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Histoire : Quand le cirque Amar se produisait au Palais Royal de Rabat
Publié dans Yabiladi le 19 - 04 - 2022

Grognements de tigres, tours équestres, sauts périlleux. Nos aînés se souviennent peut-être des numéros fantaisistes du cirque Amar. Projetés dans une dimension parallèle, des personnages loufoques prenaient vie, éblouissaient les yeux des plus petits et initiaient le public, le temps d'une représentation au savoir-faire des intermittents du spectacle.
Le cirque Amar est né d'une volonté de divertir d'Ahmed Ben Amar el Gaid (1860-1913). Investi de communiquer son penchant pour le spectacle, ce natif de Kabylie organise, très jeune, des représentations qui réunissent des dompteurs, des danseuses du ventre et des amuseurs dans plusieurs localités au Nord de l'Algérie. Séduit, le public est au rendez-vous et s'enthousiasme d'assister aux prochaines dates. En réponse à cette adhésion grandissante, Ahmed se lance le pari de dresser son premier chapiteau à Sétif. Un défi qu'il relèvera haut la main.
L'engouement est tel qu'Ahmed cherche à conquérir de nouvelles terres. Ainsi, à partir des années 1890, son élan le conduit en France métropolitaine où il dirige un nouveau spectacle sous le nom de «La grotte algérienne». En guise d'animation principale, il présente un numéro de danse du ventre qu'assurent les «Ouled Nails», un groupe de tribus nomades d'Algérie. Ses représentations reçoivent un accueil positif et son nom s'invite dans les discussions de tables, autour desquelles son talent est reconnu.
Les plus jeunes dompteurs du monde
Le hasard occasionne une rencontre qui marquera sa vie, celle de Marie, fille de Monsieur Bonnefoux, directeur de la «Ménagerie Lozérienne» de Mende. Animés par des ambitions similaires, les deux tourtereaux se jurent fidélité et mettent au monde six garçons. Quatre d'entre eux manifestent un intérêt pour la discipline de leur père. Attentif à cette vocation précoce, le patriarche les introduit progressivement dans ses spectacles. Ainsi, le numéro des «plus jeunes dompteurs du monde» voit le jour et attire l'attention du public de par son caractère exceptionnel.
Ali Amar, le troisième de la fratrie. / DR
En 1913, la famille Amar est amputée du père. Endeuillée, Marie reprend les commandes et se positionne en tête de l'entreprise familiale. S'en suit un passage à vide, compte tenu du déclenchement de la Première guerre mondiale. Pour autant, les frères Amar s'appliquent et leurs efforts sont récompensés. Le cirque reprend vie et s'exporte au-delà des frontières à partir de 1926.
En effet, l'Après-guerre témoigne de la fin des privations. Un mouvement d'euphorie gagne la France et marque le début des années folles. On célèbre la fin de la guerre dans les théâtres, les cabarets mais aussi dans les cirques. De quoi relancer la machine Amar. Cette période est marquée par une renommée croissante du cirque Amar, nourrie par des tournées en Grèce, Turquie, Bulgarie, Hongrie, Autriche, Italie et surtout en Afrique du Nord.
L'âge d'or du cirque Amar
Elevé au rang d'institution, le cirque Amar était devenu une référence. Les représentations se multipliaient et s'invitaient dans les cours des monarques. Preuve en est la représentation donnée au Palais Royal à Rabat le 21 janvier 1937. Deux images immortalisent ce passage.
Le prince héritier Moulay Hassan avec monsieur Amar et son ami monsieur Charles Benitah. / Ph. Roland Benzaken
Âgé de 7 ans, le prince héritier Hassan II est accompagné de Monsieur Amar à gauche ainsi que de son ami Monsieur Charles Benitah. Au centre de l'image, un fauve est tenu en laisse. La deuxième photographie date visiblement du même jour, illustrant le roi Mohamed V avec son fils dans les bras de Monsieur Amar.
Le roi Mohamed V avec le prince héritier Moulay Hassan et monsieur Amar à Rabat en 1937. / Ph. Roland Benzaken
A raison d'une fois par an, deux destinations marocaines figuraient dans la tournée des Amar : Casablanca et Rabat. Une des premières affiches à destination des Casablancais (1938), comprenait des numéros divers. Tels qu'un «Groupe de poneys en liberté» par le jockey d'Epsom, «Art et force» par les frères Hartung, «l'Art d'employer les balles» par Joe Laurin ou encore «Une troupe de merveilleux sauteurs» par les Sherif Bay.
Quelques 90 kilomètres au nord, un internaute témoigne du passage de la troupe à Rabat : «Alors que nous avions une douzaine d'années, nous allions vers le quartier de la Tour Hassan à Rabat assister à l'arrivée du Cirque Amar avec roulottes et autres cages à fauves décorées de clowns, chevaux, lions, etc… Mais le spectacle qui nous plaisait, c'était de voir des éléphants poussant des roulottes ou défilant, la trompe de l'un attrapant la queue de celui qui le précédait. Tous ces animaux étaient caparaçonnés de couleurs vives et le premier avait sur son cou un cornac. Le cirque s'installait sur ce terrain et pour y accéder, il fallait démolir le grillage qui donnait sur la route qui menait au Bou Regreg».
Affiche publicitaire à destination des casablancais (1938). / DR
Dans la suite de son récit, il explique qu'avec l'arrivée du cirque Amar, une grande parade avec des animaux et des artistes en tenue de travail défilaient dans la ville et les avenues. Il souligne aussi le caractère d'événement que représentait le passage de la troupe.
Après de multiples changements de direction qui ont opéré à partir de 1968, le cirque perdra progressivement de son influence et peinera à maintenir sa réputation d'antan. En 1991, la famille Rech-Brand loue l'enseigne et la positionne à la place de leader du cirque Français.
Encadré : L'héritage du clan Amar
Le Cirque Amar est avant tout une affaire de famille. Le clan comprenait le patriarche Ahmed Ben Amar el Gaid, la matriarche Marie ainsi que leurs six fils. Quatre d'entre eux ont choisi de conserver la tradition familiale. Chacun des quatre avait une spécialité en rapport avec un animal. Ainsi, les éléphants pour Ahmed, l'aîné qui porte le nom de son père, les lions pour Mustapha, le cadet, les ours pour Ali, le troisième de la fratrie et les fauves pour Cheriff, le benjamin. En 1968, la direction du cirque est cédée par Mustapha à Jean Roche, acteur et directeur artistique français. Un autre changement de direction aboutit à la reprise du cirque par la famille Bouglione en 1973. Par la suite, le cirque Amar a fait l'objet de multiples exploitations de la part de familles qui se sont arrangées avec les Bouglione pour utiliser le nom de l'enseigne.


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