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Les raisons d'un vote
On demanda à Solon s'il avait donné aux Athéniens les lois les plus excellentes. « Non, répondit-il, mais celles qui leur conviennent le mieux »
Publié dans L'opinion le 30 - 06 - 2011

Le vendredi, les citoyens vont voter, par référendum, sur la nouvelle Constitution. Tout fait admettre qu'ils le feront positivement. Ce sera un accueil favorable à une Constitution, qui, à bien des égards, présente bonne figure. Les raisons qui pousseraient à cette réponse (« présent (s) »!) à l'appel d'un engagement pour l'avenir sont pertinentes.
1- Faut-il faire les délicats, en matière de réformes constitutionnelles et politiques, quand, de toute façon, il faut se demander - plutôt, et essentiellement - si on a gagné plus ou si on est devant une avancée ? Si oui – il ne faut pas hésiter, oui.
2- Plus avant, voici un projet qui est d'une caractéristique propre…
a- En vérité, il n'a ni été octroyé de manière distante à un peuple qui ne s'y serait pas intéressé, ni obtenu par un siège tel que la nouvelle loi eut été arrachée violemment au pouvoir souverain.
Il y a eu une sorte de moment de demande-réponse, d'exigence-accueil qui fait du projet une sorte de produit commun, national, à la fois royal et populaire. (N'est-ce pas le secret de tout vrai principe d'une royauté bien comprise ? En dehors de cela, on est… en dehors).
b- Depuis longtemps, les textes de Constitution ont été accusés – et non à tort – d'avoir subi «l'engineering » d'experts que l'on écoutait avec quelque déférence. Le projet d'aujourd'hui a été le fait d'un travail national (on a bien pu entendre que certains étaient tentés, par formation, penchant, ou candide comportement sous influence, de s'appuyer sur des «spécialistes » internationaux, mais cela n'est pas parvenu à être stratégique).
c- Pour la première fois même dans les milieux qui ne pourraient – idéologie, culture, politique, architecture mentale – se résoudre - ici et maintenant, à crier « oui » ! on n'a pas entendu d'accusation par avance de manipulation du résultat.
d- Même si on s'attend à un pourcentage confortable, « tout le monde » pense que ce ne sera pas un score « tiers monde », et que, par la même, la crédibilité de l'opération et du résultat ne souffrirait pas.
e- Le texte est apparu à la suite d'un bon temps - le printemps ? – de discussion, où tout un chacun s'est « éclaté » en propositions, en protestations, en analyses, en hypothèses et positions « définitives ou tactiques.
f- Peu (impossible, par nature des choses, d'inventer un kaléidoscope pour tous – c'est, hélas, mais c'est ainsi - ici et maintenant) n'ont pas trouvé un élément plus ou moins total, à leurs aspirations, revendications, attentes ou souhaits.
Qu'a-t-il été exprimé comme thème qui n'a pas, d'une façon ou d'une autre, trouvé quelque place dans le « mécano » proposé ?
g- Certes, certes, certes, il y a des points lourds qui ne peuvent pas ne pas interpeller ou même inquiéter la conscience, mais il se trouve qu'ils ont été une bonne chose, laissés à leurs techniques d'élaboration – en l'occurrence, les lois organiques – et c'est à ce moment là que la sagesse, l'évaluation mûre des possibles – les risques et percées, la capacité culturelle, humaine, politique, juridique, sauront à la fois prévenir les « enfers » qui menaient toute bonne intention et poser les règles qui permettront les positives retombées.
Telles sont les questions de la précision du sens des « effluents « de langue « officielle » et de « nomadisme » parlementaire, etc.
Cependant, ne nous abandonnons pas, à ce stade, à ces réticences, interrogations, minces ou vraies craintes, et employons nous à prendre notre avantage de toute la masse des développements du nouveau texte.
Il y a, sans reprendre tout le contenu, à considérer les caractéristiques suivantes, qui font signifier tout le reste.
