Au Maroc, le secteur de la santé est confronté à une pénurie persistante de personnel médical, un défi qui fragilise la qualité des soins, surtout dans les zones rurales. Face à cette situation, le ministère de la Santé et de la Protection sociale déploie des réformes pour renforcer l'attractivité du secteur public, mieux répartir les ressources humaines et former une nouvelle génération de professionnels de santé, répondant ainsi aux urgences territoriales et aux exigences croissantes du système. Face aux défis majeurs du secteur de la santé publique au Maroc, notamment la faible attractivité, l'inégale répartition du personnel médical et la concurrence internationale pour les talents, le ministère de la Santé et de la Protection sociale a présenté une stratégie intégrée. Dans une réponse écrite au groupe Haraki à la Chambre des représentants, il détaille ses actions : formation continue, motivation du personnel, ouverture aux compétences étrangères et augmentation progressive des postes budgétaires, pour pallier les insuffisances en ressources humaines. Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, M. Amine Tahraoui, a mis en avant l'importance des investissements dans la formation et la recherche. En 2022, une convention-cadre a été signée avec les ministères de l'Enseignement supérieur et des Finances, mobilisant un budget de plus de 3 milliards de dirhams jusqu'en 2030. Ce plan vise à renforcer les capacités d'accueil des facultés de médecine et des instituts paramédicaux, tout en modernisant les laboratoires de recherche et les infrastructures pédagogiques. Lire aussi : Réforme des prix des médicaments : les pharmaciens dénoncent un manque de concertation À titre d'exemple, le gouvernement a lancé la construction de nouveaux hôpitaux à Laâyoune, Guelmim, Errachidia et Béni Mellal, ainsi que la reconstruction du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Sina de Rabat, portant sa capacité à 1.044 lits. Parallèlement, la reconstruction de plusieurs centres hospitaliers régionaux et provinciaux est prévue, notamment à Béni Mellal, Guercif et Nador, ainsi que la construction de 40 hôpitaux de proximité pour un total de 1.835 lits supplémentaires. Par ailleurs, le projet de réforme du statut administratif et financier des professionnels de santé inclut plusieurs mesures importantes : attribution de l'indice 509 dès l'entrée en fonction des médecins, revalorisation des indemnités pour risques, et création d'un nouveau statut pour la fonction sanitaire. Ce dernier prévoit notamment des primes de performance, une rémunération variable, ainsi que des compensations spécifiques pour les postes en zones difficiles. Ce plan prévoit une hausse significative des recrutements dans le secteur public, avec une augmentation des postes budgétaires de 4 000 en 2019 à 6 500 attendus en 2025. Par ailleurs, le gouvernement a décentralisé les concours de recrutement, en confiant leur organisation aux directions régionales, pour mieux répondre aux besoins locaux, notamment dans les zones isolées où attirer des médecins reste un défi majeur.