y avoir passé ses plus belles années, et surtout au point d'y avoir brigué des postes bien en vue. Lui, c'est Fal Ould Oumeir, un Istiqlalien qui a fait de la politique un trait de sa personnalité, voire une partie de son être.
Lorsque vous arpentez l'avenue Fal Ould Oumeir, sise en plein Agdal, une question fuse de partout, surtout chez les plus jeunes: mais qui est ou qui fut cet homme dont le nom sonne pourtant très familier? La réponse se fait rarement attendre, car il existe au moins une personne dans notre entourage qui connait si bien ce Marocain nationaliste connu pour être l'un des plus grands défenseurs de la Marocanité du Sahara qu'a connu l'Histoire contemporaine.
Grand pacificateur des relations intermaghrébines, il rêvait, aux années 40 déjà, de la création de l'Union du Maghreb Arabe. Un rêve exhaussé quelques décennies plus tard, sous le règne de feu Hassan II, soit en 1989, en vertu du Traité de Marrakech.
«Le Maroc est mon pays de cœur et d'adoption ». Telle a toujours été la réponse de ce diplomate dans l'âme, dès qu'on l'interrogeait sur les raisons qui l'ont poussé à choisir de porter la nationalité marocaine en sus de celle de sa naissance : celle mauritanienne.
Fal Ould Oumeir était un homme politique charismatique et affable. Originaire de la région du Trarza, la partie la plus méridionale de la Mauritanie, il fut avant tout un militant de l'indépendance du Royaume quand celui-ci vivait sous le giron du Protectorat français. Sympathisant du Parti de l'Istiqlal, il rallie le Maroc en 1955 et prête allégeance au défunt Roi Mohammed V en 1958.
Tout au long des années 40 et jusqu'à la fin des années 50, Mohammed Fal Ould Oumeir passait en boucle sur les ondes de la radio nationale marocaine pour conter aux auditeurs des récits bouleversants sur les moindres détails du déroulement de la baïa aux Sultans marocains.
Ould Oumeir exposait, avec un brin de nostalgie, un pande la Saga alaouite, tel qu'il lui a été transmis par ses aïeux, ce qui n'avait pas manqué de mettre en émoi toutes les personnes qui n'avaient d'attention et d'oreilles que pour ses chroniques. Très vite, il est perçu comme un ami proche et intime de la Nation. Un Marocophile avec un grand ''M'' comme il fait si bon dire.
Ces années-là, d'aucuns le pensaient Sahraoui, compte tenu de son beau et fort accent hassani. Parfois, comme le témoignaient ses frères de cause istiqlalienne, il aimait tant s'approprier quelques expressions argotiques casablancaises ou rbaties, ce qui en disait long sur l'amour qu'il avait toujours éprouvé pour ce pays du globe. En d'autres termes : son attachement sincère au Maroc ne laissait aucune place au doute.
Natif de Mezardara en 1920, Mohammed Fal Ould Oumeir a coulé des jours heureux dans les cafés branchés de l'Agdal qu'il a connu, deux décennies plus tard, lorsqu'il était étudiant en droit. Jeune et attachant, il avait le contact facile avec les Marocains, les siens, comme il se plaisait tant à répéter. Cependant, à cette époque, il ignorait que l'une des avenues les plus prestigieuses de ce quartier où il aimait réinventer le monde avec ses amis «intellos »allait, un jour, porter son nom par Décret Royal émis par le défunt Roi Hassan II.

Un autre cadeau de la providence : Fal Ould Oumeir a été désigné en tant que ministre d'Etat chargé des Affaires de la Mauritanie et du Sahara marocain le 2 juin 1961. Il a été reconduit au même poste le 5 janvier 1963 et sous le Gouvernement Ahmed Bahnini du 13 novembre 1963.

En 1965, son état de santé s'est soudainement dégradé, alors qu'il était en mission à Saint-Louis au Sénégal, où il a rendu son dernier soupir le 8 mai.

