SM le Roi Mohammed VI a ouvert un débat autour de questions essentielles qui requiert un dialogue où les médias publics doivent assumer un rôle de premier plan, a estimé M. Mohamed Bensaid Ait Idder, un des fondateurs de l'Armée de libération et de la gauche au Maroc. Les médias publics permettront aux différentes couches de la société, et en premier lieu les jeunes d'exprimer leurs opinions sur plusieurs sujets, dans la mesure où le discours royal a soulevé nombre de questions relatives aux réformes constitutionnelles, a dit M. Ait Idder, dans un entretien publié lundi par le quotidien "Assahra Al Maghribia" . Parmi ces questions, il a notamment cité le renforcement des attributions de l'institution législative et du pouvoir exécutif, l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, en plus des droits humains et de citoyenneté Après avoir indiqué que les questions soulevées dans le discours royal répondent aux préoccupations des acteurs politiques et de la société civile, et nécessitent des clarifications, M. Ait Idder a souligné que ces réformes ont été décidées par SM le Roi qui a donné Ses instructions en ce sens. Rappelant la mise sur pied d'une commission qui ouvrira un débat autour de ces réformes, il a qualifié cette étape de '"très importante". Concernant le mécanisme de suivi, il a considéré qu'il "sera grandement bénéfique" au cas où cette instance pourrait contribuer, par ses avis, à l'action de la commission consultative de révision de la Constitution. Il a, à cet égard, mis l'accent sur la nécessité pour "les membres dudit mécanisme de s'engager dans ce débat et de poser les questions à même de favoriser une transition vers une véritable démocratie". M. Ait Idder a appelé les jeunes à "poursuivre leur action, à travers le contrôle, afin de ne pas laisser le terrain libre aux poches de résistance, qui veulent détourner cette étape historique que vit le Maroc". Pour sa part, M. Mohamed Darif, professeur de sciences politiques, a indiqué que le mécanisme de suivi crée à l'initiative de SM le Roi dans le cadre des réformes politiques initiées par le Maroc, et qui comprend des chefs de partis politiques, s'inscrit dans la méthodologie adoptée pour la révision de la Constitution. M. Darif a noté que le travail de l'instance de suivi, qui va accompagner l'action de la commission chargée de la révision de Constitution, ne sera pas à caractère "formel". L'essentiel est que ce mécanisme puisse regrouper tous les partis politiques, représentés ou non au parlement, a-t-il relevé.