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RDV de l'industrie automobile
Publié dans Maroc Diplomatique le 05 - 08 - 2021

Le 4e Rendez-vous de l'industrie organisé par le Ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et numérique, le mercredi 04 août 2021, a été consacré à l'industrie automobile. Objectif : faire le point sur l'évolution du secteur dans le cadre du Plan d'accélération industrielle et sur les principaux enjeux de son avenir résolument tourné vers les technologies de pointe, la R&D et la décarbonation.
A l'origine d'une succes story :
Le secteur automobile a tracé, au fil des années, son chemin pour arriver, aujourd'hui, au sommet ayant fait de lui une base mondiale de production automobile. Sa success story, le secteur la doit à « une vision royale profonde et stratégique », a déclaré le Ministre, M. Moulay Hafid Elalamy, soulignant que le Souverain a mis en place une véritable infrastructure de base et assuré la continuité des stratégies gouvernementales successives. « Sa Majesté est garant, en vis-à-vis du peuple et vis-à-vis aussi des investisseurs nationaux et internationaux de cette continuité », a-t-il-précisé.
Du Plan Emergence au Plan d'Accélération Industrielle (PAI), le secteur s'est forgé dans la continuité des stratégies une place importante au sein de l'industrie nationale. Chiffres à l'appui, ce secteur est le premier exportateur du Maroc, depuis 7 ans, selon l'Office des changes. Il est aussi le premier producteur automobile sur le continent africain depuis 2017 et le 2e exportateur vers l'Europe à partir du premier semestre de 2021. Désormais, le secteur, qui compte, aujourd'hui, 250 équipementiers installés au Maroc, dispose d'une capacité de production de 700.000 véhicules annuellement. « Je confirme : 700.000 véhicules en termes de capacitaire de production au Maroc. Il y a eu des erreurs d'interprétation, mais on ne peut pas en vouloir aux non spécialistes qui, parfois, veulent s'évertuer en grands professionnels du métier. On ne mélange pas la capacité de production avec la capacité de consommation. Il y a un ranking de nombres de voitures achetées, consommées par pays, et il y a un ranking du nombre de véhicules produits et du capacitaire », a expliqué M. Elalamy.
PAI, un accélérateur du développement du secteur :
En plus de sa capacité de production, le secteur a permis de créer plus de 160.000 emplois, dans le cadre du PAI de 2014 à 2019, dépassant de plus de 180% l'objectif initial de 90.000 emplois. L'export automobile a, lui, grimpé de manière significative durant ces dernières années avec un chiffre d'affaires de 80 milliards de dirhams en 2019 et de 72MMDH en 2020, attestant, sans équivoque, de la résilience du secteur au cours de la période pandémique. Quant à sa valeur ajoutée, elle est de 31,7 milliards Dhs. « C'est colossal ! Pour vous donner une idée, c'est une fois et demi la valeur ajoutée de l'OCP (...). C'est la somme d'un travail sans relâche qui a fait de notre secteur automobile un fer de lance de l'économie marocaine », a insisté le Ministre.
Organisé autour de dix écosystèmes performants visant à accompagner l'intégration de commodités, de nouveaux métiers et de savoir-faire, le PAI a permis au secteur de réaliser un taux d'intégration de plus de 60%, de monter en gamme, en compétence et en maturité technologique en accélérant le développement d'une ingénierie locale tournée vers l'international.
→ Lire aussi : Automobile: 107.383 unités écoulées à fin juillet
« Le PAI a représenté, pour le secteur automobile marocain, un tournant à plusieurs titres », a affirmé le Président de l'Association marocaine pour l'industrie et le commerce automobile (AMICA), M. Hakim Abdelmoumen. Ce dernier a précisé que le PAI a « permis de restructurer, de réorganiser la filière automobile marocaine en écosystème homogène, dit 'commodités automobiles' en corrélation avec la vision du donneur d'ordre final qui est le constructeur automobile ». Et de saluer le partenariat public-privé grâce auquel ont été identifiés les besoins des chaînons de valeur visant à augmenter le taux d'intégration locale et la valeur ajoutée. « Ensemble, nous avons transformé ces besoins en opportunités d'investissement (...) Les objectifs que nous nous sommes assignés pour 2020 en termes d'exportation, d'investissement, de créations d'emplois ont été réalisés de manière anticipée en 2018 », s'est-il-félicité. Et de souligner qu'« après le confinement, tous les emplois ont été maintenus et le secteur a pu redémarrer avec une croissance de plus de 30% au dernier trimestre de l'année dernière».
