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Global Growth Conference 2025 : Ce qu'il faut retenir de la session d'ouverture
Publié dans Maroc Diplomatique le 20 - 05 - 2025

La nouvelle édition de la Global Growth Conference, organisée par l'Institut Amadeus, s'est ouverte ce mardi à Rabat. Cette conférence, qui se déroule les 20 et 21 mai, est placée sous le thème « Financer la Croissance, Façonner la Transition Energétique ». Elle réunit de nombreux intervenants de haut niveau issus des secteurs public, diplomatique et privé.

Depuis sa création, la Global Growth Conference (GGC 2025) s'est positionnée comme un moment clé du dialogue économique international en Afrique, avec pour ambition de formuler des réponses concrètes et innovantes aux grands défis mondiaux. Elle réunira plusieurs intervenants de haut niveau, parmi lesquels : M. Younes Sekkouri, ministre marocain de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences ; M. Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget et Président de la FRMF ; Dr. Mamadou Tangara, ministre des Affaires étrangères de la Gambie ; Aminata Touré, haute représentante du président du Sénégal ; Daniel Mukoko Samba, vice-premier ministre et ministre de l'Economie nationale de la RDC ; M. Chakib Alj, président de la CGEM ; André Flahaut, ministre d'Etat en Belgique ; Ibrahim Matola, ministre de l'Energie du Malawi ; ainsi que d'autres hauts représentants.
Une certitude se dégage : l'Afrique ne peut plus se contenter d'être un terrain d'expérimentation des modèles importés. Elle doit assumer une souveraineté économique ancrée dans sa réalité, tirer parti de ses ressources humaines et naturelles, et s'appuyer sur des alliances intelligentes pour devenir un acteur stratégique de l'économie mondiale.
Pour le ministre de l'Inclusion économique, M. Youness Sekkouri, la croissance ne saurait être pertinente si elle ne permet pas d'élargir les opportunités, de renforcer les infrastructures et d'encourager l'innovation. Lors de son intervention, il a exposé trois choix pour atteindre les objectifs en termes de croissance, à savoir des politiques fiscales, le recours à la dette, et l'investissement dans l'innovation à fort impact, en insistant sur la nécessité d'avoir une vision programmatique claire. Il a également remis en question la pertinence des modèles traditionnels comme le consensus de Washington, soulignant que la stabilité macroéconomique du Maroc est le fruit d'une gestion rigoureuse. Mais malgré l'adoption d'une nouvelle charte de l'investissement, des défis persistent, notamment l'inclusion des PME et la lutte contre la corruption. M. Sekkouri a aussi évoqué la vision de S.M. le Roi, notamment à travers le partenariat transatlantique, comme symbole d'une ambition géopolitique renouvelée.
Aminata Touré, ancienne première ministre du Sénégal, a appelé à repenser les modèles de développement pour les adapter aux réalités africaines. En effet, la croissance économique ne peut exister sans paix, sécurité et investissement dans le capital humain, a-t-elle affirmé. L'inclusion des femmes, selon elle, est bien plus qu'un enjeu de justice sociale : c'est un bon sens économique. Elle a salué le potentiel du marché régional, notamment celui de la CEDEAO, et insisté sur l'urgence de moderniser l'agriculture pour accélérer la production locale. Citant l'exemple du Nigeria où l'économie informelle représente 80 %, elle a souligné l'importance d'intégrer cette réalité dans les politiques économiques.
Concernant les transitions technologiques, elle appelle à un usage stratégique de l'intelligence artificielle dans la formation et l'éducation, en rappelant que la compétitivité repose sur une base solide d'éducation de base et de formation professionnelle. Les PME, moteurs de croissance, restent cependant marginalisées, freinées par un manque d'accès au financement et à la formation. Sur le plan monétaire, elle appelle à arrimer la création d'une monnaie communautaire ouest-africaine à une véritable stratégie de croissance. Enfin, elle a dénoncé la corruption comme un frein majeur, rappelant que 4 000 milliards de francs CFA ont été perdus au Sénégal à ce titre.
