Un immeuble de trois étages rue al-Houdhoud, à proximité de la rue d'Agadir (Mers Sultan) s'est effondré vers une heure trente du matin du mercredi 8 juin. On déplore un mort, une mère de famille née en 1964 dont le cadavre a été retrouvé sans vie à la suite de fouilles sous les décombres. Des blessés sont aussi à signaler dont deux enfants de la victime, une fille âgée de 20 ans et un garçon de 13 ans, qui ont été évacués à l'hôpital. Les habitants ont été surpris en plein sommeil. «Nous avons entendu comme une grande déflagration et nous avons accouru pour secourir les habitants sous les décombres» a témoigné un jeune homme du quartier. Les éléments de la protection civile ont intervenu durant toute la nuit avec l'aide de chiens pour retrouver des victimes sous les décombres. Un habitant de l'immeuble parmi les rescapés de l'effondrement, Youness Abdelhaq, raconte: «Je me suis réveillé en sursaut car j'ai senti comme un tremblement de terre, il y avait des fissures dans les murs et de la poussière, j'ai pris mon garçon âgé d'un an et demi et nous nous sommes enfuis avec ma famille, notre voisine malade n'a pas pu s'enfuir, ni ses enfants». La femme, qui souffrait d'insuffisance rénale et effectuait des séances de dialyse, prenait des tranquillisants avant de s'endormir, raison pour laquelle elle n'aurait pas senti les vibrations de la maison. La maison semble, avec des fissurations progressives, avoir donné le temps aux habitants de prendre la fuite. Comme d'autres habitants de l'immeuble, Youness assure que des travaux de creusage des fondations dans un chantier voisin sont la cause de l'effondrement car les propriétaires du chantier ont tenu à prendre trente centimètres en s'en prenant aux fondations de l'immeuble». Une grande colère est exprimée contre ce chantier de construction pointé comme l'origine du drame. Bien que l'immeuble date de 1930, les habitants assurent qu'il était encore solide. Il faut préciser que l'immeuble ne s'est effondré que du côté qui se trouve justement attenant au chantier incriminé. Ce qui expliquerait en partie le bilan relativement pas trop lourd par rapport à ce qui aurait pu être puisque l'immeuble abritait pas moins des cinq familles. Ce n'est pas la première fois que des chantiers de construction mettent en danger les bâtiments voisins. Plusieurs cas édifiants ont été recensés et impliquant des promoteurs immobiliers qui démolissent d'anciennes bâtisses pour en construire de nouvelles. Pour l'heure, citons le cas de l'immeuble de la rue Mustapha Maani effondré suite aux travaux de creusage d'un chantier ou encore le cas de l'immeuble du boulevard Bahmad. Il est donc plus que nécessaire pour la sécurité des habitants de les protéger contre les méfaits des chantiers de construction qui ne respectent pas les normes et ne prennent pas en considération la qualité d'un tissu urbain historique qui peut être très fragile face à des travaux de creusage trop énergiques (pour gagner du temps et donc de l'argent) voire anarchiques.