Les participants à une journée d'étude, organisée jeudi à l'Institut royal de police de Kénitra, ont appelé à fédérer les efforts de toutes les parties concernées en vue de lutter contre la violence faite aux femmes. Les participants à cette rencontre, organisée par la Direction générale de la sécurité nationale (DGSN) en partenariat avec l'Association «Bayt Al Hikma», ont appelé à l'implication de tous les acteurs institutionnels et gouvernementaux, de la société civile et des médias dans la lutte contre cette forme de violence qui prend différentes formes et touche toutes les femmes indépendamment de leur âge, statut socio-économique ou niveau d'éducation. Les intervenants à cette journée, à laquelle ont pris part des représentants des missions diplomatiques accréditées au Maroc, des acteurs associatifs, des journalistes et des cadres de la DGSN, ont mis en relief les effets psychologiques et physiques sur les femmes victimes de violence, ainsi que son impact négatif sur la sécurité de la société et de son développement socio-économique. Dans une intervention à la séance d'ouverture, le directeur de la police judiciaire à la DGSN, Abdelmajid Chadli, a indiqué que cette journée s'inscrit dans le cadre d'une initiative ambitieuse visant à consolider l'approche genre et renforcer la sécurité au profit des femmes victimes de violence. Faisant savoir que la DGSN a fait de la lutte contre ce phénomène un axe permanent dans ses programmes de formation, M. Chadli a souligné l'engagement de la DGSN dans les efforts visant à lutter contre la violence à l'égard des femmes à travers la création de cellules régionales pour l'accueil des victimes, la création de mécanismes pour suivre la mise en œuvre des stratégies nationales de lutte contre la violence au niveau de cinq préfectures de police, ainsi que la signature d'accords avec les secteurs gouvernementaux concernés. M. Chadli a également évoqué les programmes de formation en faveur du personnel de la sécurité nationale pour assurer le traitement optimal de ce phénomène et améliorer la qualité des services d'accueil et d'écoute en faveur des femmes battues, ainsi que la multiplication des partenariats avec les acteurs locaux et internationaux dans le domaine de la formation. A travers cette approche intégrée, la DGSN a réalisé des résultats positifs dans le domaine de la lutte contre ce phénomène, ce qui a contribué à une baisse de 9,5 pc des plaintes relatives à cette forme de violence au cours des trois premiers mois de l'année en cours par rapport à la même période de l'année 2013, a relevé le directeur de la police judiciaire. Social Pour sa part, le président de l'association «Bayt Hikma», Fattah Bennani, s'est félicité de l'interaction positive de la DGSN avec l'association dans les efforts visant à faire face au phénomène de la violence faite aux femmes, notamment à travers l'élaboration de programmes de formation en faveur des cadres de la DGSN, notant dans ce contexte, l'adoption par la Direction de l'approche genre en tant que mécanisme modèle pour lutter contre ce phénomène. Après avoir souligné que la violence contre les femmes constitue une préoccupation pour tous les intervenants sociaux, institutionnels et les élus, M. Bennani a fait valoir la nécessité de focaliser les efforts sur un certain nombre d'objectifs à savoir, briser le silence autour de ce phénomène, améliorer la qualité d'accueil des femmes victimes de violence au niveau des centre de police, accélérer la cadence et améliorer l'efficacité de traitement des dossiers. Il a également insisté sur la nécessité pour l'Etat d'offrir le soutien financier aux organisations de la société civile œuvrant dans ce domaine, notamment en matière d'opérations de sensibilisation aux dangers et aux conséquences du phénomène de la violence contre les femmes. De son côté, la députée et actrice associative, Khadija Rouissi, est revenue sur des données statistiques issues du Haut-Commissariat au Plan, qui font état de la grande ampleur que prend ce phénomène au sein de la société, notant que 38 pc des plaintes déposées auprès des services de la police sont réglées à travers l'abandon de la victime, tandis que les nombre des mis en cause sanctionnés ne dépasse pas le 1 pc. En dépit de l'adoption d'une stratégie nationale de lutte contre la violence contre les femmes, une lenteur est observée en matière de législation et de l'adoption des lois, a-t-elle conclu. Le chef de l'unité de police judiciaire à l'Institut royale de police à Kénitra, Ahmed Bendahmane, a présenté une partie des efforts de la DGSN, notamment dans le domaine de la formation des agents de police. La DGSN a élaboré trois programmes intégrés de formation dans le domaine de la violence contre les femmes pour les nouvelles recrues, les cadres de la police et de formation spécialisée pour les fonctionnaires chargés de ces cas de violence. Cette journée d'étude a été ponctuée par des exposés et interventions axés sur le fléau de la violence à l'égard des femmes comme réalité quotidienne et les efforts de la DGSN en matière de lutte contre ce phénomène, ainsi que le rôle des professionnels de la santé dans la prise en charge des femmes battues, et les approches psycho-sociale et légale de la violence envers les femmes.