La Cour suprême du Brésil a ordonné, lundi, l'assignation à résidence de l'ancien président Jair Bolsonaro, accusé d'avoir enfreint les mesures de précaution judiciaires qui lui étaient imposées dans le cadre de l'enquête pour « tentative de coup d'Etat ». Le juge Alexandre de Moraes, qui supervise les procédures contre l'ancien chef d'Etat, a motivé sa décision par la récidive de Bolsonaro, dont la participation à distance à un rassemblement de ses partisans à Rio de Janeiro a été diffusée sur les réseaux sociaux, en violation explicite des restrictions qui lui interdisaient toute forme de communication publique, directe ou indirecte. Déjà soumis à de strictes mesures depuis plusieurs mois (port de bracelet électronique, interdiction de quitter le territoire, couvre-feu nocturne, interdiction de contact avec des diplomates et d'utiliser les réseaux sociaux), Bolsonaro a enfreint ces règles en s'adressant par téléphone à ses partisans réunis à Copacabana dimanche dernier. Ses fils, Flavio et Carlos Bolsonaro, ont relayé les images de son intervention sur Instagram, provoquant l'ire de la Cour. Lire aussi : Brésil : la Cour suprême suspend la détention provisoire de Bolsonaro « La justice ne permettra pas à un accusé de la tourner en ridicule en croyant bénéficier de l'impunité grâce à son pouvoir politique et économique », a écrit Moraes dans son ordonnance, ajoutant que c'est la seconde fois que Bolsonaro contrevient délibérément aux conditions fixées. Outre l'assignation à résidence, le magistrat a imposé de nouvelles restrictions à Bolsonaro, notamment l'interdiction formelle d'utiliser des téléphones portables ou tout appareil électronique, la saisie immédiate de ses téléphones par la Police fédérale et la limitation des visites à ses seuls avocats ou personnes préalablement autorisées par la Cour suprême. Le non-respect de ces conditions entraînera sa mise en détention provisoire, avertit la Cour. La Police fédérale et le parquet général ont été saisis pour exécution immédiate de la décision. Bolsonaro est accusé par le ministère public d'avoir été à la tête d'une conspiration pour faire annuler les résultats des élections de 2022, notamment par la voie violente. Parmi les éléments les plus graves retenus contre lui figure un plan présumé visant à assassiner le président Lula et le magistrat de la Cour suprême, Alexandre de Moraes. Des accusations d'ingérence étrangère pèsent également sur le clan Bolsonaro, notamment depuis que l'ancien président Donald Trump a publiquement lié l'imposition de droits de douane de 50 % sur les importations brésiliennes à ce qu'il qualifie de « persécution politique » de son allié Bolsonaro.