Les opportunités d'exportation de l'expérience marocaine dans le secteur de l'eau et de l'assainissement vers les pays africains ont été passées au peigne fin par une poignée d'experts africains. Réunis, mardi à Fès, par l'Association marocaine de l'eau potable et de l'assainissement (AMEPA), les acteurs concernés, dont des responsables de régies autonomes, des sociétés gestionnaires, des concessionnaires et des bailleurs de fonds, ont passé en revue quelques uns des programmes d'investissements, lancés ou prévus, aussi bien au Maroc que dans certains pays africains comme le Cameroun, le Burkina-Faso ou la Mauritanie. Pour eux, les opportunités d'investissement dans ces secteurs sont "très nombreuses", étant donné le retard accusé par le continent africain en matière d'adduction en eau potable et d'assainissement. Les responsables présents ont relevé, dans ce sens, que l'ambition affichée par les Objectifs du Millénaire pour le Développement de réduire, à l'horizon 2015, le pourcentage de la population n'ayant pas accès à l'eau potable et à l'assainissement est "loin d'être à portée de main". Ils estiment que l'objectif d'assainissement, par exemple, ne devra pas être atteint avant 2075. De ce fait, ils ont relevé que les acteurs du secteur de l'eau au Maroc peuvent, en ce sens, contribuer aux multiples programmes d'investissement prévus en Afrique, d'autant plus que les opérateurs marocains jouissent, d'emblée, d'une très bonne image. La politique des barrages, les ambitieux plans d'assainissement, le savoir-faire national et les expériences, connues et reconnues, de sociétés marocaines installées en Afrique sont autant de facteurs favorables à l'implantation des opérateurs nationaux des secteurs de l'eau et de l'assainissement, ont-ils expliqué. Pour mieux convaincre les responsables africains, des présentations détaillées des programmes d'investissement de l'Office Nationale de l'Eau potable, de régies autonomes d'eau et de sociétés gestionnaires leur ont été fournies. Outre la discussion des moyens et formules de financement, des approches de prospection et des mesures d'accompagnement des acteurs africains de l'eau et de l'assainissement, des visites de chantiers sont prévues à cette occasion. Une visite sera ainsi organisée au chantier de la station d'épuration des eaux usées de Fès, dont la mise en œuvre est prévue en 2012. D'un coût global de 1,081 milliard de dirhams, ce grand projet réducteur de la pollution de l'Oued Sebou de 40 pc s'inscrit dans le cadre du mécanisme du développement durable (Protocole de Kyoto). Il devra englober une unité de cogénération et de production de l'électricité à partir du biogaz.