La 4-ème conférence conjointe des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique a ouvert ses travaux lundi au siège de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) à Addis-Abeba avec la participation du Maroc. Dédiée à la gestion du développement dans le continent, la conférence constitue un forum et l'occasion pour les décideurs d'analyser le rôle qu'a joué l'Etat dans la promotion du développement en Afrique. Cette conférence se veut aussi une plateforme d'échange d'expériences et de partage des enseignements tirés quant aux actions concrètes pour gérer le développement et promouvoir la transformation économique en Afrique de manière efficace. Compte tenu des rôles primordiaux et constructifs que l'Etat peut et doit jouer pour faire face aux problèmes en matière de développement, particulièrement pour accélérer la croissance économique et promouvoir la création d'emplois pour éliminer la pauvreté et réaliser les OMD, la conférence traitera également d'autres sujets prioritaires intéressant l'Afrique. Conduite par le Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Mohamed Ouzzine, la délégation marocaine à cette conférence est composée de l'ambassadeur du Maroc en Ethiopie, M. Abdeljabbar Brahime et de responsables des départements de l'Economie et des Finances, du Secrétariat d'Etat chargé de l'eau et de la Direction de la Météorologie nationale et du Haut Commissariat au Plan (HCP). Au menu de cette rencontre figurent plusieurs thématiques ayant trait notamment à l'initiative en faveur d'une économie verte, l'amélioration du financement et la mise en œuvre des interventions sanitaires en Afrique ainsi que les possibilités à exploiter en vue d'une croissance économique accélérée au niveau du continent. La conférence est marquée par la participation de plusieurs décideurs politiques, experts en développement, chercheurs, académiciens et économistes. L'économie africaine, sérieusement affectée par la récession économique mondiale, a retrouvé son rythme de croissance en enregistrant un taux de 4,7 pc en 2010, une performance qui marque la résilience des économies africaines face au tsunami financier mondial. Selon le rapport annuel de l'ONU " Situation et perspectives de l'économie mondiale 2011 (WESP-2011), le redressement de l'économie africaine a été bien plus rapide que ceux qui firent suite aux récessions mondiales précédentes dans la mesure où l'économie de l'Afrique devrait afficher une croissance de 5 pc et de 5,1 pc respectivement en 2011 et 2012. Cependant, le redressement n'est pas encore assez "solide" pour réaliser les objectifs de réduction de la pauvreté, note le rapport, qui prévoit une croissance de 2,7 pc en 2011 et de 2,8 en 2012 per capita en Afrique, ce qui est en dessous du seuil de 3 pc généralement considéré comme nécessaire pour ouvrir une brèche véritable dans la pauvreté. La persistance de hauts niveaux du chômage et du travail éphémère, ainsi qu'une sous-alimentation chronique, continuent d'assombrir les perspectives immédiates dans le continent.