Voici un peu plus d'un mois, Zakaria Moumni était l'invité de l'émission 64' de TV5, en compagnie de son épouse Taline. Il y a dit ce qu'il a l'habitude de dire, en l'occurrence qu'il avait été torturé par la police marocaine, embastillé, spolié, humilié… C'est sa version, et l'Etat du Maroc a la sienne ; ce qui est nouveau, en revanche, dans cette émission, est que Zakaria Moumni, mû par un enthousiasme débordant, avait déchiré son passeport face à la caméra. Le Maroc lui a répondu. C'est dans la même émission, quelques semaines après, que le Maroc a demandé et obtenu un droit de réponse, lu par une voix off, dans lequel il révèle l'autre vérité, à savoir que Moumni est tout simplement un escroc qui a essayé de faire chanter le Maroc en essayant de lui soutirer beaucoup d'argent pour un projet de salle de sport. Et donc, en substance, l'Etat affirme que l'homme n'a pas été torturé, qu'il avait été régulièrement interpellé à son arrivée sur le sol national, à l'aéroport de Rabat-Salé, et qu'il avait été déféré devant la justice. Là, les magistrats n'avaient pas décelé des signes justifiant de le soumettre à un examen médical. Plus grave, le communiqué révélé que « le royaume du Maroc détient une lettre versée comme pièce dans une procédure en cours devant la justice française, par laquelle Moumni a en réalité sollicité auprès du ministre de l'Intérieur à l'époque Mohand Laenser, réparation de son préjudice moral via le financement par les autorités marocaines de son projet de club de boxe à Paris, à hauteur de 4,9 millions d'euros » .