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Ciné - Star / Disparition de René Vautier / Le grand blond à la caméra rouge
Publié dans L'opinion le 11 - 01 - 2015

Enragé, engagé, censuré... René Vautier était un authentique rebelle du cinéma français. Un film suffit à forger sa légende : «Avoir 20 ans dans les Aurès». Ce brûlot anti-Algérie française lui vaudra les foudres de l'armée et une mise à l'index de quelques décennies. Le cinéaste rebelle, resté fidèle à ses convictions, s'est éteint dans un hôpital breton, le dimanche 4 janvier 2015, à l'âge de 86 ans.
René Vautier, né le 15 janvier 1928 à Camaret-sur-Mer (Finistère) et mort à Cancale (Ille-et-Vilaine) le 4 janvier 2015, est un réalisateur et scénariste français.
Né d'un père ouvrier d'usine et d'une mère institutrice, il mène sa première activité militante au sein de la Résistance en 1943, alors qu'il est âgé de 15 ans, ce qui lui vaut plusieurs décorations. Il est décoré de la Croix de guerre à 16 ans, responsable du groupe « jeunes » du clan René Madec, cité à l'Ordre de la Nation par le général Charles de Gaulle pour faits de Résistance (1944).
Après des études secondaires au lycée de Quimper, il est diplômé de l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) en 1948, section réalisation. Militant du Parti communiste français en 1950, il réalise son premier film, «Afrique 50», qui était une simple commande de la Ligue de l'enseignement destinée à mettre en valeur la mission éducative de la France dans ses colonies.
Sur place, il décide de témoigner d'une réalité non commandée, de ce fait le film sera interdit pendant plus de quarante ans.
Ce sera le premier film anticolonialiste français, chef-d'œuvre du cinéma engagé, qui lui vaudra 13 inculpations et une condamnation de prison. Coïnculpé avec Félix Houphouët-Boigny, il s'agit une condamnation en violation du décret Pierre Laval (Ministre des colonies) de 1934. Vautier est mis en prison militaire à Saint-Maixent-l'École, puis à Niederlahnstein en zone française d'occupation en Allemagne. Il en sort en juin 1952. «Afrique 50» reçoit la médaille d'or au festival de Varsovie.
Engagé en Afrique sur divers tournages, il rejoint l'Algérie clandestinement par les maquis dès 1956 et participe à la lutte révolutionnaire pour l'indépendance de l'Algérie du FLN.
Il tourne dans les Aurès, «Les Némentchas», ainsi qu'à la frontière tunisienne, filmant les maquisards de l'ALN. Au printemps 1958, il se rend au Caire, où est basée la direction du FLN pour y montrer «Algérie en flammes», son film sur la lutte de l'ALN. Sur place, il doit rencontrer Abane Ramdane, l'un des cinq membres du comité exécutif du FLN.
Il ignore cependant que ce dernier a été assassiné au Maroc en 1957 sur ordre de Krim Belkacem. Vautier essaie alors de vendre le film aux Égyptiens qui le donnent au FLN. Vautier est accusé d'avoir détourné des sommes qui auraient servi à payer les travaux de laboratoire en Allemagne de l'Est et de tentative de « commercialisation de la Révolution ».
Il est convoyé vers la Tunisie via la Libye et emprisonné pendant vingt-cinq mois, de 1958 à 1960. D'abord détenu à Mornag dans les environs de Tunis, il parvient à s'échapper en retirant un barreau d'une fenêtre.
Il ne souhaite pas s'évader, mais plutôt s'expliquer avec les dirigeants du FLN dont il pense qu'ils ignorent son incarcération.
Cependant, au lieu de l'aider, ses contacts lui envoient les gardiens de Mornag qui le ramènent en prison. Il subit alors la torture pendant quatre jours, « littéralement épluché avec une garcette ».
Transféré à Den Den il est au bout du compte relâché, sans explication. Ne gardant pas rancune de cet épisode aux indépendantistes algériens, il part dès l'indépendance s'installer à Alger. Il est nommé directeur du Centre audiovisuel d'Alger (de 1962 à 1965).
Il y est aussi secrétaire général des «Cinémas populaires». Il filme les premiers jours de l'Indépendance algérienne et tente de créer un dialogue, grâce à la vidéo, entre les peuples français et algérien.
De retour en France,il participe à l'aventure du Groupe Medvedkine en Mai 1968 (collectifs cinéastes-ouvriers). Il fonde en 1970 l'Unité de production cinématographique Bretagne (UPCB) dans la perspective de « filmer au pays ».
En 1972, il sollicite, en tant que distributeur du film, un visa d'exploitation pour le documentaire de Jacques Panijel, «Octobre à Paris», consacré au massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961 par les forces de police sous les ordres de Maurice Papon. Le visa est refusé. Le 1er janvier 1973, il commence une grève de la faim, exigeant « la suppression de la possibilité, pour la commission de censure cinématographique, de censurer des films sans fournir de raisons ; et l'interdiction, pour cette commission, de demander coupes ou refus de visa pour des critères politiques ».
Il sera soutenu par Jacques Rivette, Agnès Varda, Jean-Luc Godard, Claude Sautet, Alain Resnais, Robert Enrico... Le ministre de la culture Jacques Duhamel cède et Vautier met fin à sa grève de la faim après trente et un jours.
En 1974 il reçoit un hommage spécial du jury du Film antiraciste pour l'ensemble de son œuvre.
Il fonde en 1984 une société de production indépendante : «Images sans chaînes». Vautier déclare s'être toujours efforcé de mettre « l'image et le son à disposition de ceux à qui les pouvoirs établis les refusent », pour montrer « ce que sont les gens et ce qu'ils souhaitent ». Comme Jean-Luc Godard, qu'il rencontre en 2002, René Vautier cherche à développer une théorie en acte de l'image. Il a reçu en 1998 le Grand Prix de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM) pour l'ensemble de son œuvre.
Témoin au procès de Roger Garaudy, le cinéaste a néanmoins assuré qu'il ne partageait pas ses thèses négationnistes et antisémites. Il a été décoré de l'ordre de l'Hermine en 2000 à Pontivy. Ce collier est décerné par l'Institut culturel de Bretagne. Il est nommé président d'honneur des Écrans Citoyens en 2002 à l'Institut d'art et d'archéologie Il a témoigné en faveur des membres de l'Armée révolutionnaire bretonne en 2004 lors du procès faisant suite à l'attentat de Quévert.
En 2014, il réalise avec sa fille Moïra Chappedelaine-Vautier un film documentaire intitulé : «Histoires d'images, images d'Histoire».


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