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Santé : La réforme porte ses fruits, mais quelques réglages s'imposent !
Publié dans L'opinion le 09 - 07 - 2025

La réforme de la Santé fait partie des chantiers les plus minés dans lesquels avance l'Exécutif. Avec la généralisation de la couverture sociale et la mise en place des Groupements Sanitaires Territoriaux, les résultats sont au rendez-vous, mais quelques ajustements s'imposent.
Très attendu au Parlement à l'approche de la fin de la session législative, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a été interpellé ce lundi par les députés sur l'état du secteur de la Santé et les réformes y engagées. Tandis que les professionnels de Santé continuent d'alerter sur le manque criant de ressources humaines, l'opposition a tenu le gouvernement pour responsable de cette situation, accusant la majorité d'avoir multiplié les effets d'annonce en début de mandat sans apporter de réponses concrètes.
En réponse, Akhannouch a fermement rejeté ces critiques, affirmant que la pénurie aiguë de médecins et de personnel soignant découle d'un cumul de dysfonctionnements survenus au cours des 10 à 15 dernières années. «Nous avons hérité d'un passif complexe, mais nous avons engagé un véritable processus de réforme, porté par des chantiers structurels inédits», a-t-il déclaré, précisant que la formation médicale exige entre cinq et six années d'études et ne saurait être accélérée à la hâte. Le chef du gouvernement a également souligné que si les mesures et les réformes actuelles avaient été mises en œuvre une décennie plus tôt, le déficit structurel que connaît aujourd'hui le secteur aurait pu être évité.
Dans le cadre des efforts pour remédier à cette situation, il a rappelé que le gouvernement a pris une mesure forte en doublant le nombre d'étudiants inscrits en Faculté de médecine. Il a illustré son propos par l'exemple de Guelmim, indiquant que la création d'un centre hospitalier universitaire (CHU) permettra, d'ici 2029, la formation de 100 médecins par an dans toute la région, ce qui constitue une première historique pour les zones entourant la ville. Il a mis en avant l'adoption, pour la première fois dans l'Histoire du Royaume, d'une loi relative au système de santé et à l'offre de soins. Il a qualifié ce texte de fondamental, car il reconnaît la profession médicale et garantit la dignité des professionnels du secteur.
Pour rappel, cette réforme introduit une hausse des salaires fixes, complétée par une rémunération variable liée à la performance, ce qui devrait freiner l'exode des médecins vers l'étranger ou le secteur privé.

