La courte séance relative au dossier connu sous le nom de "Casino Saâdi", tenue, jeudi dernier, à la chambre pénale de première instance à la Cour d'appel de Marrakech a été levée sur décision du président de ladite chambre qui l'a reportée au jeudi 22 courant. La défense des mis en cause a déposé un certificat médical attestant que M. Abdellatif Abdouh fait objet de soins médicaux dans un hôpital à Rabat. Dans cette affaire qui défraye la chronique depuis des années et qui remonte à la surface à l'approche de chaque échéance électorale, l'accusé principal étant un des adjoints de la Maire de la ville de Marrakech, l'accusation porte sur les chefs de délit de corruption et de dilapidation de deniers publics. Accusations que M. Abdouh rejette en bloc, sa défense arguant de moult requêtes de forme et de fond, dont l'absence de preuves, de flagrant délit ou même de présomptions. En fait, la défense requiert le prononcé d'un non lieu acquittant M. Abdouh au profit de la conviction et de la loi. Pour appuyer cette demande, elle affirme, entre autres, que l'élément d'accusation adopté par le parquet et selon lequel la cession du Casino Saâdi et du terrain qui le supporte serait entachée de corruption, est un élément qui n'est fondé sur aucune base juridique ou réelle, sachant que celui qui a produit le CD soit-disant contenant des négociations au sujet d'une supposée corruption a fait, devant la cour, des déclarations en contradiction avec celles qu'il a faites devant le juge d'instruction. D'abord prétendant ne pas connaître la personne qui lui a remis le CD en question, il la nomme ensuite citant sa qualité de conseiller communal siégeant au même conseil de ville. Ensuite, répondant à une question de la cour concernant le retard de presque cinq ans pour rapporter l'existence du CD, il se rétracte encore une fois pour avancer avoir fait une déclaration dans ce sens 15 jours après son entrée en possession dudit CD, sans toutefois préciser la partie auprès de laquelle il a dénoncé, et sans apporter de preuves se contentant de dire que les accusations couraient sur les langues. Plus que cela, l'intéressé affirme ne pas avoir voté sur la décision de cessation du casino, alors que, toujours selon la défense, le PV de réunion du conseil du mois d'octobre 2001 atteste de sa présence parmi les membres qui ont donné leur accord sur ladite décision. Comme signalé plus haut, les éléments constituant arguments de la requête de fond sont nombreux. Ceux de la requête de forme ne sont pas des moindres. La défense met en avant la contradiction sur l'identité même du mis en cause. Dans le PV de police il s'agit de Abdellatif Abdouh fils de Brahim fils d'inconnu, né à Tahanaout et père de deux garçons, alors que le PV du parquet précise qu'il s'agit de Abdellatif Abdouh fils de Brahim fils de Hammou, né à Marrakech et père de trois garçons. D'autres contradictions sont également relevées concernant le parcours d'études et celui professionnel.