Juste après l'accession au trône de SM le Roi Mohammed VI, le Maroc a progressivement inscrit le sport dans sa stratégie de développement humain et de rayonnement international. Le Discours Royal du 20 août 2022 a rappelé « l'importance du sport dans la construction du citoyen et dans l'affirmation du leadership du Royaume sur la scène mondiale ». Cette orientation a été confortée par la réforme de la politique publique du sport, désormais arrimée au nouveau modèle de développement. En 2023, le ministère de l'Education nationale recensait plus de 3,6 millions d'élèves inscrits dans les activités sportives scolaires, dont 42 % de filles. Le sport scolaire constitue l'un des premiers vecteurs de socialisation citoyenne et de développement physique des jeunes, mais il souffre encore d'inégalités territoriales d'accès aux équipements. Moins de 34 % des établissements publics disposent de terrains multisports réglementaires, selon le rapport du CESE sur les infrastructures jeunesse publié en 2024. L'impact catalyseur du football La qualification historique des Lions de l'Atlas en demi-finale de la Coupe du monde 2022 a eu un effet catalyseur sur la mobilisation des jeunes autour du sport. La Fédération royale marocaine de football (FRMF) a investi massivement dans les centres régionaux, avec plus de 300 millions de dirhams engagés entre 2022 et 2024 pour la réhabilitation ou la construction de structures d'entraînement à Tétouan, Oujda, Laâyoune ou Safi. Lire aussi : Fracture numérique : Les lignes de faille territoriales Au niveau amateur, plus de 130 000 jeunes licenciés évoluent dans les divisions inférieures de football masculin et féminin, un chiffre en hausse de 25 % par rapport à 2019. Le sport féminin, longtemps marginalisé, a connu une progression notable : la FRMF comptait plus de 10 000 joueuses licenciées en 2024, contre seulement 1 200 en 2010. Ce dynamisme footballistique a aussi un impact économique. Le CESE souligne dans son rapport 2024 que « les activités sportives structurées génèrent localement des emplois, dynamisent les services et favorisent l'investissement dans les régions périphériques ». Les chantiers à l'horizon 2030 Le Maroc s'est engagé, avec l'organisation conjointe de la Coupe du monde 2030, à renforcer la structuration du sport national. Le ministère de l'Education a annoncé le recrutement de 8 000 enseignants d'Education physique et sportive (EPS) supplémentaires d'ici 2028, et le lancement d'un programme de généralisation du sport scolaire en primaire, en partenariat avec les communes. En parallèle, la stratégie nationale du sport, adoptée en Conseil des ministres en 2024, prévoit la création de 12 pôles régionaux de haute performance pour les sports olympiques, financés à hauteur de 2,4 milliards de dirhams d'ici 2030. Cette stratégie ambitionne aussi de porter à 50 % la part des jeunes de 12 à 25 ans pratiquant une activité sportive régulière, contre 29 % actuellement, selon les chiffres du HCP. Encadré Sport féminin : un élan encore freiné Au Maroc, près de 3,6 millions d'élèves pratiquaient un sport scolaire en 2023, mais les filles ne représentaient que 42 % de cet effectif. Une disparité qui se reflète dans les chiffres du football amateur : sur 130 000 jeunes licenciés en 2024, seules 10 000 sont des filles. Le manque d'équipements freine l'élan : à peine 34 % des établissements scolaires sont dotés d'infrastructures sportives. Résultat, seuls 29 % des jeunes de 12 à 25 ans pratiquent un sport régulier. La féminisation du sport avance, mais l'environnement scolaire et associatif reste encore à la traîne.