Ould Oumeir, vu par les autres
Né en Mauritanie en 1924, l'écrivain et homme politique Mohamed Mokhtar Ould Abah a lui aussi connu, depuis Rabat, le Maroc et les Marocains. Dans son autobiographie "Voyage avec la vie" publié à titre posthume en 2022, l'on peut trouver des extraits dans lesquels il a pris soin de brosser un portrait flatteur de Fal Ould Oumeir. "Intellectuel, sage, philanthrope, amoureux de la vie et de la paix, cet amoureux du Maroc rêvait de voir un Maghreb fort et unifié, à l'instar de la Grande Bretagne", pourrait-on y lire. "Il rêvait en grand", écrivait-il en parlant de ce personnage qu'on croirait mythique. «Il rêvait, en termes plus concrets, d'un Maghreb où les différends, quels qu'ils soient, n'auront pas lieu d'être ».
De même, dans les récits historiques marocains, ce grand ami de la Nation reste, à bien des égards, un symbole du dialogue diplomatique exempt de langue de bois, de panachages et de faux-semblant.

Diplomatie : Les liens maroco-mauritaniens à l'heure du dialogue interparlementaire
L'Assemblée nationale mauritanienne a mis en place, il y a quelques jours, un groupe parlementaire d'amitié avec le Maroc représentant toutes les tendances politiques du pays.
Composé de 20 députés représentant toutes les forces politiques de la Mauritanie, aussi bien de la majorité que de l'opposition, ce groupe a été lancé, dans les règles de l'art, lors d'une cérémonie marquée par la présence notamment du ministre mauritanien de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, Ahmed Sid'Ahmed Dié, du ministre délégué auprès du ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Yahya Said et de l'ambassadeur du Maroc en Mauritanie, Hamid Chabar.
Considéré comme l'un des plus grands groupes d'amitié parlementaire de l'Assemblée nationale mauritanienne, de par sa structure et la diversité des profils de ses membres, le groupe devrait être à même de favoriser la dynamique positive des relations bilatérales entre les deux pays et de promouvoir la coopération parlementaire.
A cette occasion, M. Chabar a mis en avant la profondeur et la solidité des relations entre le Maroc et la Mauritanie, qui puisent leur légitimité dans l'héritage commun des deux pays et des liens historiques entre leurs peuples.
Ces relations tirent leur force, en grande partie, de la ferme volonté des dirigeants des deux pays, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, de donner une forte impulsion à la coopération fructueuse unissant le Maroc et la Mauritanie et ainsi relever les différents défis communs aux niveaux régional et continental, a souligné M. Chabar.

City-guide : L'Agdal et son avenue très courue
Le quartier Agdal de Rabat tire son origine d'un mot amazigh qui signifie "jardins" ou "pâturages" car il fut un temps où il faisait office de lopins de terre tout de vert couverts.

Selon une autre hypothèse, cette zone était un alpage spécialement aménagé pour les chevaux de l'entrepôt, d'où ce nom aux acceptions de terres d'élevage.
Mais quel que soit l'origine exacte de ce mot, une chose demeure certaine: la fondation du quartier d'Agdal date de l'époque du Protectorat français.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la ville s'étend et la région connaît un exode massif d'Européens. Le résident Hubert Lyautey a donc tout naturellement fondé ce quartier en 1920 afin d'en faire le noyau et le poumon de la ville nouvelle occidentalisée à l'européenne, à l'image de la nouvelle capitale qui se voulait déjà moderne.

Toujours selon les écrits de Louis Hubert Lyautey, Agdal était à l'origine une zone quasi-déserte mais peuplée d'étudiants universitaires en provenance, le plus souvent, de l'extérieur de la ville et parfois de l'arrière-pays.

Après l'indépendance, le quartier est apparu comme l'un des plus prestigieux de la capitale avec la mise en place de plusieurs infrastructures de pointe et l'ouverture de dizaines de consulats internationaux officiels, si bien que le quartier est devenu le cœur battant de la ville.

Si de nos jours il s'agit du quartier général des mordus de la Dolce Vita, compte tenu de ses multiples vitrines alléchantes, son avenue Fal Ould Oumeir n'en demeure pas moins prisée pour ses grandes enseignes et ses établissements gastronomiques de moyen et haut standing.
L'avenue la plus fréquentée de ce quartier porte, donc, le nom d'un célèbre homme politique mauritanien naturalisé marocain et ayant occupé le poste de ministre d'Etat chargé des Affaires du Sahara marocain et de la Mauritanie. Ce fut du temps du gouvernement Bahnini, formé en 1963.