Lire aussi : Chakib Alj plaide pour une nouvelle trajectoire africaine fondée sur l'investissement et la souveraineté économique
Daniel Mukoko Samba, ancien ministre du Budget de la République Démocratique du Congo, a quant à lui tenu à déconstruire les stéréotypes. Il a rappelé que malgré l'instabilité perçue, la RDC a connu une croissance significative ces trente dernières années. Il a insisté sur une conception renouvelée de la souveraineté, non pas comme un repli, mais comme une stratégie coopérative régionale. Il a mis en avant des projets structurants comme celui du « corridor vert », qui témoigne de l'ambition du pays à bâtir une souveraineté énergétique inclusive, dans une logique d'intégration régionale.
Chakib Alj, président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc, a souligné l'avantage stratégique du Royaume dans les énergies renouvelables, rappelant que 60 % des meilleures ressources mondiales dans ce domaine se trouvent en Afrique. Il a insisté sur le potentiel de l'hydrogène vert, considéré comme la technologie du futur, et salué les avancées marocaines en la matière. Toutefois, il a aussi pointé les obstacles persistants, notamment l'inflation et l'instabilité géopolitique. Pour stimuler l'investissement, il a mis en avant le rôle du Fonds Mohammed VI d'Investissement et appelé à une modernisation du Code du travail face à l'émergence de l'intelligence artificielle. Selon lui, l'Afrique ne doit pas calquer des modèles étrangers mais tracer sa propre voie, portée par une feuille de route claire et une coopération renforcée.
Yasser Sobhi, représentant égyptien, a pour sa part souligné l'urgence de renforcer la coopération régionale pour faire face aux défis communs. Il a défendu l'idée que l'investissement privé doit être placé au cœur des politiques économiques, car c'est lui qui crée l'emploi, soutient l'innovation et accroît la compétitivité. Cela passe, selon lui, par un environnement des affaires stable, des réformes structurelles et une gouvernance efficace.
Ludovic Pouille, directeur de la diplomatie économique au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères de la France, a conclu en mettant en garde contre les effets de l'offensive commerciale américaine, amorcée sous Donald Trump, qui déstabilise aussi bien les économies africaines qu'européennes. Il a rappelé que la France reste le deuxième investisseur en Afrique, avec 47 milliards d'euros en stock d'investissements, et que le renforcement du lien euro-africain est une réponse concrète aux défis globaux. Il a plaidé pour une coopération renforcée dans les domaines de l'éducation, de la santé, des énergies renouvelables ou encore du sport. Il a cité la visite du président Emmanuel Macron en octobre dernier comme un signe fort de cette volonté de bâtir un partenariat équilibré et durable.
La conférence GGC 2025, qui rassemblera plus de 600 participants venus de plus de 50 pays, réunit ministres, responsables gouvernementaux, dirigeants financiers, investisseurs et experts autour des enjeux clés du développement africain. Relancée après plusieurs années, elle s'inscrit dans la continuité de l'engagement de l'Institut Amadeus pour une croissance durable, inclusive et équilibrée, en mettant en lumière les opportunités du continent et la nécessité de renforcer la coopération entre secteurs public et privé. Inspirée par la vision de S.M. le Roi Mohammed VI, la GGC 2025 illustre l'ambition du Maroc de jouer un rôle central dans l'intégration économique africaine, fondée sur la solidarité Sud-Sud et un co-développement harmonieux. Ce rendez-vous stratégique offrira un espace de dialogue sur des thématiques majeures : reconfiguration des chaînes de valeur mondiales, souveraineté économique, financement de la croissance et de l'emploi, transition énergétique avec l'hydrogène vert, développement des infrastructures, innovation digitale, et coopération régionale pour stimuler les investissements transfrontaliers.


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