Après une longue traversée du désert de plus de six ans l'athlétisme marocain a renoué, en août dernier, avec le podium avec le bronze de Abdelati Iguider (1.500m) aux 15e Mondiaux de Pékin, devenant le quatrième marocain médaillé de la distance aux championnats du monde après Saïd Aouita, Hicham El Guerrouj et Adel El Kouch. Comme à chacune des éditions des mondiaux, Iguider était donné comme un des favoris aux médailles mais échoua à quatre participations et termina au pied du podium avec une 5e place à Daegu en 2011. Iguider, qui avait commencé à faire parler de lui en 2004 avec le sacre aux mondiaux juniors de Grosseto (Italie), a finalement justifié les attentes placées en lui après sa course historique pleine de combativité au stade du Nid d'Oiseau à Pékin pour effacer les déceptions des précédents mondiaux et relancer ses espoirs de sacre aux Jeux de Rio-2016 en août prochain. Il présentait déjà une carte de visite bien étoffée avec le titre de champion du monde de sa distance de prédilection en salle (Istanbul-2012), l'argent de Doha (2010) et le bronze des Mondiaux de Sopot (Pologne) en 2014 en plus du bronze décroché aux J.O 2012, unique médaille du Maroc à ces jeux. En 2015, ce natif d'Errachidia va signer, lors de l'étape monégasque de la Ligue du diamant, son meilleur temps personnel (3:28.79), soit la 3e meilleure performance de l'année derrière le kenyan Asbel Kiprop (3:26.69) et l'Algérien Taoufik Makhloufi (3:28.75). D'autres athlètes marocains n'ont pas manqué d'honorer leur apparition dans l'édition 2015 à l'instar de Rababe Arafi (4e en finale du 800 m) après avoir signé sa meilleure performance personnelle en demi-finale (1:58.55). Au niveau arabe, les athlètes marocains se sont distingués lors du 19e championnat (Manama) en terminant vice-champion avec 20 médailles (8 or, 6 argent et 6 bronze) derrière le pays hôte, perdant le titre qu'il détenait depuis les éditions d'Amman (Jordanie), Damas (Syrie), Al Ain (EAU) et Doha (Qatar). Quant aux juniors, les athlètes nationaux se sont contentés d'une 8ème place aux 12èmes championnats d'Afrique (Ethiopie) avec cinq médailles dans leur escarcelle (1 or, 3 argent et 1 bronze) tout en se distinguant aux épreuves techniques, ce qui est une première notamment avec le sacre continental de Mohcine Khoua au saut en longueur (7,45m). En cross-country, les athlètes marocains seront encore absents du podium de l'édition de Chine aussi bien en équipe qu'en individuel sachant que la dernière consécration remonte à l'édition de Mombassa (Kenya, 2007) avec l'argent et le bronze par équipes décrochés chez les séniors hommes et dames alors que la dernière médaille en individuel remonte à Fukuoka (Japon) en 2006 quand Adil Kouch s'empara du bronze du cross court (4 km). Dans ces épreuves, le Maroc a remporté, toutes éditions confondues, 13 médailles dont 3 en or, œuvre de Khalid Skah à Aix-les-Bains (1990) et à Anvers (1991) et de la sélection nationale féminine de cross-court à Marrakech (1998), 13 en argent et 17 en bronze. Le Maroc a également été sacré à deux reprises au Cross des Nations (ancienne appellation du championnat du monde), en 1960 à Glasgow grâce à feu Abdessalam Radi et en 1996 à Rabat par le biais de Ghazi Zaâraoui, alors que Bouchta Benabdessalam a été champion du monde de la catégorie juniors à Sheffield-1961 (Angleterre). Les responsables de la Fédération Royale Marocaine d'Athlétisme sont conscients de la tâche qui leur incombe notamment à l'approche des Jeux de Rio surtout que l'athlétisme marocain est la locomotive du sport marocain. L'athlétisme marocain est resté depuis longtemps la discipline où les Marocains se distinguent au niveau arabe et africain.