Les récentes découvertes de fossiles au Maroc ont donné un aperçu du crépuscule des dinosaures en Afrique, a déclaré à Yabiladi le paléontologue américain Nicholas Longrich. Imaginez des versions plus petites de l'emblématique Triceratops et de l'Hadrosaurus à bec de canard, parcourant l'Afrique pendant le dernier chapitre de l'ère des dinosaures. Cette hypothèse surprenante est corroborée par de nouvelles découvertes de fossiles au Maroc, proposant un scénario inédit dans la compréhension de l'évolution et de la répartition géographique des dinosaures. Paléontologue à l'Université de Bath, Dr Nicholas Longrich a récemment mis au jour des preuves suggérant que les dinosaures prospéraient en Afrique, entre -145 et -66 millions d'années. Ses recherches, publiées en ce mois de février, ont révélé l'existence de deux nouveaux types de dinosaures «à bec de canar» dans le bassin d'Oulad Abdoun, au centre du Maroc. Il s'agit de la Minqaria et d'espèces plus grandes, qui ne sont pas encore identifiées. Ceux-ci ont cohabité avec un autre dinosaure à «bec de canard» découvert précédemment, appelé Ajnabia. Dr Nicholas Longrich / DR Avant ces découvertes majeures, les paléontologues ont toujours pensé que ces dinosaures étaient des espèces endémiques de l'Amérique du Nord et de l'Asie. Les découvertes au Maroc suggèrent qu'ils ont traversé les continents et se sont diversifiés en Afrique, probablement en raison d'une concurrence réduite. Selon les nouvelles recherches, il est intéressant de noter que ces dinosaures africains à bec de canard sont plus petits que leurs homologues ailleurs, peut-être parce qu'ils ont partagé leur habitat avec des titanosaures géants. Maroc : Des fossiles questionnent le récit sur l'extinction des dinosaures «Ces dinosaures vivaient il y a 66 à 67 millions d'années, dans le dernier million d'années du Crétacé, juste avant leur extinction», a expliqué le Dr Longrich à Yabiladi, soulignant leur importance dans la reconstitution du récit sur leur extinction. «Ils nous donnent un aperçu des derniers jours des dinosaures en Afrique», indique le chercheur. Le Maroc réécrit le dernier chapitre de l'ère des dinosaures La diversité de ces fossiles suggère que ces espèces ont prospéré et évolué avant leur disparition soudaine, selon le Dr Longrich. Il souligne d'autres découvertes marocaines passionnantes, comme le Sauroniops, un prédateur géant rivalisant avec le Carcharodontosaurus, outre la présence de deux prédateurs de la taille d'un T-Rex coexistant il y a environ 100 millions d'années. «Je ne connais aucun autre endroit au monde où l'on puisse voir deux prédateurs géants en même temps», a commenté le maître de conférences américain. «Cette faune est importante. Elle suggère des événements d'extinction majeurs au Crétacé moyen», explique-t-il, faisant référence à la disparition des grands carnivores avant l'avènement des abélisaures comme le Chenanisaurus, connu comme la version plus petite du T-Rex nord-américain. «C'est important pour comprendre le milieu du Crétacé, une période où l'on ne trouve pas beaucoup de fossiles», affirme le chercheur. Maroc : Découverte de deux nouvelles espèces de dinosaures près de Casablanca Au-delà du Spinosaurus géant, connu comme le premier dinosaure aquatique au monde, les archives fossiles du Maroc révèlent également des plésiosaures plus petits, semblables aux dauphins modernes, habitant les anciennes rivières Kem Kem aux côtés de ces dinosaures. Ces diverses découvertes montrent comment le Maroc réécrit notre compréhension du dernier chapitre de l'ère des dinosaures.