Sahara : Le Panama rejoint les soutiens de poids au plan d'autonomie marocain    Le Maroc élu vice-président de la Conférence de l'ONU sur les pays enclavés    Le quotidien chinois Global Times : Le parcours de réforme et de développement du Maroc sous la conduite du Roi Mohammed VI est devenu un modèle à suivre    François Bayrou lance des podcasts pour défendre son plan de redressement budgétaire    Marché monétaire : la durée moyenne des interventions de BAM réduite à 2,9 mois en 2024    Marhaba 2025 : Plus de 2,78 millions de MRE accueillis au 4 août    Que révèle la première place de « Dead to rights » au box-office mondial lors du premier week-end d'août ?    Qui nourrit vraiment Gaza... Le Maroc sur le terrain    Tarifa : des hôtels et campings évacués face à un violent feu de forêt    Trump menace l'UE de surtaxes si elle n'investit pas 600 milliards $ aux Etats-Unis    Algérie: quatre morts dans un accident d'avion    Tirage au sort des compétitions interclubs de la CAF ce samedi à Dar es Salam    Températures prévues pour le jeudi 07 août 2025    Interview avec Nadia Amal Bernoussi : « Les Constitutions ne sont pas des normes figées »    La Chine alloue plus d'un milliard de yuans face aux catastrophes naturelles    Investissement : opération séduction à destination des MRE    Retraites : la réforme d'urgence !    Gaza: là où l'espoir peut renaitre    Bourse : Les six plus grosses capitalisations de l'Afrique du Nord sont marocaines    CHAN 2024 / Groupe D : Le Congo arrache le nul face au Soudan    CHAN 2024 / Groupe D : Le Sénégal débute par une victoire contre le Nigeria    Transfert : Reda Slim proche d'un retour aux FAR ?    Générosité publique : Premier stress test d'une loi décisive pour les élections [INTEGRAL]    Météo : Temps chaud, orages et rafales de vent du mercredi au dimanche    Les prévisions météorologiques du mercredi 6 août 2025    Maladie de Crohn : comprendre cette inflammation chronique de l'intestin et les moyens de la maîtriser    Rétro - Verso : Sur les vestiges de la plus ancienne mosquée du Royaume    L'armateur international Samskip ouvre une ligne maritime hebdomadaire pour les denrées périssables marocaines vers l'Europe du Nord    Revue de presse de ce mercredi 6 août 2025    Le FC Barcelone ouvre une procédure disciplinaire contre Ter Stegen    La liste des victimes de Hijaouy s'allonge    Royal Air Maroc élargit son réseau à partir de septembre en desservant de nouvelles villes européennes et africaines    Le Maroc élu vice-président de la 3è Conférence des Nations Unies sur les pays en développement sans littoral    Panama choisit le Maroc comme invité d'honneur de la 21e Foire internationale du livre    William Zartman : De Tanger au Maryland, une vie consacrée aux relations Maroc – Etats-Unis    Marrakech : Quand la culture contemporaine rencontre l'art de vivre marocain    Le Maroc représenté à la Biennale de Venise 2026    Alerte météo: Orages entre mardi et vendredi dans différentes provinces    CHAN 2024 : le Sénégal bat le Nigeria (1-0)    Anass Zaroury affiche ses ambitions en Grèce : "Je veux gagner des titres avec le Panathinaïkos"    ¿Retiró España su bandera de dos islotes reclamados por Marruecos?    4 ans de prison pour un militaire qui a tenté de violer un enfant dans une école de football    Good Fortune : Le caftan marocain s'invite sur l'affiche de la comédie avec Keanu Reeves    Mali. La DGED libère quatre chauffeurs routiers marocains, otages de Daesh    Les Etats-Unis imposent des droits de douane à l'Afrique du Sud, Pretoria redoute la suppression de 30 000 emplois    Un retour à l'Ajax après un transfert raté    Festival de Tbourida de Bir Jdid, ou quand les Sabots racontent l'Histoire !    L'ICESCO lance le deuxième concours de poésie «Villes de poèmes»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



BAM : Croissance solide, inflation maîtrisée et système financier robuste
Publié dans L'opinion le 05 - 08 - 2025

Croissance robuste malgré les chocs climatiques, inflation maîtrisée, système bancaire résilient et dynamique boursière soutenue... Le rapport annuel sur la stabilité financière 2024, publié par Bank Al-Maghrib, dresse un bilan plutôt rassurant de la santé financière du Royaume.
Malgré un contexte international incertain et une nouvelle campagne agricole compromise par la sécheresse, le Maroc a enregistré une croissance de 3,8% en 2024. Ce rebond, légèrement supérieur à celui de 2023 (3,7%), repose principalement sur la vigueur des activités non agricoles (+4,8%). L'agriculture, en revanche, a subi une contraction de -4,8%, plombée par l'irrégularité des précipitations.
La taille du secteur financier marocain a franchi un nouveau palier en 2024, illustrant le rôle de plus en plus prépondérant que joue ce secteur dans le financement de l'économie nationale. Selon le rapport sur la stabilité financière publié conjointement par Bank Al-Maghrib (BAM), l'Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), le total des actifs du système financier s'est élevé à 3.441 milliards de dirhams (MMDH), en progression de 9,8% par rapport à 2023.
Ce volume représente désormais 216% du Produit Intérieur Brut (PIB), confirmant une profondeur financière remarquable au regard de la taille de l'économie marocaine. Cette expansion est attribuable à la croissance soutenue des bilans bancaires, à l'essor des organismes de placement collectif (OPCVM et OPCI), ainsi qu'à la solidité du secteur des assurances et des fonds de retraite.
Cette montée en puissance du secteur financier reflète non seulement l'élargissement des canaux d'intermédiation, mais aussi la confiance des investisseurs institutionnels et particuliers dans les instruments financiers marocains. Elle s'inscrit dans une dynamique de développement continu, favorisée par des réformes structurelles, une régulation prudente, et une diversification progressive des produits et véhicules d'épargne et de placement.
Toutefois, le rapport appelle à la vigilance quant à la concentration du crédit bancaire, aux déséquilibres des régimes de retraite, et à la nécessité de renforcer l'inclusion financière pour que cette croissance profite à l'ensemble des composantes économiques et sociales du pays.
L'investissement a connu un net regain de vitalité avec une croissance de 10,9%, tandis que la consommation des ménages (+3,2%) et celle des administrations publiques (+5,6%) ont également contribué à la dynamique. Le moteur de la croissance reste donc la demande intérieure, bien que les échanges extérieurs nets aient eu une contribution négative de -2,5 points au PIB, les importations ayant progressé plus vite que les exportations.