Deux écosystèmes constructeurs, des résultats dépassant les objectifs et de nouveaux engagements permettant au secteur d'amorcer un nouveau tournant de son évolution
Travail acharné, partenariat public-privé, beaucoup de patience... Le secteur s'est bâti des bases solides ayant permis à deux constructeurs de trouver place dans l'écosystème au automobile marocain et d'en devenir les locomotives: Renault et Stellantis. Renault, avec les deux usines de Tanger et de SOMACA disposent d'une capacité de production de 500.000 véhicules par an, tandis que le groupe Stellantis, avec son usine de Kénitra, dispose d'un capacitaire de 200.000 véhicules par an.
« Le Maroc est un partenaire historique de Renault Group. C'est un pays à haut potentiel qui est, aujourd'hui, dans le top 5 de nos pays industriels », a déclaré le CEO du Groupe Renault, Luca De Meo, insistant sur le rôle important du royaume en tant que l'un des piliers du plan stratégique « Renaulution ».
Deuxième plus grande entreprise du royaume en chiffre d'affaires, Renault, qui compte plus de 11.000 collaborateurs, veut développer davantage sa présence au Maroc. « Nous avons signé des accords ambitieux qui donnent une nouvelle impulsion à notre partenariat. Nous visons, d'ici 2025, 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en sourcing local et, à terme, 3 milliards d'euros et 80% d'intégration », a annoncé le CEO du groupe.
Le groupe se prépare à industrialiser, à partir de ses deux sites marocains, de nouveaux véhicules pour les marques Renault et la marque Dacia qui devront inclure progressivement les technologies et l'électrification. « Le Maroc a fait le choix stratégique de développer ses énergies renouvelables et de réduire son empreinte carbone. Ce projet de décarbonation permettra aux industries de gagner en compétitivité. Ce sera un élément structurant dans les années à venir, et c'est totalement en phase avec notre vision », a-t-t-il souligné.
Qualifiant la confiance liant le Maroc au groupe de « relation exceptionnelle », M. De Meo a estimé que « la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de développer cette activité dans le royaume, appuyée par le Plan d'Accélération Industrielle en 2014, a positionné le royaume comme un acteur important dans la filière automobile mondiale ».
Cette relation de confiance se consolide donc et s'ouvre sur des perspectives prometteuses. Le directeur général de Renault Maroc, M. Marc Nassif, a annoncé que le groupe a atteint un chiffre d'affaires sourcé de 1,3 milliard d'euros avant la pandémie et dépassé les 400.000 véhicules produits entre ses deux usines. A présent, le groupe vise à doubler la génération d'activités dans le royaume ainsi que son chiffre d'affaires en passant de 1,5 milliard d'euros en 2023 à 2,5 milliards d'euros en 2025, avant de passer, à terme, à 3 milliards et à un taux d'intégration locale de 80%. « C'est un plan qui va être porteur de valeurs où le groupe au Maroc va pouvoir contribuer de manière extrêmement forte, et l'alignement des nouveaux objectifs communs va permettre ce booster au service de l'activité du développement, des technologies et des compétences », a-t-il-soutenu.
Ambitieux, le constructeur automobile Stellantis (groupe PSA) l'a aussi bien démontré tout au long de son parcours au Maroc. « Nous avons parcouru un très beau chemin, que nous continuons d'ailleurs aujourd'hui à parcourir. Un chemin de collaboration, un chemin de développement du tissu automobile au Maroc avec notre site de Kénitra, mais surtout l'ensemble des fournisseurs qui nous accompagnent pour produire la magnifique Peugeot 208 dans cette usine », a déclaré le CEO de Stellantis, M. Carlos Tavares. Exprimant sa satisfaction du partenariat qui lie le Maroc au groupe PSA, ce dernier a mis l'accent sur l'importance de la compétitivité pour l'industrie automobile. « Nous sommes en mouvement, nous sommes en train d'avancer vers l'avenir », a-t-il ajouté.
De son côté, M. Samir Cherfan, Chief Operating Officer Middle East & Africa region de Stellantis, a salué la compétitivité du Maroc, estimant que le Royaume « peut atteindre un meilleur niveau mondial ». « C'est ce que nous sommes en train de faire étape par étape. Cela passe par la mise en place de matières, d'équipement de rang 2, de l'augmentation de la profondeur d'intégration, et les atouts que nous trouvons au Maroc nous permettent d'atteindre ce niveau de performance (…) C'est ce que les équipementiers trouvent au Maroc et font qu'ils s'y développent davantage ».