Plus d'attractivité
Akhannouch a précisé que ce nouveau régime permettra aux médecins des hôpitaux publics de bénéficier d'un double salaire (fixe et variable), annonçant que la phase pilote débutera en septembre prochain dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, avant une généralisation progressive. Il a justifié ce choix par la nécessité de tester le dispositif dans une région avant de l'étendre, afin d'éviter des blocages généralisés. Pour répondre aux doléances des professionnels, Akhannouch a indiqué que le gouvernement a conclu un accord-cadre dans l'objectif de dépasser le seuil de 24 professionnels pour chaque 10.000 habitants, dans l'optique de le porter à 45 en 2030, en augmentant graduellement le nombre du personnel de santé à plus de 90.000 à l'horizon 2026. Sur le plan des infrastructures, Akhannouch a annoncé que chaque région du Royaume dispose désormais de son propre hôpital universitaire, certains en cours de construction, d'autres ayant atteint un stade avancé (75 à 90% d'avancement), tandis que d'autres sont encore en phase d'appel d'offres. A Agadir, un CHU public est en effet en cours de réalisation, tandis qu'un autre est construit par la Fondation Mohammed VI. À Rabat, quatre hôpitaux coexistent, répartis entre secteur public, Fondation et secteur privé. «Autrefois, le Maroc ne comptait que cinq CHU, contre une dynamique de généralisation actuelle sur l'ensemble du territoire», s'est-il félicité.
Grâce à ces efforts, la capacité d'accueil des postes pédagogiques dans les Facultés de médecine et de pharmacie et de médecine dentaire s'est appréciée de 88% en 2024 par rapport à 2019, a-t-il poursuivi, ajoutant que le gouvernement s'emploie à augmenter cette capacité pour atteindre 7.543 postes à partir de 2027, tel que prévu dans l'accord-cadre.
Toujours dans le domaine de la formation, le chef de l'Exécutif a annoncé que les futures blouses blanches bénéficieront désormais de stages cliniques facultatifs pouvant s'étendre sur la durée maximale d'un an, répartis en quatre cycles de trois mois. Intégrés dans le Cahier des normes pédagogiques nationales, ces stages sont désormais reconnus comme une composante à part entière du cursus médical. Il a également précisé que le volume horaire de la sixième année d'études a été révisé à la hausse, atteignant désormais 44 semaines de formation, afin d'assurer une meilleure immersion professionnelle. Par ailleurs, il a souligné une augmentation progressive des postes budgétaires alloués au secteur de la Santé. Ceux-ci sont passés de 5.500 postes créés annuellement entre 2021 et 2024 à 6.500 en 2025, portant le nombre total à environ 23.000 postes sur cette période. Une évolution qui reflète, selon lui, «la volonté claire de l'Exécutif de renforcer les effectifs du secteur et d'accompagner les transformations structurelles engagées». Mais encore, il reste du chemin à parcourir... (voir 3 questions à).
Trois questions à Allal Amraoui : « Il est indispensable de poursuivre la réforme pour instaurer un système de santé moderne, efficace et équitable »
* La réforme de la Santé est l'un des plus grands chantiers actuels au Maroc. Quels sont les acquis obtenus ces quatre dernières années ?
La reconstruction du système de santé est un défi considérable, d'autant plus que ce secteur a souffert, durant de longues années, de réformes inabouties et de résultats décevants. Pourtant, les avancées récentes sont tangibles. Aujourd'hui, plus de 11 millions de Marocains bénéficient de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) Tadamon, qui leur garantit un accès gratuit à l'ensemble des prestations sanitaires dans le secteur public, et une couverture partielle ou totale, ou un remboursement dans le secteur privé. Il serait injuste d'ignorer le rôle qu'a joué auparavant le RAMED, qui a constitué une étape importante dans la reconnaissance du droit à la santé. Toutefois, il ne s'agissait pas à proprement parler d'un système de couverture médicale. Il s'apparentait davantage à un mécanisme d'assistance, limité aux prestations disponibles dans les hôpitaux publics, ce qui ne garantissait nullement l'équité dans l'accès aux soins pour tous les citoyens. Aujourd'hui, grâce aux orientations Royales, tous les Marocains peuvent accéder aux services de santé de leur choix, selon les mêmes droits, dans le cadre d'un dispositif unifié et structuré.

* La question de la gouvernance semble toutefois encore poser problème...
Effectivement. Si les acquis enregistrés sont réels et à saluer, il est indispensable de poursuivre la dynamique de réforme pour instaurer un système de santé moderne, efficace et équitable. Cela passe notamment par une décentralisation réelle et une régionalisation effective. Les Groupements Sanitaires Territoriaux (GST) doivent se voir confier des prérogatives élargies, leur permettant de répondre de manière adaptée aux besoins médicaux, biomédicaux et infrastructurels spécifiques à chaque région. Par ailleurs, la gestion des ressources humaines est un levier fondamental. Il est urgent de mettre en place un système d'incitations fondé sur la performance, qui puisse rendre les structures publiques plus attractives, notamment pour les spécialistes qui se raréfient dans les régions les plus reculées. Il en va de la qualité, mais aussi de l'équité dans l'offre de soins.

* Quel regard portez-vous sur la cohabitation entre les secteurs public et privé, souvent source de tensions ?
La réforme actuelle repose sur les principes d'équité, de solidarité et de complémentarité entre les deux secteurs, comme le prévoit la loi 06-22. Or, en réalité, on observe ces dernières années un affaiblissement progressif du secteur public, pendant que le secteur privé consolide sa position, en s'appuyant notamment sur les compétences formées aux frais de l'Etat. Cette dynamique est accentuée par les insuffisances des grilles salariales dans le public, qui ne permettent pas de retenir les talents. Il est donc impératif de renforcer les capacités du secteur public pour qu'il puisse jouer à armes égales face au privé. La crise du Covid-19 nous a donné une leçon édifiante, montrant que même les pays les plus développés, lorsqu'ils ont négligé leur système public de santé, ont vu celui-ci vaciller sous la pression. Dans ce contexte de réforme, le Maroc ne peut se permettre une telle fragilité. Il est donc essentiel que le secteur public constitue la colonne vertébrale du système national de santé avec ses composantes - publiques, privées et Fondations - garant de l'universalité, de l'équité et de la résilience.


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