Un système bancaire stable et bien capitalisé
Les fondamentaux du secteur bancaire marocain se sont renforcés. Le résultat net agrégé des banques a atteint 15,7 milliards de dirhams, soit un retour sur fonds propres (ROE) de 9,5% et un rendement des actifs (ROA) de 0,9%.
Les indicateurs prudentiels sont largement au-dessus des seuils requis, avec un ratio de solvabilité global de 16,2% (réglementaire ≥12%) et un ratio de fonds propres de base moyen à 13,5%. En termes de liquidité, le ratio LCR s'élève à 182%, bien au-dessus du minimum de 100%, malgré l'augmentation de la circulation fiduciaire.
Côté crédit, les prêts bancaires au secteur non financier ont crû de 2,6%, freinés par la faiblesse des prêts aux entreprises privées. Les créances en souffrance des entreprises atteignent 70 milliards de dirhams, soit un taux de défaut de 11,1%, tandis que celui des ménages se stabilise à 10,4%. La dette des ménages, à 427 MMDH, représente 27% du PIB.

Assurances et marchés : Une dynamique encourageante
Le secteur des assurances poursuit sa croissance avec un chiffre d'affaires global de 58,8 MMDH (+5,1%), dont 30,5 MMDH pour la branche non-vie et 28,3 MMDH pour la branche vie. Le résultat net comptable s'est établi à 4,4 MMDH, porté par de bonnes performances financières et un rebond des plus-values (+70%).
Sur les marchés de capitaux, l'indice MASI a enregistré une performance remarquable de +22,16%, avec une capitalisation boursière en hausse de 20%. La liquidité s'est nettement améliorée, atteignant 12,45% contre 8,88% en 2023. Le PER global est passé à 21,7%, traduisant une valorisation plus soutenue du marché.
Les OPCVM ont poursuivi leur expansion, avec un actif net en hausse de 16,7% à 653,2 MMDH, tandis que les OPCI ont connu une progression de 28%. Le capital-investissement affiche aussi une croissance, avec trois nouveaux Fonds créés et un actif net total de 3,14 MMDH.

Finances publiques et comptes extérieurs sous contrôle
Le déficit budgétaire hors privatisation s'est allégé à 3,9% du PIB en 2024, contre 4,4% en 2023, grâce à la hausse des recettes fiscales, aux financements innovants (35,3 MMDH) et à la baisse de la charge de compensation. La dette du Trésor s'est réduite à 67,7% du PIB.
Le déficit courant, malgré une détérioration du solde commercial à -305 MMDH, reste maîtrisé à 1,2% du PIB, grâce à la résilience des recettes de voyage (112,5 MMDH, +4,6%) et des transferts MRE (119 MMDH, +3,3%). Les IDE ont atteint 43,8 MMDH (+10,2%). Les réserves de change ont couvert 5 mois et 9 jours d'importations, un niveau jugé confortable.
Malgré les avancées notables relevées dans le rapport, plusieurs fragilités structurelles continuent de peser sur la stabilité à long terme du système financier marocain. En premier lieu, les régimes de retraite, en particulier ceux du secteur public, restent confrontés à des déséquilibres persistants. Si les hausses salariales intervenues en 2024 ont temporairement atténué certains déficits, elles ne remettent pas en cause la trajectoire préoccupante des finances de ces régimes, dont les engagements dépassent largement les ressources disponibles. À cela s'ajoute la situation de la CNSS, dont la branche longue durée est fragilisée par une sous-tarification chronique et des assouplissements successifs ayant affecté sa soutenabilité. Autre point d'alerte, l'endettement élevé des agents non financiers, qu'il s'agisse des ménages ou des entreprises, qui accroît leur vulnérabilité face à d'éventuels chocs économiques ou financiers. Enfin, le secteur immobilier, bien qu'ayant enregistré un regain d'activité avec une hausse des transactions de 17,9 %, demeure en stagnation du point de vue des prix, qui n'ont progressé que de 0,2% en 2024. Ce décalage entre la dynamique des volumes et l'atonie des prix pourrait refléter un marché encore fragilisé, en attente d'une relance plus structurelle de la demande ou d'un ajustement de l'offre. L'ensemble de ces signaux impose une vigilance continue des autorités et un suivi renforcé des risques systémiques.

Yousra RHARDOUD


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.