1- Le texte comprend plus d'articles – 180 que les textes précédents. Cela veut dire qu'on a pris le parti des textes détaillés, énumérant longuement les droits et les devoirs. Cela permet une plus grande lisibilité et un meilleur usage juridique. N'a-t-il pas été dit « faites-moi un texte court et obscur » pour être l'alibi de tout abusive interprétation ? Nous sommes devant un texte à l'anglo-saxonne ou à la germanique, où l'on s'arrête à tous les points examinés (soit d'une manière directe, dans le texte proposé, soit à la suite de mise en pratique par des lois organiques).
Ce seul changement dans l'économie du texte est porteur de possibilités.
2- La gouvernance-trame de toute la Constitution. Les grandes demandes, exigences, ou souhaits de meilleure gouvernance, si nécessaire, de meilleure politique, de par le biais d'un cadre nouveau, donc une Constitution avec une personnalité plus marquée, ont été plus forts, plus hautement exprimés par la nation, et ses citoyens, que la crispation sur l'idée d'un bouleversement des institutions. L'essentiel était la demande de clarté, de justice, de reddition des comptes, de civisme, d'ambition nationale, de liberté, de dignité. Or, ces belles espérances ont plus de chances, et nettement, de se voir mises en œuvre dans le cadre d'une Constitution à la fois loi et programme, qui se veut exhaustive et qui prend le temps de s'attarder à tels (s) points (s) ou à tel (s) domaine (s). Ne trouve-t-on pas dans le projet des indications claires en matière de recours en justice, de relation avec l'administration de gouvernement des régions, comme, plus globalement, en matière de rapport Roi-Nation, Roi-Chef de gouvernement, Roi-Parlement, gouvernement-Parlement, etc …
3- Le principe de l'ordonnance crédible de la construction institutionnelle ;
a) Recherche, certes, de l'équilibre.
On a beau avoir telle (s) idéologie (s) ou telle (s) conviction (s), ou telle (s) appréciation (s) politique (s), il faut se rendre – nous sommes en Histoire, et en politique, - à l'évidence : cette évidence impose – et ce n'est pas un mal par définition – que l'on établisse des institutions qui ne font pas pencher, artificiellement, toute la possibilité de pouvoir et vers un même organisme. Pouvait-on tout laisser, soit au Parlement sans contrepoids, (ce serait un organe à plusieurs têtes, irresponsable et rejeté) soit au seul chef de gouvernement, sans contrepoids (ce serait un risque d'autoritarisme insupportable au citoyen) ? Pouvait-on ne pas reconnaître des fonctions de régulation, de représentation de symbole, d'arbitrage, d'influence positive, que ne peut exercer qu'un chef d'Etat et une incarnation de la nation placé au-dessus de la pratique quotidienne mais non indifférent au fonctionnement général, c'est-à-dire à un roi ?
4- Il y a l'Etat et le citoyen.
Ce n'est pas contradictoire. Ça ne l'est que si on ne veut pas d'une gouvernance légitime, selon les bonnes règles, non selon l'air du moment, de la sagesse en somme. Du droit de propriété « raisonné » au vote, à la participation dans les Conseils, à la vie locale, au droit de pétition, etc. Le citoyen est appelé à s'impliquer. Il y a des moyens pour cela.
Le problème n'est pas tellement un problème de citoyens, c'est la nécessaire remise en forme du système des partis. Il y a deux écueils. Le « tous pourris », excessif et inefficace, et la tentation « partitocratique », c'est-à-dire que les partis ne se pensent plus canaux pour tous, et canaux possibles, mais croient devoir posséder le monopole du pouvoir ; qu'aura-t-on gagné, en constitutionnalisant le droit à des élections « libres et sincères » si seuls les partis devraient avoir le droit de proposer des candidats (c'est une hypothèse), donc de limiter le choix des citoyens dès les candidatures ?
Et, en premier et dernier lieu, il y a la nécessité du sens de l'Etat. S'il y a du cynisme, ou de la manipulation, de la part de ceux-ci ou de ceux-là, la Constitution n'y sera pas responsable.
Un Etat, c'est ce qui aide à être plus dans l'honneur d'être cette créature de dignité et d'ambition élevée qu'est l'animal humain.
Une Constitution ambitieuse, c'est une Constitution qui est vécue par des gens qui veulent être dans une culture supérieure, dans un projet qui les dépasse, avec une âme supérieure.
Ce n'est pas une utopie !
Commençons pas donner sa chance à cette Constitution.


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