Qualifiant l'écosystème Stellantis de « complet et unique », M. Cherfan a rappelé que le groupe qui compte 66 fournisseurs, dont 29 en greenfield, a atteint 62% d'intégration locale, dépassant ainsi son engagement de départ fixé à 60%. Il a ajouté que l'engagement d'achats sourcé au Maroc fixé à 600 millions d'euros avant 2020 a été, lui, purement et simplement doublé. Et ce n'est pas tout, Stellantis a aussi dépassé son objectif de formation en ingénierie à travers son Africa Technical Center en passant de 1500 à environ 3000 ingénieurs et techniciens : 1000 représentent l'effectif Stellantis, tandis que les 2000 autres travaillent auprès des partenaires du groupe.
« Sur l'African Technical Center, nous avons l'objectif de pouvoir faire un véhicule complet sur plateforme existante, ce qui est le niveau de complexité maximum qu'on peut demander à une ingénierie internationale », a précisé M. Cherfan. Et d'ajouter que le groupe est « aujourd'hui sur des projets complémentaires que je ne peux pas annoncer dès maintenant. Mais nous travaillons sur des projets complémentaires liés au succès de l'Ami qui est aujourd'hui assemblée à Kénitra ».
Beaucoup d'autres projets structurants sont en perspective dans le secteur. Le Directeur Général de Dicastal Maroc, M. Badr Lahmoudi, en a donné un aperçu, à l'occasion de cet événement. « Je me permets de vous annoncer une bonne nouvelle, qui est en phase de validation finale...Comme vous le savez, Dicastal ne fait pas que des jantes en aluminium, on est leader mondial des jantes en aluminium, mais on fait aussi des pièces pour le châssis et le moteur. Donc, c'est de la fonderie, plus de l'usinage avec une technologie très, très poussée », a-t-il-expliqué. Et de préciser que ce groupe « vient de valider ce projet, on vient même de recevoir des commandes de nos clients, des clients premiums pour commencer à livrer à partir du Maroc vers la fin de 2022. Ce sera une bonne chose pour le secteur de l'automobile au Maroc, car ce projet va participer à l'augmentation de son taux d'intégration ».
Le Maroc, un hub compétitif mondial
Jouissant de la confiance des plus grands leaders automobiles, le Royaume peut, aujourd'hui, prétendre à devenir le hub le plus compétitif au monde. Pour y arriver, le ministère a travaillé main dans la main avec les constructeurs sur deux axes importants : l'intégration locale en profondeur et l'énergie. Pour le premier axe, le ministère a décortiqué la chaine des valeurs automobile et identifié les chainons manquants en profondeur comme le pare-brise automobile et l'intérieur véhicule regroupant plusieurs pièces en plastique qui sont à base de polypropylène.
Quant au second axe, il porte sur la réduction du coût énergétique notamment des matières premières réputées être très énergivores. Un objectif qui a nécessité un travail en étroite collaboration avec les constructeurs et les partenaires publics sur des écosystèmes verts et dont l'aboutissement a été le développement d'une offre d'énergie renouvelable très compétitive pouvant aller jusqu'à – 30% par rapport à l'énergie conventionnelle.
La réduction de l'empreinte carbone s'inscrit dans le cadre du processus de décarbonation que le Plan de relance industrielle a déjà entamé et qui représente l'un des enjeux majeurs du secteur. En plus du respect de l'environnement, la décarbonation permettra surtout aux exportateurs marocains de maintenir leur accès vers les marchés de l'Europe qui se prépare à mettre en place, dans les prochains mois, une taxe carbone.
« Il faut absolument continuer en compétitivité et ne jamais s'arrêter. Ce n'est pas parce que nous sommes aujourd'hui catalogués en tant que 3e en termes de compétitivité, qu'il faut ralentir. Il faut accélérer, au contraire, et essayer de rattraper les deux qui sont devant nous », a insisté le Ministre. Et d'ajouter que l'ère de la mobilité verte ou la mobilité électrique est déjà arrivée imposant au secteur automobile la nécessité de répondre à ce besoin écologique. « Nous y sommes, par Stellantis avec l'Ami et par Renault avec les projets qui sont en cours donc, nous sommes dedans, mais ce n'est pas suffisant. Je pense que le véhicule sera à la fois électrique et connecté. Donc, il y a le spatial civil qui, aujourd'hui, rentre en jeu », a-t-il-fait remarquer, soulignant que le Maroc a un rôle à jouer à ce niveau-là : « Nous avons besoin de rentrer dans de la recherche et développement et d'avoir une position forte dans le spatial civil pour les véhicules connectés ».


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