Diplomatie : Une visite porteuse de promesses et de bonnes nouvelles
Les relations maroco-mauritaniennes sont indéfectibles et résistent à toutes les embûches. En témoignent les nombreuses visites bilatérales qui attestent de la profondeur des liens d'amitié qui unissent les deux pays.
La dernière en date est vieille de deux huitaines. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, a reçu, dans les règles de l'art, à Rabat, son homologue mauritanien Mohamed Salem Ould Marzouk. Il a indiqué lors de cette rencontre, au cours d'une conférence de presse conjointe, que "la Mauritanie est une partie essentielle de l'initiative atlantique royale".
Ainsi, le représentant de la diplomatie marocaine a mis en exergue le rôle majeur de la Mauritanie en tant qu'acteur clé dans les grands projets économiques bénéfiques pour tous les pays du Sahel, avant de mettre en évidence les relations étroites entre Nouakchott et Rabat. Selon les mots du ministre marocain « Nouakchott et Rabat sont en contact permanent sur toutes les questions, et la visite d'aujourd'hui, sur instructions du président Mohamed Ould Ghazouani, revêt une importance particulière ».
Nasser Bourita a, par la même occasion, mis en lumière le soutien continu du Maroc à la Mauritanie, tant au niveau national que régional, et a rappelé que « Nouakchott constitue un pôle de stabilité dans la région », soulignant la volonté du Maroc de maintenir une trajectoire positive dans les relations bilatérales.
Bourita a rapporté que « les relations progressent positivement, et aujourd'hui la volonté et l'ambition du Maroc sont que ces relations continuent sur cette trajectoire avec une forte empreinte».
Par ailleurs, le chef de la diplomatie marocaine a mis l'accent sur la dimension humaine des relations entre les deux pays, et ce, en attirant l'attention sur la forte présence des étudiants mauritaniens au Maroc. Sur le plan économique, il a indiqué que « le Maroc est le premier partenaire de la Mauritanie en Afrique », ce qui suffit pour démontrer l'ambition de promouvoir cette coopération à l'avenir.
En outre, Bourita a insisté sur l'importance de cette visite pour discuter de la situation régionale, saluant la dynamique de la diplomatie mauritanienne dans ce sens.
« Cette visite a été l'occasion de discuter de la situation régionale, et a également été l'occasion pour le Maroc de saluer la dynamique de la diplomatie mauritanienne, grâce aux efforts du président mauritanien qui a fait de Nouakchott un élément important dans tout partenariat », a confié le ministre marocain, précisant que « le Maroc n'a pas de partenariat aussi fort que celui avec la Mauritanie ».

Faits linguistiques : Le parler hassani à l'honneur
A l'instar du Maroc, la Mauritanie a choisi la langue arabe comme langue officielle de l'Etat: celle de ses formalités administratives, de moyen d'apprentissage et de communications diplomatiques avec le reste du monde arabe. « L'arabe hassani », parlé couramment dans le nord de la Mauritanie et dans le sud du Maroc, est très présent dans la vie quotidienne. Seulement voilà, il ne bénéficie d'aucun statut juridique quoi qu'il fasse fièrement partie du patrimoine linguistique des deux pays, ce qui est en soi une richesse. L'arabe hassani n'est pas une langue écrite, sauf chez ceux qui l'étudient de façon scientifique, c'est-à-dire les linguistes, les grammairiens et les érudits. Il s'agit, donc, d'une langue essentiellement orale. C'est la langue de la communication informelle de la population maure du pays (ndlr, "maure" étant vivement revendiqué en Mauritanie en remplacement à l'adjectif composé "arabo-amazigh") et chez un grand nombre de locuteurs afro-mauritaniens.
Le parler hassani est donc utilisé dans les discussions de tous les jours, dans les foyers entre les membres de la famille, dans les chansons populaires et même dans certains discours politiques dits "populistes".
Vivement influencé par le parler berbère, le parler hassani regroupe toutes les caractéristiques des langues chamito-sémitiques. Compte tenu de l'étendue du territoire occupé traditionnellement par les Arabes en Mauritanie, il est facile d'estimer que le Hassani est utilisé comme langue maternelle par pas moins de 80% de la population.


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