Aussi bienvenues et salvatrices soient-elles, les précipitations de pluies et de neiges enregistrées dans plusieurs régions de notre pays durant les derniers jours ne peuvent autoriser qu'une joie de courte durée. Et les chaleurs caniculaires qui sévissent dans plusieurs régions du Royaume depuis le week-end sont là pour le rappeler. Car comme l'avait malheureusement rappelé le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, ce ne sont pas moins d'un million et demi de mètres cubes d'eau qui s'évaporent quotidiennement au Maroc en raison du réchauffement climatique qui sévit plus fortement chez nous qu'ailleurs. C'est ainsi que le niveau de température moyenne dans notre pays a enregistré durant les dernières années une hausse d'environ deux degrés, ce qui est énorme. Donc, et pour revenir aux dernières précipitations qui ont permis à nos barrages de sortir de la zone rouge et d'atteindre un taux de remplissage de 26,4%, celles-ci autorisent certes le soulagement et l'optimisme, mais elles ne doivent nullement laisser libre cours à l'insouciance et au gaspillage en matière de consommation de l'eau. En dépit de la levée dans plusieurs villes de l'embargo partiel qui frappait les hammams depuis plusieurs semaines, les restrictions restent en effet de mise pour tout ce qui concerne les autres usages et pratiques hydrivores comme l'arrosage excessif des espaces verts avec de l'eau potable, le remplissage des piscines et le lavage de voitures. La conscience, la prudence et la diligence restent donc aussi de mise en ce qui concerne nos habitudes de consommation de cette denrée précieuse et de plus en plus rare. D'autant plus que l'été qui se profile s'annonce comme l'un des plus chauds, non seulement en termes de températures, mais surtout en matière d'approvisionnement en eau des populations rurales, comme urbaines. En conclusion donc, rappelons-nous que si une hirondelle ne fait pas le printemps, une ondée ou deux non plus ne font pas l'abondance hydrique.
